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Une fois de plus, j'ai choisi ce livre, sans rien en savoir, uniquement attirée par la « bouille à bisous » de la petite fille figurant sur la couverture. Un sourire malicieux, des yeux pétillants, des petits bras tendrement serrés autour du cou d'un homme que l'on voit de dos. Je n'ai pu résister.
Et Babelio et les Editions Joëlle Losfeld ont eu la magnifique idée de me l'offrir via la dernière opération « Masse critique », je les en remercie car, outre son aspect élégant, ce livre m'a réservés bien des surprises.
J'ai oublié quelques temps la petite fille pour découvrir l'histoire d'un drôle de mec, Mietek, la trentaine, beau gosse, petit gangster spécialisé dans le vol des belles bagnoles. Il fût alcolo, alors de peur de replonger il se fait servir de l'eau gazeuse, dans un verre ballon, histoire de se donner l'illusion de l'alcool !
A sa sortie de prison, nous le suivons pas à pas dans ses activités de petit loubard, ou dans son rôle de proxénète.

On se croirait dans un film des années 60 avec Delon, Gabin et Ventura.
Tout y est, les dialogues truculents, les copains aux noms évocateurs : Robert le mort, qui ne l'est pas encore ou Mohamed le périmé, qui ne l'est pas vraiment.

Les hommes ont un sens de l'honneur, comme parait-il, les bandits autrefois, les filles sont belles, ou fatiguées d'avoir trop tapiné, mais lorsqu'elles aiment leur homme, c'est pour la vie.

Et dans ce monde, il y a Cora, la petite fille qui va enflammer le coeur de Mietek.

J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages tellement humains malgré leurs travers, et surtout l'écriture précise, imagée, percutante avec des dialogues « à la Audiard ». Richard Morgiève fait revivre magistralement ce milieu populaire du Paris des malfrats.




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J'ai adoré, vraiment adoré. Je me suis laissé entraîner dans cette histoire dès les premières lignes, je l'ai « senti » tout de suite. Et je l'ai dégusté ce livre sur et avec « les hommes d'antan», ces gangsters, petits voyous. Il y a tout dans ce livre, la nostalgie, l'amour, le grand amour, la fraternité, le désir, la paternité. C'est parfois cruel, mais c'est rempli d'émotions. Ah la petite Cora !!. Et comme le dit Richard Morgiève, c'est « construit comme on monte un film, coupé pour que le lecteur ne penne pas le contrôle de la narration et n'écrive pas son livre dans le livre » Et c'est plus que réussi . Assurément un des grands romans de la rentrée. Je vais me programmer la lecture de quelques romans précédents tellement j'ai aimé.
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J'ai lu Les hommes sans savoir où j'allais. Ce n'est pas vraiment le genre de livre que je choisis habituellement. .
Et J'ai aimé, j'aime, beaucoup. C'est lent. Ça m'a happée, mais il ne fallait pas aller trop vite. Ce n'était pas possible. Vous savez, comme une sorte de rythme imposé. Impossible de dévorer. Il y a de la nostalgie, beaucoup. Une ode au passé. A la fidélité.
Ça me donne envie de lire ce bouquin de Giovanni. de voir à quoi ressemblent les voitures que je ne connais pas. Les mots font jaillir les images, c'est fort, très fort. Moi qui ne vois que rarement...

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En refermant ce roman, je me demande encore son thème. Une hymne aux hommes ? Oui je suis d'accord. Une ode à la vie ? On peut tellement répondre oui comme non. En tous cas, c'est la vie d'un homme, la vie de Mietek. Ce voyou yiddish comme il aime à s'appeler, au coeur plus immense que tout ce qu'il a pu voler et braquer en une vie.

