C'est l'histoire de Momo et de sa famille. le père est communiste, la mère anarchiste et le frère socialiste. Momo , lui , est un peu de tout cela à la fois .Travail et revendications sociales sont au menu de chaque jour . C'est raconté avec énormément d'humour mais avec un oeil critique également et l'auteur laisse apparaitre un certain désappointement au fil des pages .
C'est une écriture vive , plaisante et comme c'est court cela se lit très rapidement .
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Papa était communiste , mon frère socialiste, maman anarchiste .Il me semblait normal que je sois un peu des trois.
A neuf ans , j'étais stalinien : le petit père des peuples c'était le mien .
A onze ans , j'étais castriste, puis dans le désordre : pro-vietnamien , pro-chilien , anticapitaliste, anti-impérialiste , anarcho-syndicaliste....
Aujourd'hui , je suis sceptique ,ça suffit.
« Clef » fut dit-on, le premier mot de Paul Valéry. En ce qui me concerne, les opinions divergent quant à la première phrase que j’aurais prononcée. Mon frère affirme que c’est : « Tout le pouvoir aux soviets. » Mon père ne démord pas du fameux : « Le socialisme dans un seul pays. » Ma mère, qui me tenait dans ses bras à ce moment historique, jure que c’était : « Vaincu, jamais dompté. » Personnellement, je suis presque certain d’avoir dit : « Garçon, l’addition ! », ayant eu très tôt le sentiment que tout ce qui m’entourait n’était pas fait simplement pour mes beaux yeux.
Moi, je n'étais pas inquiet pour mon avenir professionnel. Je me souvenais de Che Guevara, somnolant au Conseil de la Révolution, et croyant soudain entendre :
"Qui est communiste?
- Moi", dit-il en se réveillant, farouche dans sa conviction, jaugeant l'Assemblée du regard.
Castro qui venait de demander : "Qui est économiste?" le bombarda aussitôt Gouverneur général de la Banque Centrale de Cuba.
J'étais sûr que ce genre d'erreur guiderait ma vie comme elle gouvernait l'histoire, que ma place était dans cet infime décalage produit par le lapsus ou l'acte manqué.
Que serait Paris sans le XXe arrondissement ?
Rien, un trou, une béance, un être incomplet en dix-neuf morceaux : une ville ridicule.
La ville entière repose entre les bras puissants de Belleville et de Ménilmontant.
J'avais tout quitté.
J'étais très indépendant, c'est-à-dire : j'étais seul.
Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel…
Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l'ont fréquenté. Duneton a enseigné l'anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l'édition parisienne et l'autre dans le terroir occitan, il est l'auteur d'une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire.
L'auteur du Bouquet méritait bien qu'on lui offrît une soirée d'hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d'un personnage sans doute plus complexe que ce qu'il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme.
“Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.”
Claude Duneton
À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023.
Son : Jean-François Domingues
Lumière : Marta Bellini, assistée de Hannah Droulin
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Claire Jarlan
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