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Eric Macé (Préfacier, etc.)
EAN : 9782200353568
218 pages
Armand Colin (05/03/2008)
3.93/5   15 notes
Résumé :
Si l'on veut comprendre pourquoi Edgar Morin fait figure de franc-tireur, pourquoi il fut pionnier, pourquoi l'on revient désormais autant vers lui pour penser notre présent et nous offrir un avenir - alors il faut lire, ou relire L'Esprit - du temps. Paru pour la première fois en 1962, ce livre a été immédiatement mis à l'index. Sa faute ? S'être interrogé sur l'" universalité potentielle " des œuvres issues de la culture de masse. Une " vulgate pathétique " selon... >Voir plus
Que lire après L'esprit du tempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Edgar Morin nous "parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ». Précurseur dans l'analyse des pratiques culturelles émergentes au début des années 60, il a a ouvert la sociologie "traditionnelle" sur la transdisciplinarité, au profit d'une pensée complexe, désormais reconnue aussi en management, ou dans les théories économiques.
C'est aussi -parmi d'autres- un conscience pour la planète (cf son dernier ouvrage "Ecologiser l'homme") ;
et un humaniste -ce qui en fait pour moi un maître à penser- : la politique de civilisation, explique Edgar Morin, « vise à remettre l'homme au centre de la politique, en tant que fin et moyen, et à promouvoir le bien-vivre au lieu du bien-être ».
A lire absolument... même si L'esprit du temps a un peu vieilli...
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Lire L'esprit du temps soixante après sa première publication en 1962, mise alors à l'index...On ne peut pas faire l'économie de lire les ouvrages d' Edgar Morin. Celui-là n'y échappe pas.
Références, titres et exemples, rappels historiques sont là.
Sa rigueur et son approche systèm-atique des concepts et autres objets sociologiques ne sont plus à mentionner.
Un ouvrage utile pour comprendre les fondements de la culture de masse, émergente au 20° siècle, développée aux États-Unis, et cependant promise à un succès quasi-mondial, en dépit des cultures locales.
Edgar Morin dans la préface de 2006 de la présente édition mentionne Matrix, Blade Runner...
Je me prends à rêver ... d'un Esprit du Temps de l'époque actuelle. Faut-il attendre un ChatGPT "aliasEdgarMorin"?
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Culture de masse : d'emblée, ça grogne. Si c'est la masse, ce n'est pas la culture, voyons, la culture – pire : la Culture – étant élitiste par principe, et la masse informe des humains tout venant ne pourra – et c'est heureux – jamais accéder à un tel Graal. Edgar Morin, au coeur de ces années 60 où la culture de masse prend forme, a le mérite de prendre au sérieux ce que d'aucuns regardent de haut. Il essaie de montrer en quoi le cinéma, la radio, la télévision naissante jouent un rôle primordial dans l'avènement de ce capitalisme de la consommation culturelle duquel nous ne sommes plus sortis depuis ces temps reculés où les stars, que Morin appelle Olympiens, s'appelaient Farah Diba et Liz Taylor. Il montre à quel point la culture de masse est consubstantielle à ce qu'on ne baptisait pas encore à l'époque la société du spectacle et il pressent que les techniques de matraquage symbolique ne sont encore, en ces temps où il n'y avait qu'une ou deux chaînes de télévision, qu'à leurs balbutiements, et qu'ils sont appelés à occuper tout le terrain. Bref, Edgar Morin, dans L'esprit du temps, comprend l'essence d'Internet et des réseaux sociaux avant même qu'ils n'existent.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Appendices - L'avenir : ce qui se passe actuellement, c'est la dislocation, l'atrophie, la fossilisation, voire la décomposition à la fois d'un monde qui n'arrive pas à mourir et d'un monde qui n'arrive pas à naître ; d'où un état hybride, ambigü, incertain, état mixte que l'on peut appeler "moyen âge" (...) décadence d'une légitimité culturelle sans qu'il y ait eu affirmation d'une nouvelle légitimité (...) corrélativement s'affaiblissent la loi morale et la loi juridique (...), (d'où) névroses, désertions périodiques, drogues, îlots marginaux déviant ou hors la loi, éruptions contestataires, délinquance et criminalité (...)
