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Critique de JIEMDE


JIEMDE
26 septembre 2022
Qui n'a pas rêvé un jour de tout lâcher, de laisser enfin tomber ces contingences qui nous relient au monde, qui nous relient aux autres ? À l'image de ces « évaporés » du Japon, choisir en conscience de disparaître.

La narratrice l'a fait, se délestant de tout avant de partir à moto. « Je voulais me détacher, que personne ne dépende de moi et ne plus rendre de compte à qui que ce soit (…) C'en était fini pour moi de seconder le monde. »

Et puis survient le choc, l'accident, le noir et l'espace-temps qui se trouble. Avant le réveil en forêt, recueillie par Stella et Jeanne qui la soignent et la font revenir au monde. À l'autre monde. Un monde d'harmonie le temps d'un été ; d'inquiétudes durant l'automne ; puis de solitude et de découvertes quand vient l'hiver…

La Sauvagière de Corinne Morel Darleux est un conte, une fable, une fugue poétique, politique et divagatoire, dont la nature et la conscience qu'on en a, forment le personnage principal.

« du nature writing à la française » proclamait l'éditrice. Et elle ne mentait pas, ce qui m'a pleinement réjoui. Davantage que les fulgurances imaginaires et métaphoriques qui tout en apportant de jolies pages de styles, ont souvent été au-delà de mes limites en la matière. Mais quelle lecture apaisante…

« Dans un vertige, je me sens devenir magnétique. L'univers se masse atour de moi. Je tutoie les étoiles dans un déferlement de puissance. Je suis un être cosmique et il n'y a plus un golem sur Terre ou aux Enfers pour rire avec moi. »
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