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EAN : 9782756080642
232 pages
Delcourt (13/09/2017)
4.09/5   463 notes
Résumé :
La Saga de Grimr est une quête d’identité tragique dans un décor grandiose. Le héros y est confronté à chacun des piliers de la culture islandaise : le prestige de la généalogie, le culte de la loi et la superstition.
1783. L’Islande, accablée par la misère, doit encore subir le joug du Danemark. Et le sort de Grimr, devenu orphelin, est plus cruel encore dans ce pays où l’homme se définit d’abord par son lignage. Doté d’une force impressionnante, il se sait ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 463 notes
Islande, XVIIIème siècle. Cela fait plus de 400 ans que l'Islande est sous le joug du Danemark. Complètement isolée et dépendante de ce pays qui lui extorque ses ressources naturelles, l'île connait une période très sombre (faite de famines, d'épidémies, d'irruptions volcaniques) et vit dans la misère. Lors d'une de ces irruptions, une famille de bergers doit fuir au plus vite sa chaumière. Malheureusement, les nuées de cendres auront eu raison des parents, laissant le jeune Grimr, miraculeusement indemne, orphelin. Il s'effondre devant deux hommes peu scrupuleux qui vendent les enfants aux cheveux roux. Menotté et enchaîné à d'autres comme lui, Grimr ne compte guère se laisser marchander. Avec sa force exceptionnelle, il court et entraîne les quatre autres gamins sur son sillage. Tous cavalent sur le port pour échapper à leurs bourreaux. Au fond d'une ruelle, il est détaché par Vigmar, le valeureux, qui l'emmène avec lui au fond de sa grotte et propose de s'occuper de lui...

C'est dans une Islande miséreuse et exploitée que Jérémie Moreau nous conte la saga de Grimr. Orphelin recueilli, sa force et sa bravoure exceptionnelles l'aideront à déplacer des montagnes et susciteront aussi bien respect que jalousie. Lui qui veut à tout jamais marquer son nom sur la pierre va montrer à tous qui il est, lui Grimr Enginsson (fils de personne), lui qui puise sa force dans le rejet qu'il suscite. Dans des décors grandioses d'une Islande volcanique, aussi magnifiques que terrifiants, l'auteur dépeint un incroyable destin, celui de ce petit gamin roux, costaud et joufflu. Un récit qui s'ancre dans un contexte historique passionnant et dépeint, à la fois tout en force et sensibilité, un héros hors du commun. Graphiquement, Jérémie Moreau marie élégamment et tout en virtuosité différents techniques et styles (traits fins ou plus grossiers, lavis...).
Une saga d'une grande force...
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Grimr est orphelin dans l'Islande de la fin du XVIIIè siècle. C'est une vie rude qui offre par contraste la beauté des paysages. Gimr devient un robuste gaillard, éduqué par un voleur qui lui apprend la ruse. Mais Grimr le surpasse car il est valeureux. Personne ne l'épargne dans ce pays où les lois de l'Islande sont faites pour les escrocs, où le volcan a détruit son enfance, le laissant démuni du prestige de la généalogie et de sa terre. Pourtant il peut devenir quelqu'un, un personnage hors du commun, une légende.

Orphelin presque craché par le volcan, Grimr en détient la force, l'âme. Il devient l'enfant du volcan, lui l'enfant de personne.

De magnifiques dessins rendent cette épopée grandiose. Une saga tragique pour s'évader aux couleurs de l'Islande, de son histoire et des ses légendes d'antan.
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Qui imaginerait un arbre sans racines ? Une chose impossible.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre qui n'appelle pas de suite. La première édition date de 2017. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, entièrement réalisée par Jérémie Moreau, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Elle comporte environ 230 pages.

