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Critique de Fortuna


Une relation passionnelle entre un commandant à la retraite et sa jument Milady qui se termine tragiquement, un banquier ruiné en fuite rattrapé par son destin, ces deux nouvelles dramatiques de Paul Morand ont un thème commun : l'argent. Car c'est l'argent qui est le maître du destin de ces deux hommes, et qui, au delà de la passion, aura le dernier mot. L'argent qui entraine irrémédiablement leur destruction.

L'un à Saumur, attaché au passé, à l'art équestre, a trouvé à la fin de sa carrière le cheval fait pour lui. Mais il a fait l'erreur autrefois d'épouser une femme. Qui ne comprenait rien aux chevaux. L'autre à New York, au coeur du monde nouveau, de la frénésie des affaires, a bâti un empire financier. Mais il se trouve à 64 ans en pleine banqueroute.

Deux hommes qui finalement se heurteront à la finitude de leurs destinées : l'impossibilité d'aller plus loin.

Deux textes puissants, offrant une réflexion sur l'instabilité des possessions humaines, l'angoisse de l'homme privé de sa raison de vivre dans le cas de Milady, la fuite en avant de la fortune au néant pour monsieur Zéro, poursuivi pour être extradé, réfugié dans le plus petit pays du monde, réduit à n'être Personne...A la fois nostalgie d'un monde qui disparaît, un peu désuet, et absurdité de la vie moderne où tout va trop vite, où l'on ne perdrait pas "une minute de son temps à regarder flotter une plume de mouette"...Perte de soi dans les deux cas.

Deux textes sur le pouvoir de l'argent, à méditer, même si l'on n'est pas particulièrement amateur de chevaux...
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