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Jean-Luc Moreau (Traducteur)
EAN : 9782752904744
600 pages
Phébus (21/10/2010)
4.1/5   24 notes
Résumé :
De Vienne à Budapest, une aristocratie se ruine à tenir son rang. Un monde, dans le faste des réceptions, danse au bord du gouffre. Des hommes d'influence quittent au petit jour des draps froissés pour ourdir des complots.
D'autres se battent en duel. "Vous étiez trop légers", deuxième volet de la "Trilogie de Transylvanie", décrit des personnages hors du commun, raffinés, parfois violents, dont la vie se mêle aux soubresauts d'un Empire bousculé par l'Histoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Poursuivons l'aventure en Transylvanie. Dans ce deuxième tome d'une trilogie, l'auteur Miklos Banffy revient avec sa bande d'aristocrates hongrois du début du XXe siècle, représentatifs de leur société, de leur monde, et qui foncent à pleine vitesse vers l'audestruction. À travers son histoire et ses personnages, on sent la nostalgie pour cette époque révolue, cette grandeur passée. Un peu long mais tellement agréable.

En effet, les tensions, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, prennent de l'ampleur. Les députés se chamaillent entre eux, rendant le gouvernement inopérable, les représentants des minorités (essentiellement Roumains et Croates) revendiquent leur autonomie. Sur l'équiquier européen, les choses ne vont guère mieux. Les membres de la Triple-Entente craignent le rapprochement anglo-russe. Devant cette menace d'encerclement, mieux vaut porter le premier coup, non ? Ainsi donc, le sort en est jeté pour cette pauvre Bosnie, annexée par l'Autriche-Hongrie. Mais, sans le savoir, la poudrière des Balkans est allumée…

Mais tous ces problèmes, les Magyars ne semblent pas s'en apercevoir. Exception faite du comte Balint Abady, député idéaliste, voire utopiste, qui essaie de concilier tout le monde (quoique bien empêtré dans une relation amoureuse impossible), tous les autres sont trop affairés par leurs privilèges et leurs besoins égoïstes. Bande d'inconscients ! Personne ne voit la menace pointer.

Vous étiez trop légers. Ce titre, il est bien choisi. Comme une critique lancée à cette classe dirigeante, aristocrates, trop occupés à la chasse à la campagne, aux duels inutiles, aux soirées mondaines frivoles, aux vacances couteuses, etc. Sans oublier ceux qui cherchent à faire le meilleur mariage ou à s'endetter jusqu'au cou, comme ce pauvre Laszlo qui doit vendre son patrimoine parcelle par parcelle.

L'auteur hongrois Miklos Banffy a bien rendu cette époque, en fait, ses mots la font resurgir sous nos yeux. Il a très bien dosé l'équilibre entre les événements historiques, qui constituent une trame de fond (suffisamment expliquée, d'ailleurs, sans longueur ni lourdeur), aux drames plus personnels de ses personnages principaux. Ceux-ci vivent pleinement la Belle Époque. Un peu trop, ils ont pris de l'avance et se croient dans les Années Folles, fonçant tout droit vers le précipice… Terminons avec le troisième tome.
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Le deuxième tome de la Trilogie transylvaine s'attache plus particulièrement au parcours de Balint Abady, son cousin Laslo Gyeröffy, acteur majeur du premier volume, disparait quelque peu du roman tout en poursuivant sa descente aux enfers.
Balint Abady est un aristocrate propriétaire terrien, député au parlement hongrois et amoureux de la belle Adrienne malheureuse dans son mariage avec l'inquiétant Udzy, tout le roman s'articule alternativement autour de ces trois situations.

Socialement Balint est un progressiste, il est sensible aux difficultés des paysans et veut promouvoir les coopératives pour que les plus faibles échappent aux dominations locales mais il va se heurter aux privilèges que se sont ménagés les propriétaires aidés de notaires et avocats plus ou moins honnêtes.
Sur le plan politique il est un indépendant plutôt conservateur mais balloté dans les soubresauts d'un parlement hongrois agité. Les hongrois en mal d'autonomie fissurent l'Autriche Hongrie sur des sujets mineurs alors que, dans une presque indifférence, la situation internationale se dégrade rapidement ce qui mènera à la première guerre mondiale.
Enfin son amour pour Adrienne qu'il voudrait couronner par un mariage et une famille est bloqué par l'hypothétique divorce d'Adrienne.

