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Roche Limit tome 1 sur 3
EAN : 9782344012000
160 pages
Glénat (03/02/2016)
3/5   6 notes
Résumé :
20 ans après cette promesse, le rêve d'exploration interstellaire du milliardaire Langford Skaargard s'est évanoui dans le cosmos. En dépit de toutes ses bonnes intentions, Roche Limit, la colonie qu'il a fondée à la lisière d'une mystérieuse source d'énergie, n'a pas vraiment évolué comme il le souhaitait... Elle est devenue une zone de non-droit incontrôlable, un creuset de criminalité où les habitants disparaissent régulièrement. Le jour où Bekkah Hudson est enle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une nouvelle série, débutée en 2014. Il peut se lire comme une première saison, se terminant sur une résolution en bonne et due forme, ne nécessitant pas forcément une suite. Il contient les épisodes 1 à 5, écrits par Michael Moreci, dessinés et encrés par Vic Malhotra, avec une mise en couleurs de Justin Boyd. Kyle Charles a contribué aux dessins de l'épisode 3, et Ben Holliday à ceux de l'épisode 5. Enfin la mise en couleurs de l'épisode 5 a été réalisée par Lauren Affe.

L'histoire se déroule dans la deuxième moitié du vingt-et-unième siècle. Grâce à Langford Skaargard, un homme d'affaires visionnaire, il a été possible de débuter l'exploration spatiale lointaine et d'installer une colonie (nommée Roche Limit) sur une petite planète appelée Dispater, à proximité d'une anomalie d'énergie. Il a pour ça travaillé avec 3 associés (Don Lexington, Randall Fife, Sana Fiedler), en formant une nouvelle entreprise Moira Tech.

Sonya Torin vient d'atterrir sur Roche Limit, et elle est à la recherche de sa soeur Bekkah Torin (une assistante sociale), disparue sans laisser de trace. Dans un bar où elle est venue poser des questions, elle fait la connaissance d'Alex Ford qui s'interpose alors qu'elle est sur le point de se faire embarquer par des hommes de main travaillant pour Mister Moscow. Ailleurs le docteur Abraham Watkins poursuit ses mystérieuses recherches.

Ce récit commence de manière étrange par les réflexions d'un vieil homme que le lecteur ne voit pas, sur les conditions dans lesquelles la colonie Roche Limit a été installée. Alors que son flux de pensée intérieur se poursuit, le lecteur assiste au rejet dans l'espace d'une femme munie d'une combinaison spatiale. La double page suivante est occupée par une diapositive, une infographie expliquant ce qu'est Roche Limit et sa position sur Dispater, ainsi que sa position relative par rapport à l'anomalie d'énergie. Ensuite la narration reprend une forme plus traditionnelle en suivant Alex Ford et Sonya Smith.

Le lecteur n'est pas au bout de ses surprises puisque les réminiscences et les réflexions de ce personnage reviennent au début des 3 chapitres suivants. Les 4 premiers chapitres se terminent sur 2 pages de texte, des facsimilés de livre ou de magazine évoquant un aspect de la colonie Roche Limit ou de son créateur Langford Skaargard. Les 4 premiers épisodes comprennent une double page utilisée pour une infographie, étoffant et expliquant l'environnement du récit.

Contre toute attente, les réminiscences en début de chapitre s'avèrent intéressantes pour les informations qu'elles apportent sur le contexte et l'historique, et tout autant pour les réflexions sur la condition humaine qui sont de nature philosophiques. Il s'agit aussi bien de la création qui échappe à son créateur, que de la fonction de la science, de l'arrogance de l'être humain, ou encore du fonctionnement de la mémoire. Loin d'être de simples divagations ou observations d'un niveau découverte de la philosophie, ces remarques s'avèrent pertinentes au regard du récit, l'enrichissent et lui répondent.

L'idée de recourir à l'infographie pour présenter la situation de Roche Limit est très astucieuse puisqu'il s'agit finalement d'un support de présentation à destination de nouveaux arrivants ou de touristes curieux, exactement le statut du lecteur. Les textes en fin d'épisode revêtent des formes diverses, à la fois divertissantes et ludiques, réduisant au minimum le réflexe de rejet par le lecteur venu lire une bande dessinée.

L'auteur cite également un proverbe iranien qui prend toute sa dimension dans le cadre d'une série de science-fiction avec exploration spatiale : la nuit cache le monde, mais révèle un univers. Pourtant loin d'être un récit intellectuel perdant son lecteur, le récit se concentre sur une enquête (= un fil conducteur solide), avec quelques coups de poing et courses éperdues, respectant les conventions du récit d'aventure. En termes de présence, Alex Ford est le personnage principal. Il n'a rien d'un héros. C'est l'inventeur d'une drogue hallucinogène très puissante appelée "Recall", aux valeurs morales peu reluisantes.

