Graine de V

Thierry Moral nous écrit depuis un futur marqué par une « catastrophe nucléaire » des suites de laquelle seule l'Australie « s'en est tirée » pour devenir terre d'asile d'une humanité rescapée, mais meurtrie.

« Alors que le taux de suicide régresse enfin
Un nouveau fléau fait rage chez les adolescents
La graine de V
Est la drogue à abattre ».

Notre présent devient « l'avant » d'un récit bien rythmé dont le jeune Gwendz est le héros. Des passages (parfois des chapitres entiers) de slam qui accélèrent le rythme et lui donne une dynamique particulière sont habilement insérés.

L'intérêt du roman réside principalement dans la quête (si humaine !), à trajectoire quelque peu chaotique, vers le sud (et jusqu'à « la communauté des lanceurs d'alertes ») de cette mystérieuse graine de V hors de la « zone sécurisée » où Gwendz se retrouve rejeté pour une raison précise (à découvrir à la lecture ou à deviner avec la quatrième de couverture).

Dans ce monde souterrain dépourvu d'économie, le troc est de mise, les histoires fleurissent (des « légendes post-blast ») et une corneille joue l'humble et fidèle accompagnatrice.

L'idée « [qu]'il est impossible de retirer la violence de l'être humain, parce qu'elle est en chacun de nous, dans notre nature profonde » germe dans cet univers sombre créé par Thierry Moral avec un talent certain de conteur.

Et si cette « quête [n'était] qu'un prétexte » (« C'est le chemin qui est l'essence de notre périple ») ? Une occasion salutaire de nous parler de nous, humains d'aujourd'hui, avec cette voix du futur.

Questionnement sur la Violence de notre instinct de sur-Vie, voilà ce qu'est, à mon sens, ce beau roman aux allures de conte philosophique.

Dans ce roman, l'auteur nous emmène dans un futur post-apocalyptique totalement étonnant et déroutant. J'adore les mondes originaux et les idées surprenantes, aussi j'ai été enchantée par la proposition de l'auteur, mais je dois admettre que j'ai fini par un peu perdre pied face à la complexité de ce roman et face à la difficulté, parfois, de savoir quel personnage prenait la parole.

Gwendz est un personnage qui va passer du côté obscur en ingérant une graine de V. Cette graine est une drogue qui transforme celui qui l'ingère en une machine à tuer violente et d'une agressivité sans borne. Après cette expérience interdite, Gwendz va devoir faire face à la sentence irrévocable et se retrouver à "l'extérieur". Son contrôleur va prendre la décision surprenante de le suivre et ils vont alors se mettre en quête de l'arbre de V.

Si le concept développé autour de la graine est passionnant et donne envie d'en apprendre toujours plus, les différentes étapes qu'ils devront passer pour en apprendre davantage sont déroutantes dans leur enchaînement et nous sommes parfois un peu perdus parmi toutes les informations qui sont transmises et les situations qui sont vécues par nos personnages.

Ce parcours initiatique reste malgré tout intéressant à découvrir, car Gwendz va en apprendre beaucoup sur lui-même, tout comme son acolyte. C'est plus qu'une simple quête qui nous est proposée, mais bien une réflexion sur l'être humain et sur ce qu'il a en lui de bon comme de mauvais. C'est une quête d'identité que nous suivons à travers les différentes rencontres, toutes plus inattendues les unes que les autres, que feront nos personnages.

