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3,91

sur 626 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec "Carbone Modifié", Richard Morgan nous offre un thriller cyberpunk d'excellente qualité quelque part entre le film "Blade Runner et le comic "Transmetropolitan". Quoique qu'à plusieurs reprises difficile de ne pas aussi penser au manga culte "Gunnm". On appréciera aussi les clins d'oeil au maître du genre William Gisbon (le bar Cablé) et à "Matrix" (et son célèbre Mr Anderson).

Le concept-clé du roman est fascinant : la digitalisation de la personnalité humaine. Les corps ne sont que des costumes que l'on porte à loisir… seulement si on a de l'argent !
D'un côté on décortique toute une société : économie, justice, criminalité, religion, mode… Si on vous tue, c'est l'Etat qui paye votre résurrection (à moins que vous ne soyez un fondamentaliste chrétien), si vous mourrez dans un accident, c'est votre assurance qui paye votre résurrection (à moins que vous ne soyez pas assuré…).
D'un autre côté on explore les paradis artificiels et les enfers virtuels du temps relativiste car dans la matrice le temps s'écoule plus vite ou plus lentement qu'IRL selon les besoins / goûts des usagers.
Ce dernier concept avait été brillamment traité par la série "Au-delà du Réel", l'aventure continue dans l'épisode 2x22 intitulé "La Sentence"


Takeshi Kovacs est excellent en détective blasé qui cultive esprit rebelle et humour noir. Dommage qu'on en apprenne sur lui que lors de ses bad trips incompréhensibles. A ses côtés on retrouve les classiques du roman noir : le milliardaire parano, la femme fatale, les flics intègres ou ripoux, la voyoucratie d'en bas et la voyoucratie d'en haut, les nombreuses victimes du système… Bien évidemment pour l'auteur le roman est une dystopie inspirée des affres du néolibéralisme et il ne se prive pas de montrer du doigt un monde de merde et les situations pourries dont on ne peut s'en sortir que par le suicide menant à la Vraie Mort. Si vous êtes immensément riches vous disposez de l'immortalité, de la jeunesse éternelle, de corps modelables à volonté, de psychés modelables à volonté, de paradis pour vos amis et d'enfers pour vos ennemis. Dans le cas contraire vous n'êtes que des ressources humaines corvéables à merci. Si vous êtes utiles vous vivrez plus longtemps et disposerez d'ersatz de luxe, si vous êtes inutiles vous n'êtes même pas considéré comme un être humain.
Le futur n'est jamais aussi flippant que lorsqu'il ressemble au présent.

L'auteur exploite à fond son concept quasi dickien mais si le background reste un peu limité, on est très prolixe niveaux cul, gore et substances psychotropes illicites sur lesquelles on est aussi explicite qu'intarissable. Force est de reconnaître que l'auteur excelle dans le gritty style : difficile de faire mieux ! Bref un esprit très sex, drug and rock'n'roll sur lequel planent clairement les mânes de Jimmy Hendrix (le fantôme de Jimmy de Soto hante les bad trips du narrateur tandis que l'IA de l'hôtel Hendrix sert à plusieurs reprise d'ange gardien audit narrateur).

Là où le bat blesse un peu, et c'est uniquement pour cette raison que le roman n'obtient pas 5 étoiles, c'est qu'on sent des trucs forcés pour emmener l'antihéros là où il veut le voir sévir dans les scènes d'action bien bourrines et les scènes de cul bien voyeuristes.

Richard Morgan nous embrouille et s'embrouille tellement qu'il est obligé de recourir plusieurs fois aux grosses ficelles des intuitions diplos qui sont autant d'épiphanie à la "Docteur House" (on navigue à vue, et puis on se souvient qu'on a une énigme à résoudre, on observe un détail insignifiant et paf eureka : 1 fois cela marche, 3 fois de suite c'est carrément la construction de l'intrigue qui est bancale).
Et si le final de la mission d'infiltration dans un palace flottant avec enveloppement multiple est tout simplement génial, j'ai quand même envie de me dire (ne pas spoiler, surtout ne pas spoiler) tout ça pour ça !

