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EAN : 9782354083311
144 pages
Mnémos (03/09/2015)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Une rumeur court depuis longtemps…
Un livre circulerait sous le manteau, un livre racontant la France steampunk du XIXe siècle, un livre qui aurait inspiré la communauté française d’aujourd’hui.
Que s’est-il passé en 1871 ? Quelle est cette Grande Machine que les puissances européennes convoitent ? Quelle est cette France devenue étrangement vaporiste ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Avant de commencer, quelques dates à connaître :
1815, Napoléon est vainqueur à Waterloo grâce à l'usage de la Grande Machine.
1848, Napoléon II, l'Aiglon, monte sur le trône.
1870, Napoléon II est défait à Sedan. Personne ne comprend pourquoi il n'a pas utilisé la Grande Machine.

« Les Prussiens occupaient un bandeau nord de la France. le gouvernement avait multiplié les déclarations et les votes. Il fallait agir ! du côté des Parisiens, on avait fait de même. On s'était perdu dans le projet fou de construire une nouvelle façon de diriger les hommes : la Commune. » (p. 18)

André de Favart est un noble royaliste dont la famille a fui la France pour l'Angleterre après le coup d'État de Napoléon Ier. Avec Edward Parrow, espion anglais, il est chargé de retrouver les plans de la Grande Machine, arme de guerre qui pourrait aider l'Angleterre et la France à battre la Prusse. Mais André de Favart est acquis aux idéaux de Louise Michel. « Louise Michel nous a chargés d'une tâche aussi noble qu'importante : préserver l'esprit de la Commune et organiser le retour du peuple au pouvoir. Un nouveau 89. » (p. 23) André et Edward doivent donc retrouver Anselme Payne, l'inventeur de la Grande Machine et le ramener en Angleterre. Mais cette Grande Machine, quelle est-elle ? D'où lui vient sa formidable puissance de destruction ? Est-ce de la pandésite, ce matériau nouveau et très rare ? Poursuivis par Gaspard de Belleville, un agent de Napoléon II, les deux hommes poursuivent leur mission, mais pas toujours de concert. de la Bretagne à Paris, à Lyon, Marseille et Toulouse, André de Favart rencontre de nombreuses sections vaporistes et des personnages hauts en couleur, comme la fille d'Hélène Jégado.

Ce roman-feuilleton, presque roman-photo, repose sur les carnets d'André de Favart que les auteurs prétendent avoir retrouvés. « D'aucuns diraient que le carnet n'existe pas et que l'ensemble n'est qu'un faux. À ceux-là, nous ne pouvons que répondre qu'il revient au lecteur de décider. » (p. 32) Pour illustrer cette aventure étonnante, ils ont fait appel à des factions vaporistes dont les membres ont prêtés leurs traits et leurs costumes aux personnages de cette histoire. Les portraits en pleine page et les médaillons sont superbes, dignes des défilés de haute couture. Et tout est plus vrai que nature dans cette reconstitution historique rétrofuturiste. « le texte est d'époque, l'image moderne voyage à travers le temps. » (p. 6)

Avec quel plaisir j'ai suivi l'aristocrate qui travaille pour l'anarchiste française et l'espion qui travaille pour le gouvernement anglais ! La Grande Machine m'a rappelé l'affreux canon construit dans Les cinq cent millions de la Begum de Jules Verne, auteur dont il est fait mention, au détour d'une page. L'esthétique steampunk, ou vaporiste en bon français, me plaît pour sa créativité sans limites et son originalité baroque. Les costumes habillent les hommes aussi bien en dandy qu'en inventeur ou en soldat. Dans cette esthétique de vapeur et d'acier, de cuir et de rouages, les femmes ne sont pas de jolies inutiles, mais des belles fortes et combattantes, aussi élégantes en corset de cuir ou en culottes courtes. « Sa tenue constituait une incompréhensible alliance de cuir, d'une forme de masculin et de dentelle féminine. » (p. 100)

Ce grand album à la couverture cartonnée fermée par un élastique ressemble à un carnet de voyage géant. Et c'est bien à un voyage que nous invite cet ouvrage, un voyage dans une histoire qui aurait pu être. L'univers steampunk se développe et s'épanouit dans l'uchronie et propose de la science-fiction humaniste et alternative ainsi qu'une réflexion sur l'histoire qui n'a pas été au regard de celle dont nous pouvons déplorer les conséquences. Si le progrès est une force qu'on ne peut pas entraver, il y a des inventions qui devraient rester à l'état de schémas, pour le salut des hommes.

