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EAN : 9782809411058
150 pages
Panini France (10/02/2010)
4.54/5   12 notes
Résumé :

De 1983 à 1987, un jeune scénariste anglais nommé Alan Moore bouleversa le monde des comics américains. Son passage remarqué sur Swamp Thing, un titre d'horreur publié par DC, a imposé de nouveaux standards pour la narration graphique, lançant une révolution dont les conséquences sont encore visibles aujourd'hui. Partant de la base gothique de la série, Moore a construit un récit stylé, flui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En 1971, Len Wein et Bernie Wrightson créent un prototype de Swamp Thing dans le numéro 92 du mensuel "House of secrets". En 1972, ce héros a droit à sa propre série mensuelle qui durera 24 épisodes. Les premiers disposent de magnifiques illustrations de Bernie Wrightson. En 1982, DC Comics relance une nouvelle série mensuelle dont Alan Moore prendra la responsabilité à compter du numéro 20. le présent recueil regroupe les épisodes 20 à 27 de cette série. Pour cette édition, Panini a repris l'intégralité de l'édition américaine de DC Comics, y compris les introductions.

L'épisode 20 est écrit par Alan Moore avec des dessins de Dan Adkins. Il sert d'épilogue aux épisodes précédents et il n'avait jamais été réédité précédemment. Avec l'épisode 21, Alan Moore change les règles du jeu. Swamp Thing a été capturé par l'entreprise Sunderland dont le PDG demande à Jason Woodrue (Floronic Man) de pratiquer une autopsie sur le corps du héros. Les résultats sont inattendus et redéfinissent le personnage de Swamp Thing. Par contre, Alan Moore décide de rester dans le genre d'origine de la série : les récits d'horreur. Il conserve également plusieurs personnages récurrents dont Abigail Arcane et Matthew Cable.

Les épisodes 22 à 24 sont consacrés au retour de Swamp Thing dans son marais et à la mégalomanie galopante de Jason Woodrue. Après les révélations sur sa véritable nature, Swamp Thing plonge dans un état végétatif le temps que sa conscience accepte la réalité. Woodrue a suivi cet être extraordinaire pour pouvoir l'étudier et il recueille une racine pivotante (taproot) s'étant développée sur le corps de Swamp Thing. Après l'avoir ingéré, Woodrue devient persuadé qu'il est missionné par la vie végétale et qu'il doit éliminer toute vie humaine pour faire cesser le massacre des plantes et des forêts. La Justice League (Superman, Hawkman, Firestorm, Green Lantern, Flash, Wonder Woman, Green Arrow) a bien du mal à savoir comment intervenir.

Dans les 3 derniers épisodes, Abigail Arcane a trouvé un emploi dans un institut pour enfants en difficulté. Matthew Cable perd lentement mais sûrement toute emprise sur la réalité. Une ville en bordure du marais subit les manifestations surnaturelles d'une créature se nourrissant des peurs des individus. Et Jason Blood (individu habité par un démon appelé Etrigan) arrive en ville pour intervenir dans la situation.

"Swamp Thing" est la série qui a fait connaître Alan Moore aux États-Unis, après qu'il se soit fait un nom en Angleterre. Len Wein (éditeur de la série) décide d'embaucher Moore, et Karen Berger (responsable éditoriale) autorise l'auteur à faire ce qui lui plait. Alan Moore commence par redéfinir le personnage sur une base logique en béton. Puis il développe petit à petit ce monstre dans un monde où l'horreur règne en maître.

Avec cette relecture de ce classique, ce qui m'a le plus impressionné, ce sont les illustrations. La majeure partie des épisodes (7 sur 8) est illustrée par Stephen Bissette et encrée par John Totleben. Ces 2 créateurs commencent par donner une texture crédible à toute la flore qui apparaît dans le marais. En particulier la surface extérieure du corps de Swamp Thing se couvre de racines, d'herbes en tout genre, de fleurs, et même d'insectes. Ensuite ils prennent grand soin de la faune qui fréquente ce marais. Ils font ressortir la nature, le cycle des saisons, toute la vie du marais en tant qu'écosystème. La mise en page de Bissette est encore assez sage, mais son goût pour les monstres est déjà apparent. Il publiera d'ailleurs par la suite une anthologie consacrée à l'horreur (Taboo) qui accueillera les premiers épisodes de From Hell. Ce qui transfigure ces dessins assez sages, c'est l'encrage minutieux, méticuleux et inventif de John Totleben (l'illustrateur de Miracleman, une série mythique d'Alan Moore). Cet homme apporte un soin exceptionnel à donner une unité visuelle aux différents personnages, à rendre spécifique chaque visage, chaque expression. Il faut également rendre hommage au travail de Tatjana Wood pour sa mise en couleurs. À l'époque de la parution de ces épisodes, la mise en couleurs n'était pas informatisée et la palette était très réduite. Pour autant elle évite le recours aux couleurs criardes et elle décline les différentes nuances d'une même teinte. Ses mises en couleurs représentent une avancée incroyable par rapport à ce qui se pratiquait à l'époque.

