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A la fin de cette lecture, le premier sentiment qui s'impose à mon esprit, c'est la déception, déception d'avoir trouvé dans "Rouge dans la brume" ni plus, ni moins qu'un copier-coller du roman "Les vivants et les morts" du même auteur, que j'ai lu il y a peu de temps, en une version peut-être un peu plus radicale. Carvin, ouvrier à la Méka, une entreprise de mécanique (cette fois-ci située dans le Nord), apprend le même jour, la fermeture prochaine de son usine et la demande de divorce de sa femme. Lassée de la vie de misère qu'elle mène et de l'engagement syndical de son mari, elle le quitte en emmenant leur fillette de 4 ans. Désormais seul, Carvin se lance donc pleinement dans la lutte contre le capitalisme, tentant d'entrainer avec ses collègues, les autres entreprises en difficulté de la région. Il va y côtoyer Anath Werth, la DRH de la Méka qui va passer de l'autre côté de la barrière et finalement soutenir leur cause. Gérard Mordillat nous offre une fois de plus un livre très actuel, d'un réalisme poignant pour nous dépeindre les dérives de notre système capitaliste. Il nous alerte sur la mort programmée de nos industries et allume un projecteur sur ceux qui en composent la valeur humaine et qui ne veulent pas disparaitre sans faire entendre leurs voix. Bien sûr, je suis d'accord sur le fond comme sur la forme d'ailleurs, car ces chapitres courts entrecoupés de citations empruntées aux discours de nos dirigeants politiques et industriels, si éloignés du quotidien de ces hommes et de ces femmes qui voient leur outil de travail démantelé, font qu'il n'y a pas de temps mort dans cette lecture. Mais pourquoi tant de similitudes avec "Les vivants et les morts" : - même personnage principal, viril, courageux, infidèle et amoureux de littérature. - une héroïne assez libérée sexuellement. - des femmes qui ont aussi un rôle à jouer mais c'est encore l'une d'elle qui dévoile les plans à la partie adverse. L'auteur a simplement donné à son roman un côté plus sulfureux en y ajoutant une pincée d'inceste et d'homosexualité refoulée. Ma note pour ce remake est à la hauteur de ma déception :11/20 + Lire la suite |