Bref, ici, tout est faux, bien sûr. Mais si c'était vrai… ?
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"La France Steampunk, c'est un mélange entre beau-livre et récit", dixit l'introduction à ce livre.
C'est, en effet, un très beau livre, vendu à 36€. le vaut-il à notre époque matérialiste, sans rêve?
Le problème réside, peut-être, dans l'aspect ‘récit'.
On peut bien comprendre le style, toute l'allure attractive du genre ‘steampunk', mais que retenir de cette histoire qui m'a paru confuse ?
Un autre avenir est toujours possible, mais à quoi sert précisément un autre passé? ‘Le passé est un pays étranger. Ils y font des choses différemment', pour citer le très nostalgique LP Hartley.
"La France Steampunk – 1871 La Grande Machine' raconte une France différente du passé. Napoléon I a triomphé en 1815 à Waterloo, grâce à une machine magique utilisant un matériau également magique. Mais en 1871, le vrai passé nous rattrape. Les Prussiens sont aux portes de Paris, déjà victorieux, et ils assistent à un épisode court mais sanglant de la constante guerre civile qui ravage la France, la vraie, sous une forme ou autre depuis 1789. Une histoire fantasque se déroule pendant cette période et on y retrouve Louise Michel, pas encore bannie en Nouvelle-Calédonie et pas encore le nom d'une station de métro sur la ligne 3 à Levallois-Perret.
Les protagonistes, un héro patriote et un froid espion anglais, font un tour en province, empruntant par moment un aéronef très steampunk, et y rencontrent des personnages hauts en couleur, splendidement personnifiés par des ‘vaporistes' (du cosplay steampunk), dont les photos ornent cette belle production.
Le steampunk doit il en rester au 19è siècle ?
On imagine une oeuvre comparable qui, un jour dans un futur plus ou moins fantasque, raconterait mai 1968 autrement. Dany et De Gaulle y remplaceraient La Vierge Rouge et le sinistre Thiers. Puis son gouvernement serait tombé et De Gaulle serait parti pour de bon à Baden Baden, ou à Londres ou déjà en Irlande…..
Qu'y apprendrait-on d'autre? Qu'à l'époque, il était ‘interdit d'interdire', qu'on revivait mai 1871 au Quartier Latin, avec des étudiants, mais sans le Mur des fusillés du Père Lachaise.
Un des auteurs steampunk, Etienne Barillier, est un grand adepte de Philip K Dick dont le livre célèbre ‘Le Maître du Haut Château' est un chef d'oeuvre de science fiction. Voir à ce sujet une introduction glaçante à l'univers dickien en version vidéo : https://youtu.be/Pjs8xVaAC98
‘Hey Harry, Sieg Heil !'
Le concept de l'uchronie y prend une autre dimension.
Par comparaison, La France Steampunk m'a laissé avec une impression de nostalgie triste, plutôt qu'avec une envie de réécrire l'histoire, du passé ou à venir. Il est possible qu'il mérite un deuxième coup d'oeil dans la France de 2015, une année où un certain passé est entré en collision avec le contemporain.
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En 1871, la France est en ébullition. Entre la commune, les prussiens aux portes de Paris, Napoléon 2 fait prisonnier, le peuple est en émoi et les puissances étrangères curieuses. Un agent anglais est envoyé sur place, accompagné d'un français : André de Favard. Celui-ci va raconter son histoire… En 2015, son carnet est partiellement reconstitué…

Voilà un beau-livre qu'on se doit d'expliquer avant d'entrer dans la chronique. La France Steampunk est un livre qui parle d'uchronie. Son point de divergence est la victoire de Waterloo. Les auteurs, Etienne Barillier et Arthur Morgan, amateurs d'Histoire/histoires ont conçu un double voire un triple récit.
La France que nous connaissons a une histoire différente (la victoire de Waterloo), mais celle-ci est racontée dans un carnet qui circule sous le manteau. Grâce aux auteurs , cette aventure (historique ?) peut être dévoilée. Pour la faire revivre, ils font appel à la communauté vaporiste française et Nicolas Meunier, photographe.
Pour les lecteurs qui ne seraient pas des habitués du steampunk et de sa communauté, voici quelques explications :
« le steampunk est un mouvement culturel et artistique.

Au départ science-fiction uchronique, basée sur l'esthétique et l'exagération de la science de la révolution industrielle, le steampunk pose un regard décalé et critique sur notre société moderne en développant une culture protéiforme, identifiable dans la littérature, l'habillement, le détournement d'objets et sa création artistique, toujours entre imaginaire et DIY (Do It Yourself/Faites-le vous-même). » (source : Steampunk.fr)

La communauté vaporiste crée costumes et accessoires d'une période qui aurait pu exister. Si on rencontre beaucoup de lunettes (goggles), de haut de forme, la création et l'imagination des participants est sans limite. Celà va du petit détail, à l'habit complet avec posture et langage !

La France Steampunk, c'est un mélange entre beau-livre et récit. On suit Edward Parrow et André de Favard dans leur périple français. Chaque chapitre est émaillé de photos mettant en scène les différentes communautés : Bretagne, Nord, Toulouse, etc. Plusieurs membres se sont prêtés au jeu de l'interview, décrivant leur personnage et l'interprétation du rôle.