Dès le début, Alan Moore sauve du naufrage cette série qui vivotait et l'emmène dans des régions inexplorées, ou quittées par les comics depuis l'instauration de l'outil d'autocensure de cette industrie (le Comics Code Autority). Swamp Thing change fondamentalement de nature et lutte contre les manifestations d'horreur surnaturelle. À ce titre, l'intrusion de la Justice League montre à quel point Swamp Thing n'est déjà plus dans le monde des superhéros. Les personnages prennent une épaisseur psychologique sans commune mesure avec ce qui existe dans les comics de l'époque. L'introspection de Swamp Thing après la dissection et avant de reprendre conscience est inventive, intéressante, pénétrante et captivante. La lutte contre Woodrue est vite expédiée et très logique, même si le dénouement est un peu simpliste. La lutte contre le monstre surnaturel marie l'horreur des violences faites aux enfants avec l'angoisse liée à la perte de contrôle, à la perte de prise sur la réalité.

Comme d'habitude quand je me replonge dans une série que j'ai lue il y a longtemps, j'éprouve quelques appréhensions à savoir si cette lecture restera plaisante ou si le poids des ans me la fera apparaître vieillie et surévaluée. En ce qui concerne "Swamp Thing", j'ai eu l'heureuse surprise de constater que tout le plaisir de lecture est intact et que je suis devenu capable de mieux distinguer ce qui rend ces histoires si savoureuses. Aucune hésitation, j'investis dans le tome suivant Mort et amour.
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Swamp Thing, la Créature du Marais, ou comment une histoire plutôt banale de monstre vert feuillu se transforme en un opéra baroque lorsqu'Alan Moore s'empare de la série… Commandé par Len Wein, à l'initiative du titre paru en 1971, Alan Moore s'attèle, dans la suite des épisodes, à revenir sur les origines de la créature…

Alan Moore n'est pas coupable du motif de départ de la série : Alec Holland, scientifique victime d'un attentat dans son laboratoire perdu en pleine brousse, est projeté par le souffle d'une bombe dans un marais croupi. le temps que cela mijote, il en surgit bientôt une créature verdâtre « plantureuse », dont la carrure et les attributs végétaux peu rassurants ne tardent pas à faire frissonner les alentours. Classique et se distinguant peu des autres productions du même acabit, Alan Moore rapplique dès 1982 pour relever le niveau de la série. Après l'attentat à Holland, attentat à Len Wein : toute la base de l'intrigue est anéantie par un retournement de situation très risqué. Alan Moore a joué gros et risqué de perdre son lectorat, mais il s'en sort avec tout le brio qui incombe à son audace. A partir du revirement qu'il choisit de mettre en place, la série prend une tournure exceptionnelle et les évènements se déchaînent dans un ballet cosmique irréel.

L'imagination d'Alan Moore paraît sans limites. Les dessins aux couleurs acides deviennent des fresques psychédéliques oscillant entre extase et mauvais trip. La poésie surgit des textes au détour d'illustrations glauques et à la thématique noire… Aucun soubassement de la psychologie des personnages n'est laissé pour compte, et la folie dont ils s'approchent et s'éloignent sans cesse trouve un écho évident à la propre démence déployée par Alan Moore dans sa reprise de Swamp Thing. le délire de l'imagination qui fait perdre les pédales redonne la vie à une série qui se serait fanée si Alan Moore n'avait rien fait pour l'extirper de sa triste banalité.

