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Critique de maloriemercier


La victoire à tout prix !


Dans cette bande dessinée nous avons à faire à un personnage très talentueux et invincible mais pas épanoui dans sa vie personnelle. Il doit se remettre en question après une interview catastrophique pour savoir qui il est vraiment ? Et qui veut-il être ?
A travers cette histoire, nous retrouvons une belle réflexion sur le sport de haut niveau.

« Quand le sport est synonyme de tyrannie »

Max Winson, 16 ans, est un joueur de tennis à qui tout réussi sur le plan sportif : il remporte tous les tournois auxquels il participe ; il est numéro 1 mondiale et rien ni personne ne semblent être en mesure d'inverser la tendance. Il est devenu en quelques sortes le « Dieu » du tennis soutenu et adoré par des millions de gens et de commentateurs qui veulent s'identifier à lui.
Max est entraîné par son père qui ne voit que par la victoire et la perfection du jeu. Max obéit machinalement à son père coûte que coûte jusqu'au jour où ce dernier tombe malade et doit laisser sa place à un autre entraîneur nommé Andy.
Max sans son père n'est plus le même, il va devoir assumer sa renommée.

« La douleur du succès »

Max, champion invincible ne connait que les cours de tennis et l'exigence de son père depuis qu'il est né. Son père peut être qualifié de tyrannique car il fait de son fils une véritable machine à gagner. Il est prêt à un acharnement inqualifiable pour que son fils remporte la victoire de tous les matchs joués. Mais un jour, la maladie le gagne et Max doit continuer doit continuer son parcours avec un nouvel entraîneur Andy et des rencontres surprenantes comme celle avec la journaliste Pia Ohlin qui va lui faire comprendre qu'il n'a aucune personnalité sans son père ni sa raquette.
Avec Andy, Max va encore se contenter d'obéir d'ailleurs page 77, il dit « je suis un cobaye dans les mains d'un professeur fou ».
Ce livre n'est pas qu'une simple et classique bande dessinée sur le sport, à travers cette histoire Jérémy Moreau nous pousse à nous interroger sur de nombreux sujets. Pour cela il a fait preuve d'une inventivité incroyable autant dans le déroulement de son scénario que dans la créativité de ses dessins. Les souffrances morales ainsi que l'isolement ressenti par Max sont bien mises en valeurs, Max est représenté avec des traits mélancoliques. Ses victoires qui le poussent à être un surhomme sont mises en avant avec un public indénombrables qui l'acclame de partout, il est même représenté de façon démesuré sur un cours de tennis par rapport à son adversaire comme nous le montre la couverture.
De plus page 60 il y a la réplique suivante : « La victoire à 100 pères. La défaite est orpheline. ». En effet, tout le monde se bat pour la victoire mais personne ne veut la défaite. C'est un peu comme dans notre société actuelle où personne n'a de considération pour celui qui perd.
Son père qui incarne l'inhumanité et la tyrannie est représenté par un être chétif à tête de mort et très laid, tabagique et toussant sans arrêt en répétant sans cesse le mot « victoire ».
Les traits des dessins sont très fins et les couleurs sombres et tristes sont en accord parfait avec le texte. Ce qui fait que le lecteur plonge dans cette bande dessinée avec plaisir dont l'auteur l'amène implicitement avec subtilité à se poser pleins de questions et en lui réservant beaucoup de surprises tout au long du livre.
Pour conclure, ce récit remarquable nous offre une vue particulière du sport de haut de niveau avec toutes les remises en questions que cela provoque. Au dernier match, Max va jouer pour sauver une vie ! Effectivement le joueur adverse met en jeu sa vie s'il ne remporte pas le match, alors que Max met en jeu la vie de son père s'il n'obtient pas la victoire. Une fin surprenante sur le choix de la vie que Max s'apprête à sauver.
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