Robert Capa, star mythique du photojournalisme de guerre qui prend la parole et se raconte dans une exofiction, ça a de la gueule. Suffisamment pour moi en tout cas. Et même si une partie de sa bio seulement est abordée (suite au décès de sa compagne Gerda Taro en Espagne), même si j'ai regretté que les photos évoquées ne soient pas présentes. On est plongé dans l'ambiance du monde photo des années trente, l'on y croise Cartier-Bresson ou Kertész, l'on y apprend (ou pas) comment la photo-icône du soldat espagnol tué en direct sous les yeux de Capa n'est en réalité qu'une supercherie de reporter.
Je regrette aussi m'être un peu perdu dans les personnages secondaires qui gravitent autour de Capa, surtout dans la deuxième partie sur la réalisation du bouquin avec les images de Gerda Taro. Mais peut-être que mon attention était en vacances...
« On y croyait. Comme c'est loin. Mais ce sacrifice, je le revendique comme vrai. Si le livre sort un jour, je veux voir cette image en couverture. Un sacré mensonge qui dit une sacré vérité. Les circonstances de la prise de vue n'ont aucune importance, je suis le seul survivant.
Je n'avouerai jamais. Gerda et les autres non plus. »
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Les images racontent mieux.Elles disent son absence ,quand hors champ, Gerda me manquait.Je repère sa présence ,perceptible dans la lueur émue des yeux d'un soldat.Comment restituer la danse hypnotique que nous avons vécue,emportés comme nous étions par les violons tziganes et le sifflement des bombes?
Sur le chemin de l’atelier, à travers Paris, sous un ciel sans menaces, Gerda m’a fait part de ses désillusions. Les prisons s’emplissaient de militants anarchistes et trotskistes. Des camarades de la 13e Division, blessés lors des combats, étaient arrêtés au moment de récupérer leur certificat de démobilisation. Des brigadistes allemands étaient renvoyés de force en Allemagne où ils étaient incarcérés dans des camps. Elle s’est mise à pleurer.