Cette vie se déroule, avec tous ceux que Mietek rencontre, raconte et fait survivre dans sa mémoire. Beaucoup de personnes, et beaucoup de bars. Je ne vous mentirai pas : on s'y perd quelque peu. Mais les essentiels restent là, même si vous avez arrêté votre lecture des jours durant, vous les retrouver, vous savez qui ils sont. Vous en verrez de nombreux tomber. Mais jamais dans l'oubli. C'est autant tragique que beau. A côté de tous ces gens, on a Mietta, Mietek. Ce narrateur qui ne sait pas qui il est, qui ne se reconnaît pas dans ses origines, ni même dans une glace. Alors il préfère vous parler des autres plutôt que de lui et du dégoût qu'il s'inspire. Sa bonté est sans limite, ç'en devient à peine croyable. Même pour les femmes qui ont traversé sa vie, et qu'il ne réussit pas à aimer comme il le faudrait, il reste là, celui sur qui l'on peut compter.

Je n'ai aucune idée sur combien d'années se déroule le roman. On a quelques indices donnés en précisant l'arrivée de certains évènements qu'a connu la société française. Mais ce brouillard me plaît, on comprend que le temps passe, mais qu'il n'oublie pas d'emporter sur son passage des personnes et des bâtiments. Ce mouvement là a fini par me plaire, puisqu'une fois entraînée dedans, on ne s'attend à aucune fin particulière, et surtout pas à une chute. Ce livre suit le temps qui passe, rien ne peut arrêter ça, on vous laisse seulement imaginer vous même la suite, après plus de 365 pages.

Maintenant, après ces quelques lignes, je crois que je sais. "Les hommes", c'est l'ode à la fraternité. Celle qui peut exister malgré la dureté du monde et le temps qui défile, impitoyable.


Une lecture qui me parle, qui ne m'a laissé aucun goût de longueur et pourtant le risque était grand.
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J'ai attrapé ce livre au vol sur le présentoir de la médiathèque parce que j'ai aimé cette couverture qui allait me plonger dans des années passées et un univers certainement disparu à jamais. Pourrais-je rencontrer Mietek sur mon chemin ? Pas sûre du tout.
Mietek est plutôt de la trempe des voyous qui volent, montent des affaires de recels, de trafic de voitures, le tout sous une apparence somme toute normale. Dans ses combines il n'est pas seul et ne peut l'être : l'amitié, l'engagement et la parole donnée prévalent.
Mietek veille sur Madame Test sa voisine, seule et âgée. Mietek veille aussi sur le devenir des Mohamed et du café qui va fermer. Impensable pour lui de les voir crouler et finir à la rue. Il sait se faire le fils d'une femme qui n'est pas sa mère au moment où celle-ci passe de vie à trépas ; il sait régler son compte à un souteneur violent.
Un univers qui semble bien loin de notre époque, un langage cru, une inaptitude à être aimé plutôt qu'à aimer. Quand vient l'enfant qui sait le cueillir on s'émeut. La fin m'a particulièrement touchée, émue. 
​​​​​​​Une très belle lecture.
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Une couverture en noir et blanc qui n'évoque rien d'autre que les bons vieux clichés d'antan, un homme de dos portant à sa hauteur une petite fille rieuse et un brin chipie. Impossible de passer à côté de la couverture du dernier livre signé Richard Morgiève, Les hommes publié chez Joëlle Losfeld Editions. Sur la forme, c'est alléchant. Et sur le fond, ça donne quoi ? Lettres it be vous en dit un petit peu plus.

# La bande-annonce

C'est un hymne aux hommes en marge de la loi, qu'écrit ici Richard Morgiève.
Ceux qui ressemblent aux héros de Jean-Pierre Melville, à Lino Ventura, Alain Delon ; ces derniers samouraïs, perdus dans un monde aujourd'hui disparu qui fait la part belle à l'amitié, au code de l'honneur et à l'amour des femmes.
C'est aussi l'histoire de Mietek, qui sort de prison, et essaye de s'en sortir comme il peut en volant des voitures et en braquant, mais au fond, il sait qu'il ne peut pas se contenter de ça, qu'il lui manque autre chose : peut-être cet amour impossible qu'il rencontre, cette fille aux yeux de Chinoise qui elle ne l'aime pas, mais lui donnera ce qu'il cherchait sans le savoir.