C'est clairement rythmé et testotéroné, bref endiablé : c'est très bon de bout en bout. Les amateurs de cyberpunk peuvent y aller les yeux fermés.
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Quel bouquin ! Un vrai shoot d'adrénaline pour un vrai grand plaisir de lecture.

"Carbone modifié" c'est d'abord un concept génial, concept dont l'auteur exploite toutes les possibilités, tant au niveau narratif qu'au niveau thématique. le point de départ original permet à l'auteur de dérouler une intrigue riche en action et proposant des idées audacieuses (le héros qui se retrouve momentanément virtuellement dans le corps d'une femme, possibilités de torture décuplées...). Cette base permet également à l'auteur d'aborder de nombreux thèmes passionnants : le rapport au corps, l'identité, l'évolution de la mentalité d'un homme quasiment immortel... Et j'en passe, tant le propos est riche.

Mais le roman de Morgan ne se limite pas à un excellent concept. "Carbone modifié" c'est aussi un univers riche, complexe, parfaitement dépeint. La société décrite dans "carbone modifié" est crédible et l'auteur parvient à rendre ce monde très vivant, tant les lieux que les moeurs. le résultat est très immersif.

L'intrigue en elle-même a de multiples ramifications et est parfois confuse. le récit connait également une petite baisse de rythme vers le milieu. Mais qu'importe, l'intérêt n'est pas là. La résolution de l'intrigue est finalement assez anecdotique, c'est le voyage qui compte. Et au menu de ce trip, tout est là pour offrir une lecture énergisante, un héros charismatique, de l'action menée tambour battant, des fusillades efficaces... Quant au côté confus de l'intrigue, ce défaut s'avère finalement une qualité, la confusion du lecteur participant au sentiment d'immersion.

"Carbone modifié" est un très bon roman technoir qui peut plaire aux amateurs de science-fiction tendance cyber-punk et aux amateurs de polar. L'auteur joue avec les codes du roman noir en les détournant astucieusement pour le plus grand plaisir du lecteur. le héros, sorte de privé à la fois nonchalant et badass est accro à la cigarette malgré lui, la femme fatale est en réalité une vieille femme cachée sous un corps de déesse...

Bref, "Carbone modifié" est un très bon polar sf qui propose un récit passionnant dans un univers très immersif parfaitement dépeint, le tout servi par une écriture efficace. Voilà un roman qui n'a pas volé son prix Philip K. Dick.

Challenge Pavés 2016 - 5
Challenge Multi-Défis 2016 - 13 (un livre qui a gagné un prix littéraire)
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Netflix aura ma peau mais en même temps, elle me permet aussi de découvrir des oeuvres littéraires auxquelles je n'aurais jamais fait attention. Altered Carbon en fait partie. Après avoir englouti la série en un week-end et être en dépression post-série (si, si ça existe), je me suis dit qu'attaquer le roman serait une bonne idée. Pour faire durer le plaisir, voyez-vous, alors qu'en général, je ne suis pas trop science fiction, mais là, j'ai accroché très rapidement. Je ne sais pas si cela a été une très bonne idée avec le recul mais j'ai tout de même passé un très bon moment avec ce premier tome.

J'ai cependant préféré la série. L'ayant découverte en premier, cela doit peser énormément dans la balance. La principale cause est que certains des personnages que j'avais adorés dans l'adaptation ne sont pas présents ou ont une place et un traitement différents. C'est un peu déconcertant et il y a eu une part de manque car je m'attendais à les retrouver. Il a aussi été assez difficile de ne pas avoir les images de la série en filigrane pendant ma lecture. Je cherchais telle ou telle scène, attendais un événement spécifique. Cela n'a pas gâché ma lecture, j'entends bien, le roman étant vraiment très bien, mais, il y a eu une part de manque qui ne m'a pas quitté.