En bref, ce roman nous présente un univers étonnant et un fil rouge qui vaut le détour, mais je me suis un peu perdue dans la construction du récit malgré l'intérêt certain de cette quête de l'arbre de V.

un roman déroutant, post-apocalyptique (c'est décidément à la mode). Les survivants au "blast" vivent en zone sécurisée où on décrit l'extérieur comme très dangereux; beaucoup sont fascinée par les graine deV. le jeune Gwendz finit par ingurgiter une de ces fameuses graine et aussitôt sa violence et sa force se déchaînent; il tue un de ses fournisseurs et au bout d'un procès très bref, il est envoyé à l'extérieur; son contrôleur qui éprouve de la sympathie pour ce jeune l'accompagne à l'extérieur.Leur but sera de découvrir un arbre à graines de V.(dont la légende sera contée au chapitre 9. Ils vont subir de nombreuses mésaventures où apparaissent d'autres personnages: Cornélia (c'est le contrôleur qui décide du nom de la corneille venue se poser sur son épaule: toi, tu t'appelleras Cornélia" laquelle s'exprime au chapitre 31: Cornélia, quel nom, débile franchement.
Jumoz, Jumod et un troisième ont poussé G. a consommer, sniffer la graine et mal leur en a pris: le meurtre qui conduit G. au bannissement. Puis un gardien et une sorte de bohémienne, Mira-Dort, Ishtar,Ziggy qui va leur extraire les puces qui les connectaient encore à la zone sécurisée, Zoraya qui initie G. au plaisir de la chair, les sauvageons dont Voice, prisonnier, Cassandre, les refusants...
Un monde imaginaire complexe.
Tout le monde sauf G. nie le pouvoir et même l'existence de la graine de V. seul G. est têtu et poursuit son projet.
Au niveau de la forme: une alternance entre prose et poésie.
Il n'est pas toujours évident de savoir qui parle selon les chapitres
Un regret: le Lys Bleu ne doit pas avoir de correcteur: les coquilles ou fautes sont trop nombreuses et cela m'a gênée dans la lecture.

La planète a fortement évolué ces dernières années, ces dernières décennies. Les humains ont continué d'abuser de ces ressources, jusqu'au bout. La Terre n'est plus capable de suivre, et bientôt, elle ne pourra fournir assez de nourriture et d'eau (potable) à ces habitants. Partant de ce constat, suite aux retours d'études et d'analyses, l'Etat a pris la direction de marginaliser les humains. Elle a fait en sorte qu'ils soient bien, qu'ils se sentent bien et qu'ils dégagent du bien.

Au fur et à mesure des recherches, la reproduction des Hommes par clonage s'est démocratisée (même si la question de moralité est restée). L'Etat l'a utilisé pour reproduire le modèle d'une personne avec toutes ces pensées positives et sa joie de vivre. Suite à quoi un grand nombre de suicides s'est produit, alors un plan d'actions de détection et de prise en charge a été mis en place. Il est assez efficace. Quelques suicides persistent, mais très peu. Depuis quelques temps, une nouvelle vague de rumeur se répand : il serait possible de reprendre le contrôle de ses émotions, de ressentir la colère (émotion que personne n'a pas ressentie depuis des années)...

J'ai déjà eu la chance de lire une autre publication de l'auteur, chez IS Edition, et je vous encourage également à le découvrir.Thierry Moral lui-même a demandé à la maison d'édition le Lys Bleu de me contacter pour ce service presse, et je dois vous avouer que ça fait chaud au coeur de pouvoir suivre un auteur sur plusieurs publications, car vous pouvez voir l'évolution de son travail, de sa plume. Dans Graine de V, Thierry Moral alterne littérature et poésie, des jeux de mots pour faire avancer son récit et multiplier les interactions avec son lecteur : un message pour chacun grâce à tous ces personnages (et leurs investissements)...
Lien : https://miniehouselook.wordp..

Après la destruction presque totale de la planète,une vie après la vie, aseptisée, réglementée, hyper normée, policée et policière.
au delà de cette société de clonés décérébrés mais " heureux" existe t il autre chose ? À la recherche de la graine de V,un jeune qui cherche sa voie et un adulte mûr habité par le désir de lui transmettre des valeurs humanistes vont découvrir d'autres sociétés, d'autres enjeux. L'auteur nous emmène à la quête d'autres formes de
bonheur . Un cheminement qui parle de développement personnel,de société responsable, d'écologie,de non- violence.
Et la belle écriture de Thierry Moral,conteur et amoureux des mots,en particulier le chapitre 15 qui est délectable.