# L'avis de Lettres it be

Mietek Breslauer est l'homme de la situation, le héros de tous les jours au coeur de ce roman. On marche dans son pas assuré, on suit ses rencontres d'un jour, ses amitiés naissantes, ses amours tonitruantes. La lecture est assez rythmée, terriblement visuelle. On croit apercevoir au détour d'une page la « gueule » d'un Delon à ses plus belles heures, on croit entendre la gouaille d'un dialogue d'Audiard. Morgiève ne ment pas avec ce roman : c'est bien une France d'avant qui est traduite dans ce livre, une France rendue à la perfection tant on « voit » plus qu'on ne lit.

On retrouve dans ce dernier livre de Richard Morgiève tous les thèmes qui lui sont chers. de la place de l'homme à la relation paternelle, en passant par la figure de l'amour et celle de la Femme, l'auteur né à Paris se confronte une fois encore à l'exercice de l'introspection pour délivrer un roman à la hauteur de ses attentes. Ce fut déjà le cas pour Un petit homme de dos, et Morgiève récidive pour, disons-le, le plaisir des lecteurs.

Une lecture hâtive nous laisserait comme seule et unique impression que ce roman est un énième cri, un énième râle du « C'était mieux avant » poussé par un mâle qui regrette les mâles de son espèce et pointe du doigt les moins-que-mâles d'aujourd'hui. Une lecture attentive nous pousse plutôt vers la qualification d'un roman en noir et blanc, qui donne à voir et à vivre une époque révolue où sous les blousons de cuir se cachaient d'éternels frères, d'éternels amoureux, d'éternels amis.

La suite de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Années 1970 à Paris, le plébéien, celui des petits voyous, et à Montreuil, celui qui, au-delà du périphérique, fait un pied de nez à la capitale qui s'embourgeoise.
Petit voleur de voiture, Mietek, gueule d'ange, vient de sortir de prison. Cet orphelin est un ancien alcoolique qui replonge quand la vie lui devient insupportable. Ce qui lui arrive assez souvent parce qu'il a vraiment une VDM entre ses larcins et des parties de jambes en l'air avec des putes dont il est parfois le mac. Même son amour pour Ming qui préfère les femmes est dans une impasse. Cora, l'enfant innocente, va-t-elle sauver le voyou désabusé au grand coeur qui rebondit sur les murs de sa prison intérieure comme une boule de babasse (flipper en langage familier) ?
Ses rencontres avec deux frères complètement frappés, des flics barbouzes qui profitent de leurs hauts faits d'armes dans la Résistance, les deux Mohammed et la famille Cheval (référence au roman éponyme édité en 2009 ?) sont l'occasion de parler d'amitié, de fraternité, de sincérité et de fidélité. Sans oublier Madame Test, sa charmante voisine proche de la mort.
Dans une langue parlée, fleurie, parfois argotique, souvent crue, « Les hommes » est l'histoire d'un garçon à l'ancienne mais « fabricant de malheur », respectueux du code d'honneur qui écoute dans sa voiture « Classe tous risques » de José Giovanni lu par une amie russe et qui assiste à l'effondrement d'un monde où on pouvait fumer dans les lieux publics, même dans les pitaux !
Nous aussi assistons avec un certain pincement nostalgique au coeur à la disparition d'une époque où les hommes étaient des vrais hommes, les femmes toutes des putes et les Arabes des « bicots »... Un brin misogyne, raciste et peu politiquement correct n'est-ce pas !
Mené à un rythme haletant, presque haché à la manière d'un film d'action qui impose son tempo, le roman noir de Richard Morgiève est aussi un hommage à un Paris populaire devenu un musée.
Merci à Babelio et à Joëlle Losfeld Éditions de m'avoir envoyé ce livre.