Einmar fils de Thorir, un scalde, se tient sur une grande étendue désolée. Il songe à un jeune garçon : il croit en ce garçon. Depuis le début. Mais il lui faut des preuves. Au moins une. Incontestable et indélébile… car une saga repose sur des faits avérés et recoupés. Et puis il faudrait un certain culot pour rédiger une saga sur un orphelin. Une saga est inextricablement reliée aux autres sagas par les liens généalogiques qui les unissent. Ses racines sont toujours les branches des précédents. Qui imaginerait un arbre sans racines ? Une chose impossible. Une contradiction dans les termes. Pourtant il croit qu'il faut faire une exception. Car la preuve est là. Immense. Elle dépasse tout ce qu'il imaginait. Au XVIIIe siècle, l'Islande vit la période la plus sombre de son histoire : enfoncée progressivement dans une misère totale., à la suite d'une incroyable série de catastrophes naturelles, sous le joug danois depuis 1380.

Le volcan fume dans une zone désertique de l'Islande. le dégagement de fumée gagne en ampleur. L'enfant Grimr ressent l'éruption imminente et il dit aux deux adultes qui l'accompagnent de se mettre à courir, ce qu'ils font tous les trois. Son pied bute contre une pierre et il se répand par terre. Il se retourne et il voit se former un champignon de fumée chargé de poussière au-dessus du cratère. Les deux autres lui enjoignent de se remettre à courir. le nuage engloutit le garçon qui continue d'avancer sans savoir où il va. Deux danois se déplacent à cheval, avec quatre enfants sur la monture derrière eux. Ils voient émerger Grimr du nuage de poussière et s'écrouler devant eux. L'un des cavaliers met pied à terre, et époussète l'enfant inconscient : c'est une belle prise. le lendemain, les enfants sont vendus à un marchand au port. Celui-ci demande ce qu'on coupe les cheveux de Grimr. L'homme va demander aux femmes en train de travailler si l'une d'elle a un couteau. Elles lui font remarquer que les enfants ont profité de son inattention pour se carapater. Ils leur courent après, alors qu'ils renversent des étals pour le retarder. La scène est observée depuis un toit par Vigmar le voleur, fils d'Arnar, très amusé. Finalement les enfants se retrouvent dans un cul de sac. Vigmar intervient pour aider Grimr, et les quatre autres sont repris par l'adulte à leur poursuite. Vigmar emmène l'enfant vers l'intérieur des terres, dans son repaire, auquel on accède par un tunnel. Avant il lui a demandé son nom et comme l'enfant est orphelin, il a décidé de l'appeler Grimr Enginsson, ce qui signifie fils de personne. Les deux avancent dans le tunnel qui débouche au milieu d'une falaise donnant sur l'océan. Vigmar se félicite d'avoir récupéré la corde qui liait les enfants : il va en tirer un bon prix.

Il faut un peu de temps au lecteur pour s'assurer de ligne directrice de l'histoire : il s'agit de suivre Grimr au fil de plusieurs passages de sa vie, cette fin de l'enfance, un peu d'adolescence, le début de la vie d'adulte. L'auteur joue avec l'écoulement du temps, sans le marquer vraiment, mais il est visible que son personnage principal n'est plus un enfant à la fin du récit. La scène d'introduction avec le scalde vient renforcer le titre : il s'agit d'écrire une saga, c'est-à-dire une épopée d'une famille sur plusieurs générations, ou d'un personnage remarquable. Visiblement Grimr constitue une exception : il a accompli un acte si immense que même sans famille connue, il mérite une saga. L'auteur raconte donc une partie de la vie de cet individu, dans un contexte très précis, à la fois en termes de lieu, à la fois en termes d'époque. Il intègre quelques mots spécifiques à ce contexte : Thing ou Allthing, Draugr, Bitafiskur, Gogordsmenn, Skyr. Ils se comprennent avec le contexte, ou ils bénéficient d'une note en bas de page. En outre, il met en scène Hans Markusson, émissaire de sa gracieuse majesté du Danemark, et la pauvreté des Islandais. le lecteur voit bien que l''histoire se serait déroulée différemment si le contexte géographique et temporel avait été différent : ce ne sont pas juste des indications sans importance, ou sans incidence.

