Citations sur Ca a commencé comme ça (21)
Ma chérie, comme disait ma grand-mère : si tu n'ouvres pas la porte à l'évidence, elle entrera par la fenêtre.
J’ai passé la main sur mon front, histoire de repousser les frisottis qui avaient décidé de me coller à la peau. Entre ça et mes tongs roses estampillées Reine des neiges – Une promo au supermarché, deux paires achetées la deuxième à moitié prix –, je me sentais super glamour. Comme on était dimanche et que j’étais seule à la maison avec mon père, ce n’était pas bien grave. Ce n’était pas comme si le prince charmant allait débarquer dans mon allée sur son fougueux destrier pour m’enlever avant de me faire l’amour dans un champ de maïs. Comme le disait si bien Fanny, ma meilleure amie : « Les Prince, ma chérie, on les trouve uniquement… au rayon biscuits. »
Le fait que Corto n'était pas réputé au village pour être un grand bavard. Comme son homonyme séduisant, l'aventurier taciturne, Corto était une énigme.
- Putain, mais quel connard ! s'est emportée Fanny quand j'ai eu terminé. File-moi son numéro que je lui dise ma façon de penser.
Je l'ai dévisagée, interloquée.
- Tu ferais ça ?
- Évidemment ! Tu ne crois quand même pas que je peux rester sans réagir quand je vois ce mec te traiter comme ça ? Ça vaut bien un 10 sur l'échelle de Buffy un truc pareil.
- Hein ? De quoi tu parles ? ai-je demandé en cherchant des yeux un mouchoir.
Fanny m'a tendu le rouleau d'essuie-tout posé sur le plan de travail.
- Souviens-toi, quand Angel couche avec Buffy et que non seulement il perd son âme et redevient une vraie saloperie qui tue des gens pour le plaisir, mais qu'en plus il ne la rappelle pas et qu'il se met à porter des chemises en satin rouge. C'est dire.
La vie n'était pas une comédie romantique américaine. il n'y avait pas de baguette magique ni de brushings parfaits. Parfois, ce qu'on avait fait ne pouvait pas être défait.
- Tu peux m'expliquer pourquoi nos vies sont si compliquées ?
- Parce que c'est ça la vie justement. Y'a pas de prince charmant ni de baguette magique. Juste des vrais gens qui font souvent des conneries et parfois des choses merveilleuses. On se cherche, on tâtonne, on se trompe, on tombe, on se relève et on recommence. Et de temps en temps, au milieu de toute cette absurdité qu'est l'existence, on a comme une évidence.
J'ai soupiré.
- Et si on ne la voit pas.
- Ma chérie, comme disait ma grand-mère : si tu n'ouvres pas la porte à l'évidence, elle entrera par la fenêtre.
Parce que c'est ça la vie, justement. Y a pas de prince charmant ni de baguette magique. Juste des vrais gens qui font souvent des conneries et parfois des choses merveilleuses. On se cherche, on tâtonne, on se trompe, on tombe, on se relève et on recommence. Et de temps en temps, au milieu de toute cette absurdité qu'est l'existence, on a comme une évidence.
C'est l'alcool qui fait ça, a répliqué Fanny. Ça floute toujours les contours de la vie.Comme un filtre Instagram.
J'essayais d'avoir l'air aussi naturel que possible alors que je me sentais aussi à ma place en haut de cette échelle que Justin Bieber dans une réunion de philosophes.
Je voudrais exister dans le regard de quelqu’un et que cette personne ait besoins de moi. De me voir. De me parler. Je voudrais être importante dans’ lz vie de quelqu’un. Être la dernière personne à qui on a envie de parler le soir et la première le matin. Être celle qu’on appelle quand on a une bonne nouvelle ou quand on a vu un nuage en forme de nounours. Je voudrais qu’un homme ait envie de m’en masser les pieds quand je rentre crevée le soir, qu’il accepte de regarder le dernier épisode de The walking dead avec moi, même si les histoires de zombies ne l’intéressent pas, qu’il pense à acheter mon thé préféré, celui au gingembre, qu’il me prenne dans ses bras quand j’ai mal au ventre et qu’il me caresse les cheveux quand il pleut tout en me jurant que tout ira toujours bien.