Le résultat est enthousiasmant. Les deux personnages principaux que sont Parrow et de Favard ne sont que rarement complices et plus souvent antagonistes. André de Favard décrit l'ambiance, ce qu'il voit, d'un regard extérieur. Si la technologie est présente, elle semble être dépassée, vieille. Les différentes communautés rencontrées relèvent d'un idéal, mais l'ambiance générale est lourde, presque triste, comme si tout héroïsme était vain. Les personnages , historiques ou fictifs, ne sont jamais raisonnables, à l'image de ce qu'est le steampunk. Décalés, exagérés, ils peuvent rappeler des personnages du grand-guignol. Les amateurs pourront trouver plusieurs références : historiques, littéraires, cinématographiques et pas seulement Steampunk, comme ce » Vous pouvez m'appeler Monsieur Tib » (A moins que les films ou les romans mettant en scène Sydney Poitier/Virgil Tibbs soient devenus steampunk, evidemment). Les photos illustrent le roman. Nicolas Meunier a su restituer l'ambiance du livre, tout en mettant en avant les créations vestimentaires et technologiques de la communauté. On y trouve du beau, du bizarre, de l'historique, mais que l'on apprécie ou pas le résultat, on peut applaudir l'effort de conception.

Carnet de voyage, roman-photo, beau-livre, La France Steampunk est un bel objet. S'il est conçu par la communauté, son intérêt va bien au-delà. On espère que cette initiative engendrera d'autres livres. A ce propos, si le sous-titre est « 1871, la grande machine », est-ce que cela veut dire qu'il y aura des suites ? On l'espère !
Lien : https://tempsdelivresdotcom...
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Tout d'abord, l'objet : un très beau livre grand format, une couverture cartonnée très épaisse, les pages elles aussi sont en papier à fort grammage. Les photos, pleine page sont très réussies et très belles, elles fourmillent de détails et l'on passe du temps à les regarder. Puis, l'histoire : un peu surprenante au début si l'on n'a pas l'habitude de lire ce genre de livre qui refait l'histoire. Je me suis amusée de lire que Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo! L'histoire sous forme d'un carnet de voyage, raconte les aventures de deux hommes, un anglais et un français à la fin du XIX° siècle. Si vous aimez le steampunk, vous découvrirez de nombreux détails intéressants, tant dans les photos que dans le texte, si vous ne connaissez pas le steampunk, laissez-vous bercer par cette aventure haletante au travers de la France, dans les deux cas, vous ne serez pas déçus.
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Peut-être un des objets steampunk les plus interessants, un livre de grande qualité , couverture, papier, avec des photos de groupes vaporistes à travers la France, parfois un peu sombres, mais formidables pour leur essai de reconstruction d'une uchronie steampunk. Mais, ce n'est pas tout, le texte est de grande qualité, hommage vibrant à la Commune et à Louise Michel, il nous fait rêver d'un passé/avenir différent et plus humain et plus égalitaire.
Le côté steampunk n'est pas en reste avec la découverte de la pandésite, source d'énergie qui permet le développement dès le 19° siècle de transport non hyppomobile, mais aussi d'armes destructrices (la grande machine).
Déconseillé aux rationalistes, le livre est à conseiller aux rêveurs, utopistes de tous poils, voire même aux rôlistes (je prépare d'ailleurs un scénario sur cette base).
Je crois que le livre ne se trouve plus que d'occasion (voir momox ou abe books)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Une porte s'ouvrit sur son flanc. Un individu des plus extraordinaires apparut. Madame, comment le décrire sans m'égarer dans des détails inutiles ?N'importe quel peintre le sait : une personne peut être résumée par quelques traits qui disent tout ce qu'il y a à savoir sur l'individu. Le talent est justement de les capturer et de les exprimer. Là, je ne sais pas par où commencer tant nous étions devant l'extraordinaire, ni quel trait saisir afin de le dépeindre.
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« D’aucuns diraient que le carnet n’existe pas et que l’ensemble n’est qu’un faux. À ceux-là, nous ne pouvons que répondre qu’il revient au lecteur de décider. » (p. 32)
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« Les Prussiens occupaient un bandeau nord de la France. Le gouvernement avait multiplié les déclarations et les votes. Il fallait agir ! Du côté des Parisiens, on avait fait de même. On s’était perdu dans le projet fou de construire une nouvelle façon de diriger les hommes : la Commune. » (p. 18)
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« Louise Michel nous a chargés d’une tâche aussi noble qu’importante : préserver l’esprit de la Commune et organiser le retour du peuple au pouvoir. Un nouveau 89. » (p. 23)
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« Sa tenue constituait une incompréhensible alliance de cuir, d’une forme de masculin et de dentelle féminine. » (p. 100)
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Videos de Étienne Barillier (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Étienne Barillier
A l'occasion du salon "Les Utopiales" à Nantes, rencontre avec Cécile Duquenne et Etienne Bariller autour de leur ouvrage "Les brigades du steam" aux éditions ActuSF.
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Notes de musique : Youtube Audio Library
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