La créature du marais, bien qu'elle ne soit qu'une plante, emmène son lecteur sur des chemins de traverse fantastiques. Toute aventure est une allégorie qui répond à des fondements métaphysiques plus profonds qu'elles ne le laisseraient supposer de prime abord. Dans des références nombreuses aux plus grands noms de la littérature, qu'elles soient directes ou implicites, Kafka, Freud, Lovecraft ou Poe se retrouvent et apparaissent dans un miroir déformant. Leurs esprits planent au-dessus d'histoires à la fois effroyables et d'une douceur velouté… Les frères « mystère » et « secret » nous engloutissent dans leurs châteaux respectifs, pour nous expliquer par l'allégorie l'existence d'un humanoïde dont la subsistance se constitue des terreurs de chacun. A quelques pas de là, l'errance d'extraterrestres pacifiques permet de confronter la créature des Marais à l'autodestruction généralisée de tous les êtres de l'univers. La cruauté, la peur, la culpabilité et même l'amour trouvent des réponses originales que la créature des marais amène avec toute l'humanité dont elle avait cru être la détentrice. Mais la profonde particularité de son matériel génétique lui confère un regard oblique, non pas fou mais halluciné, qui fait de cette série une oeuvre marquante dans le tas foisonnant des comics américains.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Excellente BD, ou plutôt excellent comics
Une ambiance sombre et lugubre. Moi qui ne supporte guère les BD (comics) d'homme en costume moulant (bien que je puisse apprécier certain super-héros), j'ai pu passer un agréable moment.

Je n'avais encore jamais lu de scénario de Alan Moore, mais ça présage du bon pour la suite.

Par contre, je m'attendais à ce que ça soit plus sombre. Ou en tout cas, je croyais que la créature le serait. Un peu déçu de cela (j'adore les méchants).
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critiques presse (1)
BDZoom
03 juillet 2019
Les lecteurs amateurs vont découvrir un classique absolument incontournable, tandis que les fans savoureront avec joie cette réédition réalisée avec goût.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Qu’est-ce qui fait un souvenir ? Est-ce le bruit déchirant de la dévastation, alors que tu vois ton monde partir en flammes devant toi ?
Qu’est-ce qui fait un souvenir ? Est-ce la plaie grande ouverte à l’emplacement de ton cœur ? Ouverte quand tu as appris que tu étais seule…
Qu’est-ce qui fait un souvenir ? Un rêve trop douloureux pour qu’on s’y accroche… Qui te pousse par la porte du passé pour réintégrer brutalement l’horrible présent ?
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Il y a les gens. Il y a les histoires. Les gens croient donner forme aux histoires, mais l’inverse est souvent le plus proche de la vérité. Les histoires sculptent le monde. Elles existent indépendamment des gens et dans des endroits vides de vie humaine, il peut exister des mythologies. Les glaciers ont leurs légendes, les fonds océaniques leurs propres romances. Et même ici… Même ici, au cœur de ces fourrés froids et bourbeux qui n’ont d’autres témoins que les crapauds somnolents, chacun accroché à son caillou tel un fœtus extraterrestre, même ici, il y a des histoires. Des histoires qui poussent comme des arbres aux racines enchevêtrées formant un puzzle tourmenté, tortueux, aux ramifications de lierre. Les histoires, ici, ont fleuri de façon difforme, nourries par un sol curieux.
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Vous avez mené une guerre non déclarée, mais sans merci, contre le vert. Vous avez éventré les forêts, kilomètre après kilomètre, jour après jour. Mais sachez ceci... la guerre atteint votre logis. L'homme connaîtra le baiser de la faux. Si l'on vous laissait vivre, vous tueriez votre planète. Vous devez être écartés.
[Chapitre 5 : Racines]
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La paranoïa n'est pas si grave... sauf quand elle tourne à la schizophrénie paranoïde. La schizophrénie paranoïde, ça c'est ennuyeux. Parce qu'il y a des visions, parfois... de choses qui ne peuvent pas arriver.
[Chapitre 4 : Un monde de verdure]
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Il pleut sur Washington ce soir. Une chaude pluie d’été, dont les lourdes gouttes s’écrasent en taches rondes sur les trottoirs. En ville, les vieilles dames sortent leurs plantes vertes sur les escaliers de secours comme s’il s’agissait de parents infirmes ou d’enfants rois…. J’aime ça.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Alan Moore (22) Voir plusAjouter une vidéo
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