Takeshi Kovacs est donc un mercenaire sorti de stase avant la fin de sa peine qui se retrouve plongé dans un imbroglio aux multiples ramifications. Chargé de résoudre le suicide apparent d'un homme d'affaires richissime, Tak nous conduit dans un monde où l'esprit humain peut être digitalisé et replacé dans des clones (si vous êtes riches), dans un autre corps, ou bien dans une enveloppe artificielle. Si l'univers semble complexe dès le départ, l'auteur parvient rapidement à nous immerger en répondant à nos questions au fur et à mesure, tout en nous familiarisant avec ces nouvelles us et coutumes parfois dérangeantes. J'ai pour ma part apprécier la voie de l'auteur, même si cette société est cynique, borderline et dépravée, elle est aussi un écho tout à fait parlant de la nôtre. Sans compter qu'il y a en arrière plan cette interrogation tout à fait légitime sur le fait de devenir "immortel" en un sens grâce à la digitalisation.

Sans compter l'enquête qui est prenante, pleine de rebondissements avec parfois quelques incohérences, Richard Morgan prend le temps d'approfondir sont univers par le biais des différentes couches de la société que nous rencontrons. Les Maths, riches et parfois triple centenaires qui voient les hommes comme des fourmis bonnes à écraser et dont l'humanité s'étiole grandement les rendant pervers et imbus. Les gens normaux qui essayent tant bien que mal de se frayer un chemin dans ces nouveaux mondes encore plus froids et virtuels, perdant peu à peu la beauté qui les entoure et étant écrasés par une société de consommation toujours plus innovante. En clair malgré une présence très futuriste, il n'est pas tellement difficile de s'imprégner.

Parlons un peu de Kovacs et d'Ortega maintenant, pour moi les deux seuls protagonistes qui ressortent vraiment du roman et pour qui j'ai eu de l'intérêt. Là encore, pour faire un parallèle avec la série, je me suis attachée à beaucoup plus de personnages avec l'adaptation. En un sens, n'avoir que deux personnes "attachantes" n'a pas été plus mal car il est ainsi plus facile de rentrer dans l'univers du roman assez complexe. Que ce soit Kovacs ou Ortega, j'aime leur côté rebelle, torturé, fort avec cette envie de justice et de renouveau. Takeshi, surtout, est loin d'être un ange et il a commis pas mal d'atrocités mais on arrive à apprécier le personnage très rapidement. le fait qu'il ne soit pas un héros lisse et bien sous tout rapport fait du bien. Ne nous leurrons pas tout de même, il a un très bon fond, et j'ai eu beaucoup de mal à le voir comme un monstre. Il n'en reste pas moins que voir un protagoniste aussi bien développé est très plaisant.

Un premier tome donc qui est plutôt réussi, avec des maladresses à certains moments et des événements qui sortent un peu de nul part, mais autant l'univers que les personnages sont très intéressants et je ne me suis pas ennuyée enlisant ce pavé. Après, j'avoue que je ne suis pas certaine de lire la suite. Ce tome se suffit à lui-même selon moi et j'ai peur que les changements qui s'annoncent dans le prochain volume ainsi que la disparition de certains personnages me chagrinent. J'aurais l'impression de repartir de zéro même si le concept est original.
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Oui, Carbone modifié / Altered Carbon est un roman de SF. Mais c’est avant tout un cyber thriller, un vrai polar du futur.

Dans un monde complexe, où la mort a perdu tout son sens, Richard Morgan propose une histoire dense, aussi explosive qu’intelligente. On pourrait s’attendre à un livre faisant la part belle à l’action. Ce n’est pas faux, mais ce bouquin est tellement plus que ça.

Il est bourré jusqu’à la moelle de trouvailles, d’idées et de créativité, avec une histoire particulièrement touffue et ramifiée.

La lecture de Carbone modifié n’est pas banale. Le lecteur devra s’accrocher à certains moments tant l’histoire, l’ambiance et les concepts sont complexes et détaillés.