EXTRAITS
- C'était quoi, mon avenir dans ce putain de pays ? Fréquenter les Mohammed ? le poulet rôti tous les dimanches avec Madame Test ? Chourer les bagnoles pour les frères Brun ?
- Tout était vraiment vide, sale, inutile. C'était moche d'avoir un cerveau et de réfléchir.
- Les mecs autour de moi parlaient politique et foot : les cons avaient besoin de parler à des cons de sujets cons.
- Ah pitié, que les gentils crèvent et nous laissent nous dévorer, nous les autres.
- Qu'est-ce qui s'était passé dans cette famille pour qu'ils soient tous aussi malheureux et fous ?
- Tout me ramenait à moi, rien qu'à moi – être orphelin était un vice dont on ne pouvait se défaire.
- Les livres permettaient aux cons et aux rêveurs de s'abstraire du monde réel, de vivre sous d'autres cieux, une autre vie.
- Seulement comment satisfaire le besoin d'être ce qu'on n'était pas.
- le monde moderne avançait sans répit, il restait de l'ancien des cicatrices et de mauvais rêves, des types comme moi.
- Un flic m'a souri... J'étais en train de passer du mauvais côté.
- Je me suis souvenu de la fin de Touchez pas au grisbi, à ce que pensait Max-le-Menteur : « J'étais plus des leurs déjà ; le monde des caves m'attendait là, dehors. » C'était valable pour moi.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Patrick Juvet demande en 1977 "Où sont les femmes ?". Richard Morgiève déplore en 2017 "Où sont les hommes ?". On a envie de lui répondre : un peu partout autour de vous ! Et pourtant, on se laisse embarquer dans ce roman un brin misogyne (patriarcal ?), qui suit l'errance dans les années 1970-80 du voyou sympathique Mietek Breslauer, et où les femmes ne sont que les phares des illusions masculines perdues. Ou des objets de convoitise sexuelle. Bref, avis aux amateurs.

Morgiève a quoi qu'il en soit un véritable talent pour convoquer une belle galerie de personnages (à commencer par Mietek, François Brun, les deux Mohammed, les flics ripoux) et écrire des "scènes" qui évoquent fortement le cinéma de l'époque (ou même des années 1950). Ambiance, ambiance.

Un roman nostalgique, et pourtant lucide sur les époques mourantes. Alors non, c'était vraiment pas mieux "avant".
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"Les hommes" c'est l'histoire de Mietek, un personnage qui sort de prison dans les années 70 et qui pendant les années Giscard, va tenter de se réinsérer à sa façon. Autrement dit retomber dans ses combines et pas forcément faire l'apologie de la légalité. le lecteur suit la vie de ce personnage sur le retour qui se cherche, qui est ambiguë, qui tombe amoureux d'une femme alors que cet amour est impossible. Certaines scènes marquent, les personnages sont complexes mais ce qui fait tout le charme pour moi de ce bouquin c'est la plume de Richard Morgiève. Une plume que je découvre et qui sans détour dépeint des vies avec une justesse rare, toute une atmosphère, des émotions. On a aussi le sentiment de lire des passages qui sortent du lot. On peut croiser de la poésie au détour d'un passage notamment lorsque se pose la question de la paternité pour Mietek. C'est toute une vie qui défile sous nos yeux, celle d'un escroc sur le retour qui va constater amèrement que ce retour ne sera pas si simple. Un très bon roman qui est aussi une forme d'hommage aux gangsters d'une époque et à tout un imaginaire autour de ces bandits des années 70. Je découvre le ton sensible voire amer de l'auteur avec ce livre sur un marginal. Un personnage qui nous reste en tête une fois la dernière page tournée.

extrait : "On ferait partie de l'histoire des gens, de la chaîne, on ne serait plus orphelins, ni elle ni moi."
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Superbe hommage au polar français des seventies !
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