L'environnement joue un rôle encore plus grand dans l'histoire, que ce soit un fjord, les coutumes islandaises, et encore plus le territoire lui-même. Grimr dispose de la faculté de sentir quand la lave va couler, un autre élément spécifique du récit. En tant qu'artiste, l'auteur donne à voir ce paysage si particulier. Il détoure les personnages d'un trait fin, délicat et fragile et il réalise les décors en couleur directe. le lecteur a un aperçu du paysage dès la séquence d'ouverture : des tons gris, un sol nu et désolé, mais aussi des tâches vert foncé pour une flore fragile et peu abondante, des teintes avec une touche de marron lorsque la terre est présente par-dessus la roche, et des volutes de fumées grises, sous un ciel également gris avec une faible luminosité. Suit un dessin en double page, avec ce qui ressemble à un mur de pierre, représenté de manière naïve et grossière, avec une multitude de pierre. La suite est tout aussi étonnante avec la montagne noire, avec quelques dégradés dans le noir pour figurer le relief, et des trainées de pinceau en arrière-plan pour des roches plus claires. le choix de l'artiste est de jouer sur l'impression faite par ces paysages, par ces sols, plutôt que sur la description photographique. Ça fonctionne très bien : les cases noyées de gris avec petites tâches noir dans le nuage de poussière, les traits de pinceau pour représenter les plissements de la montagne et la verdure clairsemée (p. 37), une composition quasi abstraite pour les flancs de la montagne (p. 40), des traces blanches déliées dans le gris de l'eau pour une source d'eau chaude (p. 108), de grandes trainées blanc cassé pour la toile des tentes lors de la fête de mariage, etc. Cette façon de représenter culmine dans un dessin abstrait en double page, 152 & 143, l'image mentale de Grimr ressentant les mouvements tectoniques et ceux de la lave, une image extraordinaire. le lecteur représente également l'écoulement de la lave pendant une quinzaine de pages lors d'une éruption et le lecteur se retrouve à éprouver une sensation de chaleur, de force primale à l'avancée inexorable, un grand moment visuel.

L'artiste a adapté son mode de représentation des personnages afin qu'il s'intègre en cohérence avec la représentation des paysages naturels. Ils sont finement détourés, avec un rendu global simplifié, un peu naïf. Des bouilles aux traits un peu exagérées, des expressions de visage appuyées, comme habitées par des émotions intenses, ou au contraire un calme inébranlable, une résignation de victime qui subit, une détermination aveugle. D'un côté, le lecteur perçoit bien l'état d'esprit de chaque personnage ; de l'autre côté, les personnages apparaissent un peu trop entiers, sans nuance, comme les personnages d'un conte… ou peut-être d'une saga. Les prises de vue et les découpages de planches suivent les personnages dans leurs déplacements, dans leurs activités, de manière simple et parlante. L'artiste laisse une grande place aux paysages naturels. Cela donne une lecture facile et aisée, douce et agréable, assez du fait d'une narration qui peut sembler décompressée, mais qui en réalité donne la place nécessaire à l'Islande.

Le scénariste a fait le choix d'une histoire linaire dans un ordre chronologique, ce qui ajoute à l'impression de simplicité et de naturalisme. le lecteur suit les épreuves d'un orphelin recueilli par un individu ayant vécu de rapines sans méchanceté, et voyant là l'occasion de s'établir en vivant honnêtement comme passeur dans un fjord. Malgré la bonne volonté de Vigmar et de son protégé, les événements se liguent contre eux et ils se retrouvent dans une situation d'accusés à tort. Grimr attire la sympathie du lecteur à lui, malgré son mutisme, son caractère taiseux, introverti, méfiant et renfermé, sa force énorme qui lui permet de se sortir de bien des situations et de pouvoir faire face aux adultes, et de leur tenir tête. Dans le même temps, il se sent un peu passif dans sa lecture, contemplant avec plaisir les paysages, regardant les personnages supporter les coups du sort, et essayer de se construire une place un peu plus heureuse. Il compatît aux malheurs de Grimr, tout en voyant que pas grand-chose ne parvient à entamer sa carapace, et qu'il semble surmonter chaque obstacle. Il voit bien qu'il mérite sa saga, et dans le même temps il ne parvient pas à se sentir entièrement impliqué dans ce personnage. Il se surprend à ne pas s'offusquer plus que ça des accusations injustes dont il est la victime.

