Tom Strong, tome 1

Relecture de cet ancien titre de Alan Moore, qui s'intégrait dans la collection America's Best Comics.
Lecture agréable, mais qui me rappelle tout ce qui peut m'agacer chez Moore. Tom Strong commence par une mise en abîme: un gamin de Millenium City lit un comics de Tom Strong, son héros favori, sans se rendre compte que son héros est en train de botter les fesses de vilains voleurs à 3 pas de lui.
L'hommage aux comics de l'âge d'or est limpide. Tom Strong est un personnage archétypal et lumineux, flanqué d'une famille faire-valoir et de comparses comiques: un homme-pneumatique et un gorille améliorer. Moore s'amuse à faire vivre ce petit panthéon fictionnel. Chaque récit est parsemé de références à des aventures passées que nous avons presque l'impression d'avoir déjà lues. le style est dynamique et alerte, les rebondissements nombreux. Tom Strong, sorte d'untermensch ultime, déjoue les plan de colonisation d'une civilisation aztèque issue d'un monde parallèle, se retrouve perdu le temps et l'espace face au premier être intelligent de la Pangée, s'oppose à Ingrid Weiss, nazie génétiquement modifiée... tout est à la limite de la parodie énorme, tout en restant un hommage vibrant à la culture pulp. le tout est parfaitement illustré par Chris Sprouse et quelques artistes invités dont Dave Gibbons. La maquette reproduit l'esthétique pulp dans toute son outrance (Infinity 8 aurait pû en prendre de la graine), mais que tout cela semble tourner à vide. J'ai l'impression d'une fausse bonne idée et d'un scénariste qui se regarde le nombril. Son travail est impeccable, mais sans enjeu. Dans un ordre d'idée approchant, sa ligue des gentlemen extraordianires est autrement plus jouissif.