Un roman historique très réussi.
L'histoire commence au début du XIIIème siècle, sur les terres du Vicomte Trencavel, au moment où débute la croisade contre les chrétiens cathares que l'Eglise catholique romaine veut exterminer.
Deux couples vont être emportés, malgré eux, dans la lutte que mènent les seigneurs du midi contre l'ost de Simon de Montfort.
Une soeur et son frère pourront-ils trouver la paix et l'amour dans cette période agitée où adoptés par les Cathares, ils subissent les assauts des troupes de Simon de Montfort ?
Un roman historique se déroulant de 1206 à 1211 durant la croisade contre les cathares. Des personnages attachants et une écriture descriptive sont les qualités premières de ce roman très bien historié, rédigé par une professeure d'histoire.
Une très belle histoire pleine d'amour et d'aventures.
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Ce roman passe en revue les principaux évènements du début de la croisade contre les cathares, en 1209 et 1210, à travers les yeux de deux beaux-frères et belles-soeurs, dont l'une choisit de devenir "bonne femme", et de renoncer ainsi à se marier et à enfanter, au grand dam de l'homme qui l'aimait.
Pour commencer par le positif : l'auteure s'est documentée et ça se voit. J'ajouterai : ça fait du bien, tant j'ai pu lire de calembredaines dans l'abondante littérature de fiction sur les cathares. Elle a lu ses classiques, ou du moins un certain nombre d'entre eux, et se montre affutée à plusieurs reprises sur les méandres de la religion cathare et les subtilités de la guerre de siège pratiquée par Montfort.
Pour autant, elle aurait pu se montrer plus rigoureuse encore, notamment en évitant les termes anachroniques qui ont été inventés bien plus tard, tels que "cathares" (eh oui !), "parfaits" ou "commando", par exemple.
Elle confond trébuchet et baliste, parle de reître, terme provenant de "reiter" et qualifiant un mercenaire allemand ou suisse de la... Renaissance.
Pas toujours facile, sans doute, de se procurer une couverture digne de ce nom quand on est indépendant, mais elle aurait pu quand même éviter le gantelet d'acier, du XIVe siècle (son autre roman sur cette même croisade fait pire : on y voit un chevalier en armure de plates totales !)
Pour revenir au texte, on trouvera d'autres incohérences soulignant un manque de maîtrise de l'armement médiéval : un épieu pour tuer discrètement (!) par exemple, ou mieux encore, pour escalader une falaise (!!)
Pour ce qui est de la narration, il y a vraiment de très bons moments, mais qui ne suffisent pas à faire oublier les nombreux écueils dans lesquels l'auteure est tombée. Trop souvent (peut-être une déformation professionnelle parce qu'elle est prof ?), elle explique au lieu de montrer. Les scènes d'action sont d'une façon générale assez mal fichues, et les dialogues la plupart du temps très artificiels et donc bien peu crédibles. Quand les bourdes de background s'ajoutent à un style peu inspiré, on frôle parfois la correctionnelle, comme quand Thédise, légat du pape, dit à son supérieur hiérarchique Arnaud Amaury, abbé de Citeaux et commandant de la croisade, pour s'esbaudir devant sa ruse : "C'est diabolique !"
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Très bon roman historique.
Personnages fictifs et personnages reels (Trencavel, Raymond VI de Toulouse ou Simon de Montfort) se mêlent pour nous plonger dans les débuts de la croisade levée par Innocent III contre les seigneurs occitans qui protègent la foi cathare.
L'écriture est fluide ce qui rend la lecture fort agréable.
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- Nous arrivons ! Voyez, voici les tours de Carcassonne !
Le soleil, bas à présente dans le ciel, noyait de ses feux rasants les murs de la cité. Il la drapait d'un manteau luminescent orangé. Le spectacle était grandiose.
Fasciné, le groupe stoppa son avancée pour admirer la vue splendide qui s'offrait à lui. Plus que tout autre, la jeune femme parut hypnotisée par la force, la beauté tranquille et la majesté qui se dégageaient de la ville. Une inexplicable émotion s'empara d'elle. Elle était comme envoûtée, désarmée par quelque chose qu'elle n'arrivait pas à définir.
Repliée sur elle-même dans un écrin de créneaux, de mâchicoulis et de tours aux toits recouverts de lauzes, la cité paraissait se noyer dans l'immense plaine qui s'étalait en contrebas de l'endroit où ils se tenaient. Mais, à mieux l'observer, ils comprirent, très vite, que c'était elle qui dominait solidement, de ses murailles ocre, le plat pays qui l'encerclait. Massive, altière, distante et implacable, elle s'étalait majestueusement sur le socle d'une falaise abrupte, qu'elle occupait entièrement, et pesait de tout son poids, de toute sa force, sur la campagne environnante.
- Ce que veut l'Eglise, envers et contre tout morale, c'est régner sans partage sur nos comtés et accaparer nos richesses. Innocent a un pouvoir immense et il l'utilisera, sans aucun état d'âme, pour parvenir à ses fins. A Clermont, en 1095, Urbain II avait promis l'accès au Paradis à tous ceux qui prendraient la croix contre les infidèles mais aussi le bénéfice des richesses à prendre sur les terres conquises. Innocent agira, un jour ou l'autre, de la même manière. Impunité, récompenses et largesses de toutes sortes attiseront la convoitise de nombreux chevaliers. Ceux-ci se lèveront alors contre nous, trop heureux de pouvoir se faire un nom et de s'attribuer des terres à nos dépens. Une gigantesque armée menacera alors non pas la seule foi des Bons Hommes mais notre indépendance politique.
- Comment ferons-nous la différence entre les catholiques et les Cathares dans une telle pagaille ?
La réponse fusa, exprimée d'un ton sec ou ne transperçait aucune hésitation.
- Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !
Elle n'était (...) pas certaine que la cérémonie mettrait fin à ses tourments. Pourtant, une fois dépositaire de l'Esprit Saint, il lui faudrait être irréprochable, jusque dans ses pensées les plus profondes et intimes. C'est à cette seule condition que les bénédictions qu'elle serait amenée à conférer seraient valables et qu'elle ne duperait pas ceux qui les recevraient d'elle.