N'abandonne pas parce que tu as peur. Ne traîne pas déjà des regrets derrière toi, pour que cela t'assomme dans dix ans lorsque tu regarderas ce que tu as fait de ta vie. Vis, Ali.
_Pourquoi est-ce que tu n'as pas encore fui ? murmura-t-elle alors en serrant un peu la capuche qu'il venait de relever.
_Parce que je t'aime, glissa-t-il tout aussi bas.
Et en regardant les deux garçons à ses côtés, Alizée Honston pensa qu'ils avaient tous grandi. Il changeaient tout en restant les mêmes. Et peut-être était-ce cela la véritable amitié. Changer tout en restant ensemble.
- Ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est que l'amour est quelque chose de très, très discret, et d'extrêmement fragile. Et pourtant, en même temps, il est immensément fort. Zach ne te parle pas de ses sentiments, mais il est avec toi tous les jours... il te console, t'épaule et te raconte des milliers de choses. L'amour ne se dit pas, il se voit, souffla alors Mme Honston avec un regard tendre.
- Où as-tu des difficultés ?
- Euh... Tu veux genre une liste exhaustive ?
- Oui, ce serait bien. Pour organiser un planning et s'arranger sur le nombre d'heures.
- Je pense qu'on peut résumer à.... toutes les maths de ces deux dernières années ?
Il perçut un léger rire et, lorsqu'il releva les yeux, il fut un peu ébloui par l'expression de la jeune fille.
Il pensa à cette fille magnifique qui se tenait là devant lui, si proche et si lointaine. A la façon dont elle tenait son cœur dans le creux de sa paume sans même le savoir.
Son père lui avait toujours dit que, pour être heureux, il fallait être droit dans ses baskets. Ne pas mentir, ne pas avoir à se sentir coupable, ne pas manipuler les gens...
- Des fois, les êtres fragiles ont juste besoin de quelqu'un qui recolle les morceaux laissés par d'autres, glissa-t-elle tout de même en penchant légèrement la tête.
Les meilleures histoires sont toujours celles qu'on prend la peine de découvrir.
- T'as raison. Et, au fait, Zach...
- Ouais ?
- Ça ne te dérange pas, ce qu'on raconte sur toi ?
- Il vaut mieux qu'ils parlent de moi plutôt que de quelqu'un que cela dérangerait réellement, n'est-ce-pas ? lâcha-t-il en souriant.