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EAN : 9782849903858
445 pages
Editions des Equateurs (07/05/2015)
3.5/5   67 notes
Résumé :
1890. Vincent Van Gogh est assassiné à Auvers-sur-Oise par un mystérieux dealer de bleu, « l’Homme-aux-Couleurs ». Toulouse-Lautrec mène l’enquête. Il enrôle son ami Lucien Lessard, peintre-boulanger de la butte Montmartre. Mais Lucien n’a qu’une obsession : brosser le portrait de Juliette, muse magnétique, qui vient de lui offrir un tube de bleu très rare …

De sa plume débridée, trempée à l’ultramarine, Christopher Moore signe une fabuleuse comédie q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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En prétextant entraîner le lecteur dans une fable comico-fantastique, Christopher Moore réussit un roman prenant, très agréable et solidement documenté. de nombreuses reproductions en annexe viennent soutenir son propos et sa géniale postface démêle l'invention de ce qui a réellement existé (certains points sont surprenants !). En gros nous suivons Toulouse Lautrec et un boulanger-peintre sur la piste du bleu : la couleur, et la muse. Nous sommes essentiellement à Paris en 1890 (et l'ambiance est très joliment rendue) mais nous ne rechignons jamais à quelques sauts dans l'espace et le temps. Malgré deux-trois moments un petit peu en dessous c'est un vrai plaisir de faire cette promenade dans l'univers de la peinture, et ça donne sacrément envie de se plonger dans les autres romans de l'auteur.

Tout en subtilité, malgré les apparences :

« Ton français est vraiment merdique, Oscar, lui répondit Henri tout en mastiquant une bouchée de steak saignant. Et ce que je te raconte est vrai.

– Mon français est liquide et gros, expliqua Oscar, qui voulait dire par là que son français était fluide et son vocabulaire étoffé. Bien sûr c'est pas vrai ! Et je m'en trombonne le corbillard. Ton histoire fait un excellent livre. Je peux prendre des notes ?

– A boire, Tavernier ! cria Henri. Oui, vas-y, Oscar, écris, écris ! C'est ce que font ceux qui sont incapables de pratiquer une discipline artistique digne de ce nom.

– Alors nous disions que le petit homme était immortel à cause des tableaux.

– C'est ça. »

(Henri de Toulouse-Lautrec discutant avec Oscar Wilde…) (et la référence n'est pas explicitée plus, j'adore.)

—-

Dans la postface, ce passage que j'adore :

