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Critique de berni_29


La petite lumière est un récit très court d'un auteur italien que je ne connaissais pas, Antonio Moresco, et qui m'a touché.
Pour l'anecdote, je l'ai découvert à l'occasion d'une émission de la Grande Librairie où Daniel Pennac était l'invité et indiquait quel serait le livre qu'il emporterait sur son île déserte...
Difficile de décrire ce roman, commençons peut-être par le début, le côté narratif.
On entre dans ce récit comme dans une histoire ordinaire.
Le narrateur est un homme qui éprouve l'envie de disparaître, se retire dans un hameau désert dont il devient le seul habitant, une terre ancienne qui est la sienne et en même temps il l'aborde de manière détachée. On ne sait pas pourquoi et sans doute ce n'est pas important.
Il est usé, abîmé physiquement, semble perdu, ne sachant peut-être plus qui il est vraiment.
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». Ainsi commence ce roman.
Lorsqu'il se pose dans la maison qu'il habite, il est intrigué par une petite lumière qu'il perçoit au loin tous les soirs. Elle s'allume comme un phare, comme un réverbère, comme un rendez-vous.
C'est une lumière au loin de l'autre côté du paysage, sur l'autre versant.
C'est une lumière qui devient obsessionnelle, à tel point que le narrateur veut en savoir plus, n'aura de cesse que d'aller retrouver cette petite lumière, savoir son origine.
Cette lumière, elle pourrait peut-être sortir tout droit de l'imaginaire du narrateur. Il n'en est rien, cette lumière est bien réelle.
Alors il décide d'aller chercher la source de cette lumière. Il n'y a pas de route pour y parvenir. Mais il va trouver un chemin.
Il part en quête de cette lueur, il traverse alors le paysage par les chemins, les futaies, les broussailles...
Il parvient à une maison, cette maison où brille la lumière. Une fenêtre est accrochée à la nuit. Il s'en approche, il voit un garçon qui fait ses devoirs. Tout semble normal, à part le décor, les vêtements de l'enfant, les cahiers, tout semble venir de l'autrefois. L'enfant semble vivre seul. Cet enfant, qui est-il ? Pourquoi vit-il tout seul ?
Voilà pour l'intrigue. Pour le reste, il faudra se fier à notre capacité et envie de cheminer plus loin...
Et puis, c'est là qu'est notre richesse de lecteur, nous avons une capacité énorme à imaginer la suite, ou même pas forcément la suite, mais peut-être ce qui était avant ou ailleurs...
C'est une écriture singulière, concise, à l'épure.
Il y a quelque chose qui tient de la grâce, du mystère absolu, d'une respiration suspendue à la fenêtre de la nuit.
Cette lumière, d'où vient-elle si ce n'est de l'autre côté d'un horizon improbable qui ne mènera à rien, si ce n'est à nos propres existences, à notre enfance, à un pays perdu dont les séismes de la vie ont fait dériver nos souvenirs comme des plaques tectoniques ?
Ce livre appelle, égare, déroute...
Oui, je me suis fait une réponse en traversant moi aussi le paysage, je me suis fait une idée sur cette petite lumière, mais je vous laisse deviner et cheminer aussi vers l'autre côté du versant...
Alors, comment revenir en arrière après ce texte ? Éteindre la lumière, la petite lumière, et puis se retirer des pages... Refermer le livre. Continuer notre chemin...
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