Ce deuxième volume est donc celui des échecs annoncés, Balint se débat de son mieux pour faire avancer ses intérêts mais l'épuisement le gagne, les nuages noirs s'accumulent et le troisième volume promet de graves orages.
On peut trouver des longueurs et des redondances dans le roman malgré le brillant talent de conteur de Banffy, il excelle dans les nombreuses scènes de chasse ou de ballades dans la nature durant lesquelles le lecteur croit avoir des bottes mouillées et sentir l'humus des sombres forêts de Transylvanie.
Les évènements politiques sont très difficiles à suivre, faute de connaissance de l'histoire et du personnel politique hongrois, a contrario l'évolution de la situation internationale est plus accessible et comme dans Les Thibaut le tableau qui va mener le pays du héros à la guerre se construit progressivement à coup d'affrontements dérisoires dont les protagonistes du roman, en toute légèreté, ne mesurent pas les conséquences.
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Deux ans déjà que j'ai terminé le premier tome de la trilogie transylvaine imaginée par Miklos Banffy.
L'empire de François-Joseph vieillissant est sur son déclin.
Je retrouve Balint, héros de l'auteur (et en grande partie alter ego), comte hongrois et parlementaire progressiste, propriétaire terrien ouvert aux idées nouvelles mettant fin à un univers dépassé, celui que Zweig appelle "le monde d'hier" qui inspire une profonde nostalgie pour un passé englouti définitivement et qui doit mettre un terme à bien des injustices.
Du Nord au Sud, de la Russie à la Grèce, en passant par les innombrables ethnies d'Europe centrale, un monde s'écroule et l'effervescence est à son comble. Chaque peuple revendique son autonomie, sa liberté, la fin des privilèges seigneuriaux.
Une page d'histoire avec une intrigue romanesque servie par un conteur trop méconnu, particulièrement talentueux lorsqu'il parle de la nature et des paysages sauvages de sa patrie bien-aimée où il a l'habitude de chevaucher.
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C'est un peu le Guépard de Lampedusa version Mittleeuropa! Les mondes traditionnels aristocratiques s'effondrent mais rares sont ceux qui s'en rendent compte ...outre les superbes & dépaysantes descriptions des paysages, qui donnent envie de s'y rendre, les personnages & les sentiments y sont délicatement explorés. Ces pays sont tellement inconnus & mystérieux pour nous (ils ont été bouleversés par les traités qui ont suivi les 2 guerres mondiales), qu' on a envie de savoir où ils se situaient effectivement. D'où mon regret de ne pas avoir de cartes dans le livre, donc conseil, procurez vous en ..!! La Roumanie n'est plus ce qu'elle était, idem pour la Hongrie..
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Nous suivons les destinées des personnages avec lesquels nous avons fait connaissance dans le premier tome de la trilogie. On ne peut pas dire que l'auteur les gâte, et les destins sont plus souvent plus tragiques qu'heureux. Mais je ne veux pas raconter les choses en détail, parce qu'il serait dommage de gâcher le plaisir de ceux qui voudraient lire ces romans à l'intrigue très romanesque.

En tous les cas, pendant que mariages, décès, drames ou moments heureux se déroulent, la tension monte en Europe, qui se dirige inéluctablement vers la première guerre mondiale. Bálint en est une sorte d'observateur privilégié et en même temps impuissant. Pendant que certains se dirigent sciemment vers le conflit armé, d'autres semblent totalement inconscients du danger, persuadés que rien ne va remettre en cause le monde qu'ils connaissent et qu'ils aiment. Il est pourtant très proche de la rupture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Si heureux soit-on, dit-il en substance, on désire toujours autre chose. Quelque chose qui reste à atteindre. Qui nous manque pour être vraiment heureux. Nul ne peut dire qu'il n'a plus de désirs. La Providence lui fait-elle un cadeau qu'il en faut aussitôt un autre. Et peu importe sa valeur, peu importe qu'il soit plus grand que le précédent, non, ce qui compte, c'est que ce quelque chose qu'il n'a pas encore existe et qu'il lui faut. Son désir tempère son bonheur; il lui semble qu'il ne sera heureux que quand il aura également obtenu ce quelque chose; et s'il l'obtient, il lui faudra autre chose encore. Avec le malheur, il est de même. Quel que soit le coup qui nous frappe, toujours quelque chose nous console, qui nous empêche de tomber dans le désespoir. Peu importe ce que c'est, peu importe quel nom nous lui donnons : obligation, dette...Quelque chose à faire, en dépit du coup reçu. Après un décès, s'occuper de ceux qui restent, entretenir ce que le défunt aimait. Tout chagrin, quel qu'il soit, recèle aussi une source de bonheur, un devoir qu'il n'est pas possible de négliger : un travail à poursuivre, des soins à apporter à un être qui a besoin de nous, qu'il s'agisse d'un parent, d'un domestique, voire d'un animal, peu importe ! Quelqu'un à cause de qui il faut rester où l'on est, pour qui il faut travailler, quelqu'un dont nous pensons qu'il a absolument besoin de nous. Et qui sait si la profondeur de notre deuil n'est pas en soi une satisfaction ?"
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L'annexion de la Bosnie ne provoquait pas seulement une crise ; elle ouvrait une nouvelle période dans l'histoire diplomatique du continent. Aerenthal, en ignorant le traité de Berlin, en négligeant toutes consultations préliminaires, en plaçant l'Europe devant le fait accompli, faisait école sans le savoir
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- Le bonheur, dit tristement Adam Alvinczy, tout le monde ne le mesure pas à la même aune...
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L'azur coiffe montagnes et vallées de son immense coupole.
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