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Citations sur Le chien, la neige, un pied (21)

L’homme ne sent plus rien depuis un moment. Depuis qu’il a arrêté de se laver il est anesthésié à ses propres odeurs, et les pets qu’il lance la nuit sous les couvertures ne sont que de chaudes caresses, qu’il cultive avec une alimentation adéquate.
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«  Il y a des récits silencieux comme des cailloux et des récits qui parlent comme des arbres ou de petits animaux. »

GUILIANO SCABIA .Teatro con bosco e animali .
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«  C’était encore la préhistoire,
L’hiver était silence » .

UGO RONFANI , Mémorial des cavernes .
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«  Pendant des générations, les hommes ont essayé de préserver des coins d’herbe dans cette cuvette ingrate , un peu de renoncules et de soldanelles , de primevères et de pulsatilles , de légumineuses et de graminées pour quelques vaches .
C’étaient des générations que la pauvreté et l’étroitesse des horizons rendaient obstinées . »
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Le feu met longtemps avant de crépiter dans le poêle noirci amis, alimenté par le papier de vieilles revues humides, des brindilles et de l'alcool, il finit par prendre, et les flammes s'élèvent. C'est un feu qui n'éclaire pas et, pendant un moment, il n'est qu'une évocation de la chaleur. Au bout d'une demi-heure, quand dehors la nuit est tombée et que le froid est devenu insupportable, une chaleur définie commence à émaner du poêle. (p. 19)
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L'odeur de terre et de putréfaction qui accompagne le dégel devient si forte qu'elle les tient réveillés tous les deux, chien et homme.
La neige se retire, elle expose à l'air, les bêtes emportées par les avalanches ou surprises par la mort, de froid ou de faim. Elle les laisse tiédir au vague soleil printanier, et les vapeurs savoureuses qui s'élèvent en volutes de ces carcasses, attirent les premières nuées d'insectes. Ces derniers arrivent en vrombissant et se posent pour lécher et sucer les membres fumants des carcasses.
Les oiseaux arrivent ensuite, disposés à manger n'importe quoi pour échapper à la faim, puis les premiers carnivores, que l'odeur est venue réveiller dans leurs tanières, les renards, les belettes. Ils trottinent jusqu'aux carcasses, les reniflent longuement, ravis, et s'accordent une dégustation.
Ils en font découvrir le goût à leurs derniers-nés. À leurs aînés que l'hiver à épargnés, ils laissent choisir les morceaux.
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Ici, à mi-côte, l'automne teint les mélèzes d'un jaune fané. Ce n'est pas l'automne pétulant et effronté du fond de la vallée, la palette outrancière des vignes et des forêts d'aulnes et de châtaigniers.
Ici, les feuilles meurent tout de suite, elles sèchent sur les branches avant même de tomber.

Autrefois, Adelmo Farandola se rendait plus souvent au village, pour écouter la fanfare les jours de fête religieuse. Il se cachait derrière les murs des maisons, et laisser la rumeur de la fanfare l'atteindre, confuse.
Mais il avait arrêté de le faire parce que quelqu'un l'avait vu, était venu vers lui, la main tendue pour lui serrer la sienne, et avait essayé d'échanger deux mots.
À présent, il lui arrive de descendre jusqu'au milieu du bois de hêtres et d'écouter la fanfare de là-haut, bien protégé par les feuilles et les troncs.
La musique monte, indistincte, un brouillamini d'échos de grosse caisse, de tubas et de son aigus de clarinette qui oscillent dans le vent. Mais ça lui suffit, et parfois il lui arrive de reconnaître une mélodie et il lui vient même l'envie de la fredonner, alors il le fait, tout bas, parce qu'il ne voudrait pas être découvert par quelqu'un qui passe par là, prêt à venir vers lui et à serrer la main et à ne plus lâcher et à lui demander des choses qu'il ne sait pas, ne se rappelle pas ou ne veut pas savoir ou ne veut pas dire.

Cependant, au bout de quelques minutes, la fanfare lui donne la nausée.
Ils lui paraissent trop nombreux, trop entassés, trop bruyants, trop joyeux.
Alors, il crache par terre, se tourne, reprend la côte vers chez lui en se disant que cette fanfare joue vraiment mal, que les habitants du village sont tous des imbéciles et que la musique ne sert à rien.
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Les histoires vraies ont un avantage sur la fiction : même si elles s'effilochent, s'enlisent,perdent du rythme et de l'allant, elles se terminent toujours d'une manière dont aucun cours d'écriture ne ferait jamais terminer une histoire inventée.
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Adelmo Farandola insultait la mère de la Faim, la mère du Froid, et aussi la mère du Sommeil, son ennemi le plus sournois, celui qui se présentait en ami mais qui en réalité voulait seulement que l'homme s'abandonne pour le livrer à la mort. (p. 60)
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Il va leur faire la fête dès qu’ils tendront la main pour le caresser. Cette honte du genre masculin se mettra sur le dos et réclamera d’autres caresses. Et s’ils lui demandent : « Où est Adelmo Farandola, mon cher ? ». Il répondra aussitôt : « Là-dedans mes très chers, dans une galerie de l’ancienne mine, glissé dans la roche comme un suppositoire dans un trou du cul. » « Ah oui ? Mille mercis, mon cher. » « Mais de rien mes amis, si vous voulez je vous accompagne. Au fait qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
Voilà ce que le bâtard fera. J’ai jamais aimé les chiens.
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