Sans nul doute, Grimr mérite sa saga, et l'auteur le prouve. le lecteur prend un grand plaisir à découvrir l'interprétation de l'artiste des impressions générés par les paysages naturels de l'Islande. Il apprécie une lecture fluide, très facile, et qui sait prendre le temps, qui sait respecter le rythme de l'île. Il voit bien comment le personnage principal est le jouet du milieu dans lequel il évolue, est soumis aux forces systémiques qui le dépasse, que ce soit l'autorité danoise sur le sol islandais, ou le manque de considération pour un individu sans famille dans la tradition du pays. Pour autant, il ne ressent une forte compassion envers lui, ayant l'impression de toujours rester un peu à distance de cet individu intraverti.
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Savez-vous que le mot saga, passé aujourd'hui dans le langage courant, est un mot islandais pour un genre littéraire typique de l'île consistant en un récit historique en prose, ou bien une fiction ou légende.
Ici, nous avons donc à faire à une saga dans son terme originel, l'histoire remarquable d'un homme sur la dure, aride, cruelle mais magnifique terre d'Islande.
Quelle histoire extraordinaire nous pouvons vivre dans ces quelques pages. Quel destin édifiant que celui de Grimr, fils de personne, homme trahit, délaissé, bafoué...
Nous sommes entraînés à sa suite dans les détours d'une aventure tragique mais belle qui s'ancrent dans les traditions et l'histoire islandaise.
Côté dessin, je ne suis pas vraiment fan du graphisme proprement dit mais qui fait parfaitement son travail. La palette chromatique est irréprochable et les vues d'Islande sont juste magnifique.
Une très belle découverte
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Le graphisme n'est pas classique, c'est traité en aquarelle ou peinture chargée d'eau, le style est assez brut, il y a peu de traits, presque uniquement pour traiter les visages, les couleurs sont volontairement ternes, cela traduit l'austérité de ce monde, elle ne vont se réveiller que pour décrire les volcans. C'est l'Islande au XVIIIe siècle, pauvre, asservie par le Danemark, une société rude. le graphisme surprend, mais pas autant que l'histoire, je me suis fait avoir comme sans doute beaucoup d'entre vous, le terme saga dans l'univers nordique, je l'associais forcément à l'aspect héroïque guerrier, aux vikings, ou à quelque mythologie. Il s'agit d'une histoire héroïque, certes, mais on est loin de l'aspect épique. Orphelin adopté par un voleur, Grimr est un personnage atypique, un personnage costaud, d'une grande force, peu bavard, et tourmenté, ce n'est pas le héros comme on l'entend, il est brusque, taciturne, à moitié sauvage, et pourtant plein d'humanité, à moins que ça ne soit que de l'orgueil, mais l'auteur nous laisse juge. c'est un beau récit de recherche d'identité, de destin, totalement bouleversant. Jérémie Moreau nos prend au dépourvu, nous amène là où on ne s'attend pas, et cela fait mouche, on en ressort bouleversé, secoué comme la terre d'Islande avec ses volcans.
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critiques presse (7)
ActuaBD
24 janvier 2018
Un album puissant d’une belle densité émotionnelle.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Culturebox
14 décembre 2017
"La Saga de Grimr" raconte le passage à l'âge adulte de ce garçon étrange, un récit initiatique qui se déploie dans les décors impressionnants de la sauvage Islande. Le graphisme, pictural, est d'une beauté éblouissante.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bedeo
03 novembre 2017
Ce one shot de Jérémie Moreau nous fait voyager dans l’Islande du XVIIIème siècle, sur les pas de Grimr, orphelin au destin tragique.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
20 octobre 2017
Liant étroitement les hommes et le lieu, Jérémie Moreau livre un album touchant avec un héros émouvant qui connaîtra une vie palpitante, d'une intensité rare à défaut de correspondre à un destin totalement digne de ses attentes.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
03 octobre 2017
Entre aventures historiques et quête d’identité, le nouveau roman graphique de Jérémie Moreau confirme tout le bien que le public et la critique pensent de ce talentueux auteur de seulement trente ans.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BoDoi
18 septembre 2017
On souffre, on tremble, on pleure avec Grimr, on s’énerve aussi contre lui. Mais on ne peut au final que chanter haut et fort la beauté de sa saga, et le talent de Jérémie Moreau.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaFabriqueaBulles
11 septembre 2017
Grimr, c’est la puissance sauvage et la beauté rude de l’Islande, le sublime tragique de ses sagas ancestrales, transmis avec modernité et brio.
Lire la critique sur le site : LaFabriqueaBulles
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Les voyageurs m'agacent. Ils sont pareils à des moutons égarés.
Ou bien ils ont soif, ou bien ils ont faim, ou bien froid, ou bien sommeil.
Moi c'est bien simple, je ne voyage pas. Le monde défile pour moi.
Les ciels se remplacent, les jours et les nuit se succèdent, les saisons passent, la neige laisse place à la boue de laquelle pousse l'herbe, qui devient foin...
Le monde est une immense roue en mouvement. Il faut être idiot pour courir dans une roue.

