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Critique de Wyoming


Roman d'amour et de création littéraire, les deux étroitement mêlés, L'amour conjugal porte une réflexion sur la beauté, le sentiment amoureux, Alberto Moravia glissant, avec son écriture raffinée, indolente et précise dans le détail, de nombreux faux-semblants dans l'histoire d'une tranche de vie d'un couple, Silvio et Léda.

Lui tente d'écrire un roman où il mettrait en place une histoire d'amour modélisée sur la leur, elle, l'encourage en le privant notamment de rapports sexuels durant son travail d'écriture afin qu'il puisse s'adonner tout entier à sa création.

Moravia prend tout son temps pour installer ses personnages, avec des descriptions détaillées de la beauté de Léda, mais aussi de ses imperfections dans ses mimiques, il situe l'histoire dans la chaleur estivale de la Toscane où le couple erre, le soir, le long d'improbables sentiers qui les conduisent chacun dans des directions opposées, elle, vers celle d'un adultère inéluctable, lui, vers le renforcement de son égoïsme et l'apparition inopinée de la jalousie.

C'est à Silvio que Moravia confie la narration de cet épisode de la vie de ce couple, c'est donc Silvio qui exprime ses propres sentiments, qu'il s'agisse des imperfections de son histoire d'amour ou de l'échec dans l'écriture de son roman. Ainsi, c'est toujours le point de vue de l'homme qui est développé, pour celui de la femme, Silvio doit se contenter de suppositions, d'extrapolations qui le conduisent vers un délire dans le sauvetage de son couple.

Au coeur de ce huis clos conjugal, s'insère un troisième personnage, celui qui sera l'amant d'une nuit, peut-être de plusieurs, Moravia opposant sans les développer trop cette fois, la répugnance du barbier et le besoin sexuel de Léda.

Le dialogue final, au dernier chapitre, entre Léda et Silvio, est très puissant, un vrai dialogue de faux sourds, où le livre raté, comme, semble-t-il, leur amour, devient une planche d'un salut hypothétique de celui-ci.
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