Sonya Torin ne se préoccupe que de retrouver sa soeur Bekkah avec l'aide d'Alex Ford, tout en dissimulant une petite particularité sur son métier. Autour d'eux, il y a surtout des profiteurs, un responsable d'une organisation criminelle, une dirigeante d'un lupanar. le scénario ne se contente pas d'inscrire une enquête policière dans un décor de science-fiction, il utilise également les libertés offertes par ce genre, de l'existence potentielle d'entités extraterrestres à un phénomène astronomique inexpliqué.

Le lecteur plonge ainsi dans un environnement dense, avec une intrigue pleine de suspense, et des personnages au comportement adulte. L'immersion est rendue encore plus tangible grâce aux dessins de Vic Malhotra. Il réalise des dessins avec un bon niveau d'information visuelle. Il sait mettre en scène des individus normaux, avec un décor d'anticipation discret mais palpable. Son objectif n'est pas d'inventer une technologie d'anticipation cohérente, mais il ne se contente pas non plus de reproduire des décors d'aujourd'hui.

Malhorta est en phase avec le ton du scénario et il ne dessine pas pour faire joli. le détourage des formes et les aplats ont une apparence un peu sèche, aux contours un peu cassés, pour rendre compte de l'ambiance agressive et dangereuse qui règne dans cette colonie où la loi est souvent celle du plus fort. La mise en couleurs participe en arrière-plan à installer une lumière artificielle.

Le parti pris graphique de Malhorta ne reprend pas les clichés visuels propres aux comics de superhéros, il se rapproche plus de de l'esthétique d'une série comme le BPRP, avec moins d'inventivité dans la représentation des quelques monstres, et moins de savoir-faire dans l'identité graphique des personnages. Malgré cette apparence parfois un peu fruste, la narration est impeccable et donne corps aux individus et aux décors, permettant au récit de s'incarner.

En 2014, Image Comics publie de nouvelles séries à un rythme soutenu, la plupart sans l'ombre d'un superhéros, souvent très originales. "Roche Limit" est une excellente surprise qui embarque le lecteur dès le premier épisode dans un monde très riche, une oeuvre de science-fiction étoffée et utilisant l'anticipation au-delà d'un simple décor. Michael Moreci a construit avec soin une narration protéiforme qui reste ludique, sans être étouffante. Ainsi l'environnement où se déroule le récit dispose d'une solide consistance. Vic Malhotra réalise des dessins à l'apparence un peu inachevée, mais avec un savoir-faire réel qui lui permet de doser la densité d'information, de faire exister ces décors de science-fiction, et de décrire les actions avec lisibilité.

Ce premier tome constitue une première saison qui s'achève sur une résolution (par opposition à un suspense insoutenable), ce qui ajoute encore à l'attrait de sa lecture. Les auteurs racontent une histoire pleine de suspense, avec des personnages crédibles présentant des défauts. Ils savent utiliser avec habilité le mythe de la conquête de l'espace comme un enjeu très concret, mais aussi comme une métaphore du besoin de l'esprit humain de s'étendre, de chercher de nouvelles expériences, d'explorer.
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Franchement, c'est un peu limite cette roche. Je ne suis pas entré dans le récit malgré toute ma bonne volonté d'y adhérer. On n'explique pas cette alchimie qui se fait ou qui ne se fait pas. Rien ne m'a véritablement captivé dans cet univers un peu cosmique. Pour autant, on se sent plus proche du polar que de la science-fiction.

Il y a des scènes bavardes et parfois assez inutiles. Je n'ai pas aimé également le graphisme qui ne laissent pas voir le réalisme des choses dans le décors. La narration était assez ambitieuse au départ mais le lecteur comme moi ne suit pas faute de ce quelque chose qui manque à l'appel.
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critiques presse (3)
ActuaBD
04 mars 2016
Récit de science-fiction qui en appelle, en sous-main, à plusieurs autres grands genres populaires, Roche Limit constitue un divertissement sombre et agréable mais qui manque d’une tension suffisante pour rester mémorable.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
01 mars 2016
Un premier volume assez audacieux qui mérite d'être redécouvert.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
24 février 2016
Roche Limit a des allures de pudding : conglomérat d’ingrédients de prime qualité mais mal cuisinés... Dommage !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La nuit cache le monde, mais révèle un univers. – Proverbe iranien
Commenter  J’apprécie          230
La nuit cache le monde, mais révèle un univers. – Proverbe iranien
Commenter  J’apprécie          30
La singularité est subversive.
Commenter  J’apprécie          40

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