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Un matin de septembre 1609, le Capitaine Hudson, remonte une rivière américaine en espérant avoir trouvé la route de la soie, et découvre des indigènes habitant une ile nommée Manhattan… Les hollandais bâtissent les premières maisons d'un village nommé Nouvelle Amsterdam. En septembre 1664, une expédition anglaise montée par le Duc d'York s'empare de la ville et la renomme New York. Paul MORAND, à défaut d'avoir été témoin des deux événements, les romance en 1929, après trois séjours aux USA, et plonge le lecteur dans la dynamique qui propulse cette ville et en fait en 250 ans, la principale ville mondiale. Vague après vague les immigrants européens ou africains, prolongent la ville vers l'est, vers l'intérieur, et façonnent les nouveaux quartiers selon leurs codes culturels. Véritable traité d'ethnologie, ce guide est aussi un manuel d'histoire qui décrit aussi bien les populations qui ont bâti cette ville que leurs histoires complexes et divergentes que le melting pot américain finit par intégrer pour son grand profit. « Les Juifs possèdent New York, les Irlandais l'administrent et les Nègres en jouissent.", le mot célèbre de l'auteur peut choquer le lecteur qui oublierait que c'est à cette époque d'entre guerres qu'Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor ont hissé la négritude à son sommet littéraire et politique et que le substantif nègre n'avait nullement le sens péjoratif et raciste qu'il véhicule un siècle plus tard. Cet ouvrage conserve tout son intérêt car l'auteur connaissait le tout New York qui le recevait fort civilement et a perçu la dynamique qui allait faire des Etats Unis la principale puissance mondiale et de New York un pôle d'attraction de nombreux talents. S'y attache, en ce qui nous concerne, l'intérêt et l'émotion d'avoir un exemplaire que mon grand père puis mon père ont annoté et complété de 1930 à la destruction des Twin Towers. + Lire la suite |
PROUST PRIX GONCOURT 1919 : L?EXPOSITION DU CENTENAIRE
Drouant, 10 décembre 1919 : Marcel Proust reçoit le 17e prix Goncourt pour "À l?ombre des jeunes filles en fleurs", deuxième volet d?"À la recherche du temps perdu". Cette décision fait date : une nouvelle ère littéraire s'ouvre avec la consécration d'un roman sans égal, où se joue notre rapport au temps, à la réalité, à la subjectivité et aux êtres aimés. Les jours qui suivent sont marqués par un mouvement de contestation dans la presse hexagonale. Ce qui fera dire à Jacques Rivière, ami de l?écrivain et directeur de la NRF, témoin de cette « petite émeute » de papier : « Seuls les chefs d??uvre ont le privilège de se concilier du premier coup un ch?ur aussi consonant d?ennemis. Les sots jamais ne se mettent en révolution sans qu?il leur ait été fait quelque positive et vraiment cruelle injure. »
Retour à la Galerie Gallimard sur l'histoire de ce prix, à partir des archives des Éditions Gallimard, de la Maison de Tante-Léonie (Illiers-Combray), du prix Goncourt (Nancy), de la Bibliothèque nationale de France, et de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, avec la présentation d'une soixantaine de documents exceptionnels dont certains ont été exposés dans le cadre du Printemps proustien dans la Maison de Tante-Léonie à Illiers-Combray: lettres, épreuves d?imprimerie, manuscrits et « placards » originaux, dessins et photographies.
À voir en particulier le carnet de notes personnel de Marcel Proust "Moi prix Goncourt (vers 1920-1921)" et pour la première fois exposés, deux dessins de Paul Morand prêtés par la Bibliothèque nationale de France : "Marcel Proust au Ritz" (vers 1917) et "Marcel Proust sur son lit de mort" (novembre 1922).