« Quant à Degas, comment dire, sinon qu'il n'était pas d'un commerce agréable ? Lorsque je me suis lancé dans l'aventure de ce roman, je ne connaissais strictement rien de la vie des impressionnistes. Leurs biographies m'intéressant peu, admirer leurs oeuvres dans les musées me suffisait. J'aime les tableaux et les sculptures de Degas, ça remonte à l'époque où j'étudiais la photographie à l'université. Mais aujourd'hui que je suis devenu romancier, et bien que je considère Degas comme un personnage au fort potentiel, même si l'individu fut quelqu'un d'aigri et de peu sympathique, je ne tenais pas à parler de lui. Il n'apparaît donc pas dans mon livre. Te rends-tu compte, Degas, que si tu n'avais pas été un con, tu aurais eu un rôle parlant dans mon bouquin ?«
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Disparu des radars depuis quelques années, Christopher Moore refait aujourd'hui surface en France aux éditions des Équateurs avec un roman à la trame que l'on jugera au choix étonnante de la part d'un auteur américain de romans noirs loufoques ou tout à fait normale pour un auteur qui a déjà évoqué pêle-mêle la vie sexuelle des dinosaures (Le lézard lubrique de Melancoly Cove), la réapparition d'Amelia Earhart (Le secret du chant des baleines), le vampirisme (Les dents de l'amour) ou la vie secrète de Jésus (L'agneau).
Le revoilà donc, à Paris cette fois, suivant les pas du jeune boulanger-artiste-peintre Lucien Lessard et de son ami Henri de Toulouse-Lautrec lancés à la recherche de l'assassin de Vincent van Gogh. Dans le Paris de la deuxième moitié du XIXème siècle, par la grâce d'aller-retour entre 1890-91 et des moments antérieurs (à la louche, de 38000 avant notre ère jusqu'à la Commune, mais quand même surtout dans les décennies précédant la mort de van Gogh), Moore nous invite à croiser Monet, Renoir, Pissarro, Manet, Whistler ou Berthe Morisot. Car derrière l'extrême foisonnement artistique du Paris de ces années-là, l'auteur américain trouve un motif criminel et surnaturel en rapport avec les pigments servant à la confection du bleu sacré, ce bleu qui servait à peindre le manteau de la Vierge et que vend un étrange « Homme-aux-Couleurs ».
Extrêmement documenté sans avoir l'air d'y toucher, Sacré bleu est un roman étonnant à mi-chemin entre l'enquête et le conte fantastique dans lequel, comme à son habitude, Christopher Moore se plait à déboulonner les statues, à tordre la réalité, et à jouer quelques scènes graveleuses et amusantes à base, entre autre, de modèles coquins, de gnome priapique et d'âne. Dans l'atmosphère jouisseuse des milieux artistiques d'un Montmartre un brin fantasmé, les tribulations de Lessard et Toulouse-Lautrec et celles, en parallèle, de « L'Homme-aux-Couleurs » et de sa complice, le lecteur se plaît à se laisser emporter et passe des moments indéniablement agréables. Plus ambitieux que les derniers romans de Christopher Moore parus chez Calmann-Lévy, plus solide que le secret du chant des baleines dans lequel l'auteur mêlait avec moins de réussite l'histoire et le fantastique, jouant moins la carte comique qu'Un blues de coyote ou le lézard lubrique, Sacré bleu ressemble par bien des aspects à un roman de la maturité. le brin de folie de Moore est toujours là, certes, mais il est certainement plus maîtrisé, au risque parfois, dans un roman relativement long d'accuser quelques baisses de rythme. Des menus défauts sur lesquels on passera sans problème, tout au plaisir de retrouver cet auteur et, pour beaucoup on l'espère, de découvrir son sens de l'absurde et ses talents de conteur.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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On se laisse délicieusement piéger par Masse Critique. On succombe à la tentation d'un livre qui ne se fait payer que par une critique dont la valeur n'est pas surveillée à la manière d'un prof armé d'un crayon rouge. C'est probablement ce qu'il y a de plus grisant. Parfois on tombe sur l'huitre qui contient la perle et parfois… Parfois on tombe sur un OVNI. Dans le cas de ce livre, je pourrais dire que je suis tombée sur une Oeuvre Volubile Non Identifiée. Je n'en reviens pas d'avoir lu ces 500 pages qui au final, ne contiennent pas grand chose. L'auteur a une grande capacité à parler pour ne rien dire. Heureusement, c'est une qualité que j'apprécie beaucoup et je tire mon chapeau à l'exploit. Par contre, mon besoin d'imagination en prend un coup. C'était joli et marrant, mais ce n'était ni divertissant, ni agréable à étaler sur tout un livre. Un petit délire de 10 pages aurait déjà été ma limite. Comme je respecte grandement l'opération Masse Critique, j'ai fini le livre, mais ça a été laborieux et long.

En tant que belge, le surréalisme ne me dérange pas, mais je suis restée totalement en dehors de cette histoire d'impressionnistes.
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Montmartre, 1890 : les plus belles heures de l'histoire de la Butte. Les peintres rivalisent de talent, entre le Lapin Agile et la place du Tertre, se saoulent à l'absinthe et s'enivrent du parfum des filles de petite vertu. Mais la fée verte et la syphilis ne sont pas les seules à planer sur les grands noms de l'impressionnisme...
Troublés par les morts brutales de leurs amis peintres, par des pertes de souvenirs et la disparition énigmatique de tableaux, Lucien Lessard et Toulouse-Lautrec décident de mener l'enquête. Enquête qui les mènera au mystérieux « Homme-aux-Couleurs » et aux non moins mystérieuses muses qui, toutes autant qu'elles sont, ont si bien su inspirer les peintres avec leurs charmes... et leur peinture bleue.
Le très blagueur et loufoque Christopher Moore a encore frappé ! Et le moins que je puisse dire est que j'ai entamé « Sacré Bleu » en salivant à l'avance !
De la butte Montmartre à l'Italie, de la gare Saint-Lazare à la grotte de Pech Merle, l'auteur nous balade dans le temps et l'espace, à travers des tableaux connus ou non, dans une aventure délirante et rocambolesque... teintée de bleu, évidemment.
Si Christopher Moore est un expert dans l'art de muscler les zygomatiques, il s'avère également ici un virtuose dans l'art de croquer des personnages attachants et un Paris disparu. Renoir, Degas, Monet, Toulouse-Lautrec, Van Gogh... dévoilent, sous sa plume, des personnalités émouvantes, drôles et sympathiques, bien loin de l'image de l'artiste intouchable.
On se plaît alors à les suivre dans leurs pérégrinations parisiennes, goûtant avec délice à leurs conversations (débridées!) et à leur frivolité.
Avec « Sacré Bleu », Christopher Moore signe un roman drôle et intelligent, qui montre que l'on peut parler d'Art avec humour sans pour autant être un mécréant.
C'est aussi une belle évocation de l'inspiration des artistes, des plaisirs de la vie et de la gente féminine.
L'écriture de Christopher Moore ne se limite pas à l'humour et avec « Sacré Bleu », il nous prouve qu'il a encore bien d'autres cordes à son arc, dont la sensibilité et le romantisme ne sont pas absents.
Un livre bleu, joliment illustré de nombreux tableaux, à mettre entre toutes les mains !