p.148
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Comme le métal du forgeron qui refroidit, comme la coulée de lave qui atteint l'extrémité de son expansion, nos vies se figent. Ce n'est qu'à cet instant précis que l'on peut dire qui on a été. Quand la coulée de la vie a pris sa forme définitive.
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Je crois en ce garçon. Depuis le début. Mais il me faut des preuves. Au moins une. Incontestable et indélébile… car une saga repose sur des faits avérés et recoupés. Et puis il faudrait un certain culot pour rédiger une saga sur un orphelin. Une saga est inextricablement reliée aux autres sagas par les liens généalogiques qui les unissent. Ses racines sont toujours les branches des précédents. Qui imaginerait un arbre sans racines ? Une chose impossible. Une contradiction dans les termes. Pourtant je crois qu'il faut faire une exception. Car la preuve est là. Immense. Elle dépasse tout ce que j'imaginais.
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Nos vies sont faites de métal incandescent. Tant qu'elles rougeoient, nous restons les forgerons. Créateurs et inventeurs de nous-mêmes. Mais comme le métal du forgeron qui refroidit, comme la coulée de lave qui atteint l'extrémité de son expansion, nos vies se figent. Ce n'est qu'à cet instant précis que l'on peut dire qui on a été. Quand la coulée de la vie a pris sa forme définitive.
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Maudite Islande. Sublime Islande. Comment peux-tu être si belle ? Ce matin, je n'ai plus rien et toi, tu es plus belle que jamais. Cette beauté est insolente pour moi qui ai tout perdu. Ne pourrais-tu pas être laide ? Aussi laide que la douleur que j'ai à vivre. Tu es méprisante, égoïste, arrogante… et moi, dans toute ma faiblesse, je succombe à ta beauté. Mon cœur se soulève devant ta majesté alors que la nuit dernière, tu as fauché ma femme et ma fille. Veux-tu m'humilier au point de ne même pas me laisser te haïr ? Tu m'as tout pris et tu veux m'écraser davantage. Moi. Les autres. Tu nous murmures chaque jour à l'oreille notre insignifiance. Maudite Islande. Sublime Islande.
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Vidéo de Jérémie Moreau
Plongée dans deux récits en plein coeur de la nature, où l'homme et l'animal se confondent : le Book Club reçoit les auteurs de bande dessinée Jérémie Moreau et Xavier Mussat.
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