Morgan va jusqu’au bout de son concept et de sa manière de le présenter, avec de vrais questionnements philosophiques sur l’identité et la valeur d’une vie, quand on peut se « réincarner » dans un autre corps à l’infini (si on a l’argent pour le faire…).

Une idée à rendre schizophrène les plus blasés, de l’action à gogo, des scènes à forte connotation sexuelle, des personnages creusés et marqués par la vie, et une fin qui est loin de tomber dans la facilité.

Carbone modifié de Richard Morgan est un vrai melting-pot tout comme un shoot d’adrénaline, qui demandera un vrai investissement au lecteur. Malgré quelques petites longueurs, c’est du pur bonheur.

Le livre, paru en 2003 en France, vient d’être adapté en série télévisée pour Netflix et diffusée depuis février 2018. Une nouvelle édition en poche vient de sortir.

A noter que le personnage de Takeshi Kovacs se retrouve dans deux romans ensuite : Anges déchus et Furies déchaînées, tous publiés chez Bragelonne.

La série vous en mettra sans doute plein la vue, mais rien ne remplace un livre pour se plonger en profondeur dans un univers.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Mes premiers pas dans le monde du cyberpunk, sur les recommandations d'un membre de babelio. Un peu déstabilisé au départ pour se familiariser avec l'univers créé par l'auteur et son vocabulaire, il faut s'accrocher ! A l'arrivée, trés bon moment de lecture, quelques concepts intéressants. On finit par entrer complètement ds l'histoire pour ne plus en sortir jusqu'à la fin. J'ai donc beaucoup aimé et me lancerai avec beaucoup de plaisir dans la lecture de la suite.
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Salut les Babelionautes
Cela faisait longtemps que les livres de Richard Morgan étaient dans ma PAL, mais je ne trouvais pas le temps pour les lires.
Donc j'ai entamé la découverte de son oeuvre par Black man et ensuite j'ai enchainé sur Carbone modifié, premier tome d'une trilogie ou nous allons suivre Takeshi Kovacs.
Curieux Univers que celui ou se déroule le récit, l'Humanité a vaincu la Faucheuse, du moins pour les riches.
de fait, pour Takeshi Kovacs c'est les risques du métier dans les Corps diplomatiques ou mourir n'est plus qu'un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois.
Les troupes d'élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie pour maintenir l'ordre, dont il fait parti, l'envoie cette fois sur la Terre.
Mais ce n'est pas une mission ordinaire, un riche magnat veut élucider sa propre mort.
Malgré que cela se passe dans un Avenir lointain, c''est plus un polar qu'autre chose.
Il va se heurter aux forces de police, qui ont conclue a un suicide, et a différents groupes de pression qui tous veulent qu'il arrête son enquête.
Entre les paradis ou les enfers virtuels, il va essayer de trouver la vérité, a ses risques et périls.
le personnage du magnat est a vomir, sous prétexte qu'il est riche il a des gout de chiotte.
Car pour corser le tout il a était digitalisé dans le corps d'un flic qui a était piégé et retirer du monde réel, pour faire enragé l'officier féminin qui a clôturée l'enquête.
Au début on ne sait presque rien sur son passé, et par petites touches de flash bak, Richard Morgan nous le dévoile.
Merci à Ange, pseudo d'Anne Guéro et de son mari, pour la traduction
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Bienvenus au 26° siècle sur cette bonne vieille planète bleue!

L'éternité est à vous! La grande Faucheuse a perdue de son aura et de sa puissance, renversée, culbutée par un bond technologique sans précédent. L'humanité – tel le lapin de base – a essaimé sa progéniture dans les 4 coins de la galaxie. L'unité est presque faite sous la bannière étoilée du protectorat des Nations Unies. Les quelques récalcitrants sont priés de rentrés dans le rang, ce qu'ils font généralement avec empressement. Il faut dire que les NU ont un argument de poids : les Diplos, une force de frappe qui ferait pâlir de jalousie les demi-Dieux eux-mêmes et renverraient larmoyant dans les jupes de leur mère les plus grands héros de l'antiquité. Limite psychopathe, les réflexes et la puissance augmentée par des améliorations techniques (les neurachem), ces combattants sont le bras armés d'une démocratie ferme et décidée. Et pourtant, le combattant ultime serait plutôt l'ultra-ninja, une enveloppe corporelle conçue pour le combat rapproché.