Merci à Babelio et aux éditions Équateurs pour cet hilarant moment de lecture !
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"Van Gogh assassiné - Toulouse Lautrec enquête". C'est par ce bandeau accrocheur -et un peu mensonger- que débute Sacré Bleu. Par ce bandeau, et cette hypnotique couverture bleue. Un délice pour les yeux, n'est-ce pas ?

Si j'emploie l'adjectif "mensonger", c'est parce qu'il serait injuste de réduire Sacré Bleu à une simple enquête. le meurtre de van Gogh (inspiré par les événements tout à fait réels et troublants de son décès) y tient d'ailleurs une place assez restreinte, ne servant finalement qu'à déclencher la quête (ou l'enquête, allez) des deux protagonistes principaux du récit. Mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter Lucien Lessard, boulanger et peintre à ses heures perdues, et Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec, comte de Monfa, peintre dans ses bons jours et satyre à plein temps. Très vite, le duo croise le chemin d'un mystérieux petit être difforme qui se fait appeler "l'Homme-aux-couleurs" et qui semble hanter le chemin de tous les artistes de l'époque. Car van Gogh n'est pas le seul à être victime d'un mal étrange : pertes de mémoire, fièvre et actes inconsidérés sont également le lot de Renoir, Monet ou encore Pissaro. Aucun artiste n'est à l'abri, et nos deux héros auront fort à faire pour démêler le vrai du faux dans cette incroyable histoire.

