Emma, tome 4

Cette bande dessinée de belle taille (chaque volume compte environ 350 pages) est comme un documentaire formidablement vivant de l'Angleterre de la fin du 19ème siècle.
On y croise deux mondes, celui des domestiques en tout genre : petites bonnes, valets, majordomes, gouvernantes etc...et celui de leurs maîtres, les membres d'une aristocratie traditionnelle et ultra conservatrice.

Une histoire d'amour va naître entre un jeune homme issu de ce milieu privilégié et une simple petite bonne,Emma, mais cette bande dessinée ne se résume absolument pas à cette romance, loin de là.

L'auteur, bien que japonaise, dessine avec beaucoup de détails les paysages anglais typiques, les bâtiments victoriens, les rues animées, l'ambiance des salons où l'on reçoit, les dîners interminables, les magasins, les cuisines, les calèches, les vêtements...tout ce qui fait qu'on a vraiment l'impression d'un immersion totale dans le Londres de 1896.

J'ai passé un délicieux moment avec le quatrième tome d'Emma, même si comme pour le précédent tome, j'ai trouvé un peu dommage qu'on ne passe pas davantage de temps avec William et Emma dont l'histoire est vraiment magnifique, mais je suis malgré tout tombée complètement sous le charme des dessins de Kaoru Mori. Ceux-ci sont très expressifs, riches en détails tout en conservant fluidité et légèreté.

Les dessins sont donc très beaux et ils nous plongent dans l'Angleterre du XIXème, élargissant encore un peu plus le champ d'exploration : l'exposition universelle, les congés des domestiques, les bains de mer à Brighton, le Times, etc. C'est passionnant, d'autant que les personnages qui évoluent au milieu de tout cela sont attachants, chacun à leur manière.

Je crois que c'est mon tome favori pour l'instant, mais je meurs déjà d'impatience de lire le cinquième et dernier tome...

Un vieux dicton dit "Changement d'herbage réjoui les jeunes veaux". Notre Emma doit changer de pâturage, mais on ne peut pas dire que le nouveau poste la réjouit tant que cela.

Non pas qu'elle soit maltraitée dans son nouvel emploi, dans une famille allemande arrivée en Angleterre, juste qu'elle appréciait son ancienne employeuse, qui n'a plus besoin d'elle au cimetière.

Évidemment, chez madame Stowner, son ancienne employeuse, les tâches n'étaient pas les mêmes et notre Emma va devoir apprendre vite ses nouvelles fonctions.

Rythme plus lent, plus calme, dans le tome 3, où l'on voit Emma prendre place dans son nouvel emploi et que l'on assiste à la vie des domestiques et des maîtres en 1896.

La tension des deux premiers tomes est retombée, l'autrice nous immergeant doucement dans son nouvel arc narratif et alternant les passages entre nos deux personnages principaux : Emma et William, qui semble être rentré dans le rang.

Dans ces deux tomes, la mangaka prend le temps de faire évoluer Emma et William dans leur vie respectives, de nous parler du travail des domestiques, des bals organisés, de la manière dont on peut draguer les jeunes filles (les pères discutent entre eux, rien de grivois)…

Alors que l'on pensait leurs deux vies étaient séparées à jamais, le scénario va nous les remettre en présence l'un de l'autre, de manière inattendue, mais subtile.

Bien que le manga Emma ne soit pas un manga comme j'ai l'habitude de lire (shonen ou seinen étant mes prédilections – des mangas pour les mecs), j'apprécie cette immersion dans la société victorienne de cette fin de siècle.

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L'histoire d'Emma se termine très très vite. William la retrouve très facilement grâce à Hakim et la ramène chez les Mölders.
Bien que j'ai trouvé ça un peu trop rapide, j'ai apprécié qu'on voit également les répercussions de ce retour dans la famille d'Eleanor. le Vicomte est toujours autant une ordure et j'ai bien aimé les interventions de Monica, qui était pourtant un peu agaçante dans les tomes précédents. Ce nouveau point de vue est très intéressant puisqu'il m'a permis également d'apprécier Eleanor que je trouvais jusque là très idiote.
C'est sans doute également pour ces raisons que j'ai beaucoup aimé la seconde partie et les petites histoires sur les personnages secondaires.
L'histoire de Kelly et son mari et leur visite au Crystal Palace était très touchante et éclaire un peu mieux certains dialogues de la première intégrale.
Tasha est toujours aussi tête en l'air et la visite dans sa famille va bien le montrer.
Étrangement, c'est l'histoire d'Eleanor qui m'a le plus touchée. J'ai été très contente de voir qu'elle réussissait à aller de l'avant après un échec amoureux autant retentissant.
Les autres aventures m'ont un peu moins plu, je les ai trouvées trop décousues pour m'attacher à des personnages pour la plupart inédits.
J'ai maintenant hâte de me procurer l'intégrale 5 pour voir si Arthur et Hakim, mes petits chouchous, y seront présents.

Encore un superbe moment avec ce tome 4.

Définitivement, les dessins de Kaoru Mori sont magnifiques, ils traduisent bien l'élégance de l'époque anglaise victorienne. Les costumes sont vraiment superbes et pas que, les décors et paysages aussi, c'est d'une finesse. On sent bien la culture japonaise au travers de ce manga, malgré que cela traite d'une histoire en Angleterre au 19ème siècle, et c'est excellent.

L'histoire entre Emma et William se précise, c'est très doux, et compliqué à la fois, de part leur différences sociales. William n'abandonne pas son coup de foudre, pour notre plus grand plaisir.

Le tome est de bonne taille, tout comme les tomes précédents. J'aurais toutefois aimé lire davantage sur Emma et William, le tome est divisé en deux parties.
Néanmoins, la deuxième partie traite des personnages secondaires, mais ce n'est absolument pas inintéressant, bien au contraire...

Une série à suivre de près et à recommander bien volontier.