Car dans ce monde, vous pouvez changer de corps comme de chemise – ou presque – il suffit d'en avoir les moyens… Et en prime assouvir tous les fantasmes d'ordre esthétique, empirique ou les très cochons. C'est par l'intermédiaire de Kovacs, de son enquête, de ses souvenirs et de ses cauchemars que Richard Morgan dévoile l'univers complexe et psychotique qu'il a concocté. Beaucoup de tabous sont accessibles et de nombreuses opportunités sont offertes aux audacieux, aux fortunés et/ou aux personnes d'expérience dont Bancroft – trois siècles au compteur. Ce sont là toutes les immenses facultés des Maths. Loin d'être un référence à Euclide ou à Pascal, elle aurait pu avoir un rapport avec le vin -pas le contenu mais le contenant – s'agissant des Mathusalem. Ce milieu élitiste vit à la marge de la société, trop éloigné des considérations communes, trop blasé pour les plaisirs simples et surtout trop riche de temps pour accepter les règles du jeu. le sublime côtoie le sordide, la beauté l'abject.

Bref, toujours es-il que Bancroft s'est étalé la matière grise sur le mur de son bureau (sans chandelier), mais est convaincu qu'il s'agit d'un assassinat. Qui? pourquoi? Charge à Kovacs de le découvrir.

Tout n'est pas parfait. le rythme est très bon, mais il y a des passages que j'ai trouvé surjoués, des retournements de situation prévisibles, des passages à tabacs trop réguliers. Certes, ces assauts d'agressivité sont dans le ton d'un roman noir, mais un poil too much justement. Un dernier mot sur les scènes de sexe qui consolident le personnage principal et l'univers cyberpunk élaboré par Richard Morgan. C'est assez rare qu'elles remplissent ce double office que je tenais à le souligner.

Critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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ça faisait longtemps que je n'avais pas refait une balade dans un futur angoissant et dénué de tout espoir... et encore plus longtemps que mon geek de compagnie fan de Philip K. Dick me répétait de lire "Carbone modifié".

Comme au passage j'ai un certain challenge en route me demandant de lire des pavés, c'était le moment de m'attaquer à ce polar cyberpunk. En plus, l'ambiance s'y prêtait bien entre les bourses mondiales qui faisaient du yoyo extrême et l'énorme tempête essuyée la semaine passée. Rien de tel qu'un temps bien dégueulasse pour vous aider à vous plonger dans un univers glauque.

Au final, mon impression est positivement écoeurée. Traduction : c'est du bon bien efficace, avec de l'action et de la réflexion, mais pas trop. Qui décrit d'ailleurs tellement bien ce futur possible que je ne veux surtout pas en être.
Corruption, immortalité des élites, immoralité du monde (la vache on peut vendre un corps pendant que son esprit est stocké ailleurs pour une raison ou une autre !), impuissance policière, drogues, violence, ... bienvenue sur la Terre du futur !

Autant être prévenu/e, Richard Morgan vous plonge directement dans le bain et n'explique rien. Vous *êtes* Takeshi Kovacs - notre narrateur - et son histoire, son vocabulaire et son univers sont les vôtres. Est-ce que vous prenez le temps de vous expliquer régulièrement à vous-même ce que sont un téléphone portable, une voiture, une douche, ou des vitamines ? Eh bien lui non plus. Vous allez donc vous retrouver confronté/e à un monde incompréhensible et complexe qui vous donnera l'impression d'être un indien d'Amazonie n'ayant jamais été en contact avec le monde extérieur. Neurachem ? Bétathanatine ? Une pile ? Tremper ? Accrochez-vous, il va falloir tout retenir.

