AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fleitour


Je veux être Futile à la France, ce livre que nous propose François Morel rassemble ses chroniques de France Inter entre 2011 et 2013. Être futile à la France voilà un titre qui m'a secoué les neurones.

Que cache François Morel les matins de France Inter ; de l'émotion et son humour.
Émouvoir le public, l'égayer, le faire sourire, l'agacer, il lui faut trouver la faille dans cette actualité si désarmante, une actualité capable parfois de désespérer un moine bouddhiste, car il faudrait pour avoir de l'audience, terrifier, alarmer, faire peur, faire trop peur.


Certaines chroniques sont des bijoux, p 249, "Ah les cons", il écrit je cite: " j'ai tort de me ronger les sens, de me mettre la rate au court bouillon". Et il avoue, oui j'ai de la tendresse pour le con, pour le mot, pour ce qu'il désigne. Les cons du jour figurent sur le mur dès cons dressé par le syndicat de la magistrature.


D'autres chroniques m'ont semblé plus convenues ( en un seul mot), où il faut être patient pour trouver les quelques perles qui brillent malgré le passage du temps. Ainsi évoquant François Hollande et la recherche d'un bon slogan, il murmure : "quand je pense à Hollande...." la remarque est futile, mais bien meilleure qu'un "avec Mélenchon présidons".

J'ai bien aimé, les alexandrins, ceux concernant Molière, où
par une pirouette il présente, le film de Mordillat, le Grand Retournement (un des Papous dans la tête, petite parenthèse),

Un film de Mordillat et je vous en supplie
Courez le voir son nom le Grand Retournement
Un chroniqueur d'ici, parait-il joue dedans...
p 215

Ou les alexandrins évoquant le célibat de Mireille Mathieu,

Il y va, je le dis, de la santé mentale
d'un pays éprouvé, qui s'ouvre et qui va mal
pour son bon équilibre, pour sa santé, j'insiste,
Mireille, je t'en prie, demeure sarkozyste
Oh non, ne chante pas, veux-tu qu'en plein Paris,
un violent tsunami emporte Eva Joly...
p 110,

Sans oublier le Hugo de Mélenchon :

Il fut on s'en souvient grand Mitterrandolâtre
Fabiusien Rocardien Jospinien acariâtre
Il fut même je crois du genre Emmanuelliste
mais je ne dis pas tout car trop longue est la liste.
Marie-Georges Buffet a les yeux de Chimène...
il fut en d'autres temps vous ne le nierez pas
Un révolutionnaire en chaussons au Sénat...
p 105



Le ton grave de François Morel, très percutant monte, pour donner toute sa force à la chronique sur l'homme qui a ouvert le feu devant le collège juif de Toulouse le 19 mars 2012.
le ton grave devient poignant :

car un enfant qui pleure
qu'il soit de n'importe où
est un enfant qui pleure
car un enfant qui meurt
au bout de vos fusils
est un enfant qui meurt
que c'est abominable
d'avoir à choisir
entre deux innocences
que c'est abominable
d'avoir pour ennemis
les rires de l'enfance.
Apprenez par coeur la chanson de Barbara p 99

Plus léger, au final, " la tarte au citron déstructurée", Chronique Inédite imagine un lecteur en 2212.
Le seul vestige du passage de notre ancien président, est l'impasse Nicolas Sarkosy, mais surprise on découvre l'ampleur prise par la manie de tout déstructurer,ou cette façon de réinventer les meilleurs choses en déstructurant.

Cette chronique a du mal à passer, mon plat préféré déstructuré, la seule bonne chose que j'espérais pouvoir immortaliser.
La véritable recette de la tarte aux citrons bio, arrivages réguliers de citrons du Portugal.
La recette est à votre disposition, la vraie, la seule, écrivez moi !

Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}