Voici une quête bien étrange dans laquelle nous embarque Christopher Moore, qui joue avec l'histoire de l'art de façon jubilatoire (ou sacrilège, diront certains). On ne cherchera pas la vérité historique ici (même si, ne nous y trompons pas, Sacré Bleu est excellemment documenté) ; on viendra pour se délecter de la plongée dans le Montmartre de la fin des année 1800 où artistes de tout poil, prostituées, génies, bandits et absinthe se dissolvent en un cocktail explosif. Déjantée, illuminée, cette aventure fantastique est portée par le charisme grivois d'un Toulouse-Lautrec éblouissant. L'occasion de revisiter L Histoire (et, mine de rien, de se cultiver) tout en se payant une bonne tranche de rigolade !
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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critiques presse (1)
LesEchos
24 juin 2015
Avec « Sacré Bleu » préparez-vous à un sidérant « retour vers le futur ».
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- Depuis qu'elle est partie, j'ai pas touché un pinceau. Je suis même plus bon à faire le pain. Ce matin, c'est Régine qui a terminé la cuisson. Ce tableau, c'est ce que j'ai peint de mieux, mais c'est aussi le plus beau que je peindrai jamais. Plus rien. J'ai plus rien. Et je ne suis plus rien.
- Ça pourrait être pire, tenta de la rassurer Henri. Tu sais, ici, dans la journée, c'est un monde de femmes. Elles oublient ma présence, elles se coiffent les unes les autres en échangeant à voix basse des souvenirs de leur enfance, ou elles lavent leurs bas dans une cuvette. Elles sommeillent dans les bras des unes des autres, ou s'endorment sur un lit et ronflent comme des chiots. Moi, je m'assois dans un coin avec mon carnet à dessins, et je me tais. Des fois, on n'entend que le grattement du fusain sur le papier ou l'eau qui éclabousse légèrement le rebord d'une cuvette. Ça devient un monde sans hommes, un doux cocon sans violence où les filles retrouvent leur candeur. Elles ne sont plus des putes. Elles sont entre les deux. Ni ce qu'elles étaient, ni ce qu'elles sont devenues. Et moi, je suis invisible, je ne suis plus rien non plus. C'est ça, Lucien, le demi-monde, et, contrairement à ce qui se dit, il n'est pas toujours noir et désespéré. Parfois, il n'est juste rien. Le fardeau des espoirs et des regrets s'est envolé. Tu vois, mon ami, il y a pire que de n’être plus rien.
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- Lucien ? Bien sûr ! Un de mes étudiants. Il dessinait toujours des chiens en train de copuler. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez ce garçon. Peut-être passait-il trop de temps dans le fournil...Une intoxication à la levure, qui sait ? Bref, tout ça pour dire que Pissaro, avec sa grande barbe et son nez crochu, a tout d'un rabbin, mais d'un rabbin mâtiné de pirate, à cause de ses éternelles cuissardes. Ah ! Ah ! Un rabbin pirate ! S'était esclaffé Renoir. Puis, redevenant sérieux : Aujourd'hui, quand il vient à Paris, Camille est contraint de se cacher dans une chambre d'hôtel parce qu'il a tellement l'air juif que dans la rue certains lui crachent dessus. Comment peut-on être aussi étroit d'esprit et faire ça à Pissaro ? Notre maître à tous ! Mais ce qu'ils ignorent, et que je sais, c'est que depuis cette même fenêtre d'hôtel, il peint comme il ne l'a jamais fait. Faites la même chose, monsieur de Toulouse-Lautrec. Servez-vous de la bassesse de Degas pour peindre des chefs-d'oeuvre.
S'il s'était attardé, Henri aurait fondu en larmes. Il avait remercié à nouveau Renoir, s'était fendu d'une courbette et s'était excusé, prétextant un rendez-vous. Renoir l'avait rattrapé.
- Aimez-les toutes ! C'est ça, le secret, jeune homme. Les aimer toutes !
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- Depuis qu'elle est partie, j'ai pas touché un pinceau. Je suis même plus bon à faire le pain. Ce matin, c'est Régine qui a terminé la cuisson. Ce tableau, c'est ce que j'ai peint de mieux, mais c'est aussi le plus beau que je peindrai jamais. Plus rien. J'ai plus rien. Et je ne suis plus rien.
- Ça pourrait être pire, tenta de la rassurer Henri. Tu sais, ici, dans la journée, c'est un monde de femmes. Elles oublient ma présence, elles se coiffent les unes les autres en échangeant à voix basse des souvenirs de leur enfance, ou elles lavent leurs bas dans une cuvette. Elles sommeillent dans les bras des unes des autres, ou s'endorment sur un lit et ronflent comme des chiots. Moi, je m'assois dans un coin avec mon carnet à dessins, et je me tais. Des fois, on n'entend que le grattement du fusain sur le papier ou l'eau qui éclabousse légèrement le rebord d'une cuvette. Ça devient un monde sans hommes, un doux cocon sans violence où les filles retrouvent leur candeur. Elles ne sont plus des putes. Elles sont entre les deux. Ni ce qu'elles étaient, ni ce qu'elles sont devenues. Et moi, je suis invisible, je ne suis plus rien non plus. C'est ça, Lucien, le demi-monde, et, contrairement à ce qui se dit, il n'est pas toujours noir et désespéré. Parfois, il n'est juste rien. Le fardeau des espoirs et des regrets s'est envolé. Tu vois, mon ami, il y a pire que de n’être plus rien.
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Ton français est vraiment merdique, Oscar, lui répondit Henri tout en mastiquant une bouchée de steak saignant. Et ce que je te raconte est vrai.

– Mon français est liquide et gros, expliqua Oscar, qui voulait dire par là que son français était fluide et son vocabulaire étoffé. Bien sûr c’est pas vrai ! Et je m’en trombonne le corbillard. Ton histoire fait un excellent livre. Je peux prendre des notes ?

– A boire, Tavernier ! cria Henri. Oui, vas-y, Oscar, écris, écris ! C’est ce que font ceux qui sont incapables de pratiquer une discipline artistique digne de ce nom.

– Alors nous disions que le petit homme était immortel à cause des tableaux.

– C’est ça.
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C'est dans le toucher de la peinture, dans le comportement de la surface. Les critiques d'art ne remarquent pas ça, ils n'en parlent jamais. Ils s'imaginent toujours qu'on essaie d'exprimer quelque chose avec la peinture; mais ils ignorent que la peinture, sa matière, nous parle, à travers le toucher et son reflet.
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