J'ai eu quelques problèmes entre les noms de tous les personnages, mais c'est parce que je suis très limitée au niveau de la mémorisation des noms. ça a été ma perte, j'ai oublié au fur et à mesure qui était qui ou faisait quoi. Pas au point d'être noyée dans l'intrigue, mais quand même je suis passée à côté de quelques trucs.

Autre point négatif probablement lié à mes petits problèmes de mémoire, l'intrigue ne m'a pas parue bien claire et je me suis retrouvée à naviguer à vue, en me demandant ce que Kovacs pouvait bien comprendre à tout ça.
Cependant je me suis laissée prendre et les pages ont défilé sans que je m'en aperçoive. Mon expérience de lecture a d'ailleurs été plus proche du visionnage d'un film que de la lecture pure, le rythme est extrêmement prenant et les quelques temps morts ne sont en fait pas du tout perçus comme tels.

Donc pour résumer, si je dois dire en une phrase ce que j'ai pensé de "Carbone modifié" : c'est un polar assez velu au niveau vocabulaire et intrigue, cependant si vous cherchez de l'action, de la baston, du sexe, et un univers flippant et futuriste, vous allez trouver votre bonheur.

PS : pour finir, j'ai une pensée émue pour les traducteurs qui ont dû suer sang et eau pour transcrire/créer tout ces néologismes en français. Respect.
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Bon livre de Science Fiction, ayant pour thème une enquête sur Terre. le héros vient d'une autre planète, il a été transféré dans un corps d'une personne mise en pile (prison virtuelle dans laquelle on stocke les "esprits" des prisonniers ou des personnes momentanément décédées en attendant de leur trouver une enveloppe (un corps)). le client s'est officiellement suicidé, selon la police, mais lui ne le pense pas: s'il avait voulu se suicider il ne serait pas vivant (il a une sauvegarde de lui téléchargée à distance toutes les 48h), alors suicide ou meurtre raté? Que s'est-il passé pour en arriver là? Et comment?
Il y a quelques très bonnes phrases (cf citations), le livre est bien écrit, parfois un tout petit peu difficile à suivre (avec les changement d'enveloppe, donc de corps, j'ai eu parfois quelques doutes sur qui était dedans... petit manque d'habitude).
En lisant l'arrière j'ai eu un peu peur qu'il y ait beaucoup de violence, mais c'est raisonnable et je suis contente qu'on m'ait conseillé ce livre.
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La mort, cette grande faucheuse, est l'ultime évènement qui nous rapproche tous.
Riche ou pauvre, Puissant ou misérable, n'est-on pas seul, face à nous-même à l'instant ultime ?

Mais est-il vraiment ultime c'est instant ?

Et si ? Et si il n'y avait plus de mort ? plus de fin innéluctable ? juste un mauvais moment à passer entre la Fin et la réincarnation dans un nouveau corps, mémoire intacte !

Finie l'égalité ! vive la richesse qui nous permet d'avoir un nouveau corps syntéthique sublime, ou d'emprunter celui d'un loquedu condamné pour une péquadille à quelques année de stase.

Et si finalement on ne meurt plus, quel est notre rapport au temps ? Se réveiller dans quelques années ? pourquoi pas ?

Et si on ne meurt plus, peut-on flinguer à tout va ?

C'est quoi les nouveaux méchants ? Quelles perversions imaginer ? Comment piéger le pauvre couillon de service qui essaie de jouer les Philip Marlowe, les Nestor Burma ?

Je m'arrête là : découvrez un excellent Chandleur CyberPunk avec tout ce qu'il faut : ambiance glauque, nanas, coups sur la tronche, rififi et une embrouille de derrière les fagots que Tonton l'Apocalypse ne désavouerait pas.

Accrochez-vous, bouclez vos ceintures et arrimez vos méninges : on ne fait pas dans la dentelle.
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