Elle nous rappelle que notre civilisation a jusqu'à présent toujours porté en elle et développé sa barbarie ; elle nous suggère que notre civilisation est arrivé à un point où son accomplissement déclenche la métastase du mal interne qui la ruinera (...) la seconde possibilité serait un progrès décisif (...) une nouvelle naissance de l'humanité.
La politique en est encore à l'ère secondaire, et pourtant la quaternaire (d'un point de vue scientifique et technique) vient de s'achever : nous sommes dans l'age de fer de l'ère planétaire (et pourtant ) d'incroyables régressions accompagnant la gestation de la planète Terre (...)
Tout cela nous contraint à reposer la problématique de la révolution (...) ; l'idée de révolution culturelle est à creuser. L'idée d'une révolution au niveau de la prise de pouvoir, des rapports de production, des structures juridiques de propriété apparaît radicalement insuffisante; le vrai changement doit s'opérer (...) dans les profondeurs paradigmatiques obscures de la culture où s'effectuent les contrôles de l'existence...
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Le bonheur (chap. XIII) et la jeunesse (chap. XVI) : la mort, toujours absurde au regard de l'individu, acquiert une absurdité supplémentaire dans les temps présents : "pour l'homme civilisé, la mort ne peut pas avoir de sens" (Max Weber) ; le bonheur est effectivement la religion de l'individu moderne, aussi illusoire que toutes les religions. (...) ils constituent ce qu'on peut à proprement parler nommer l'idéologie de la culture de masse, c'est-à-dire l'idéologie du bonheur.
Dieu le père agonise (...) et s'opère une promotion de la juvénilité (...) l'absence de père est ressentie comme vide, angoisse, ennui (...) victimes de plus en plus nombreuses d'un père trop humain (...) y a t-il encore aujourd'hui un Père souverain à tuer pour arracher son sceptre et s'identifier à lui ? (...) le nouveau modèle (...), c'est l'homme et la femme qui ne veulent pas vieillir, qui veulent rester toujours jeunes, pour toujours 'aimer et jouir du présent. (...) désormais il y a un secteur de masse pour les héros et les valeurs de l'adolescence (...)
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L'art et la moyenne (chapitre 4) : le système tend à sécréter continuellement ses propres antidotes, et continuellement à les empêcher d'agir : cette contradiction se neutralise dans le courant moyen, qui est en même temps le principal : elle s'aiguise dans l'opposition entre le contre-courant négatif et le courant principal, mais le courant négatif tend à être rejeté à la périphérie. (...) Il n'y a pas eu d'âge d'or de la culture avant la culture industrielle. Et celle-ci n'annonce pas l'âge d'or. Dans son mouvement, elle apporte plus de possibilités que l'ancienne culture figée, mais dans sa recherche de la qualité moyenne, elle détruit ces possibilités. Sous d'autre formes, la lutte entre le conformisme et la création, le modèle figé et l'invention, continue.
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Les champs esthétiques (chapitre 7) : magie et religion réifient littéralement l'imaginaire (...) dans l'esthétique, par contre, la réification n'est jamais achevée. (...) au cours de l'évolution, la poésie a dérivé hors de la magie (...), la littérature a dérivé hors de la mythologie ; depuis quelques siècles, la musique, la sculpture, la peinture ont par pans entiers dérivé hors de la religion ; la finalité cultuelle ou rituelle des oeuvres du passé s'est atrophiée ou a disparu progressivement pour laisser émerger une finalité proprement esthétique (...) ; la culture de masse est sans doute la première culture de l'histoire mondiale qui soit aussi pleinement esthétique. Cela signifie que, malgré ses mythes et ses amorces religieuses, c'est une culture profondément profane. (...) Elle met l'accent sur la jouissance individuelle présente (...) le rapport esthétique restitue un rapport quasi primaire avec le monde (...) nous retrouvons ici (...) les deux niveaux de l'homme qui prospecte la culture de masse : celui de l'anthropos universel, et celui de l'individualisme en voie d'universalisation de la civilisation moderne
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Le lien sentimental et personnel qui se noue entre spectateur et héros est tel, dans le nouveau climat de sympathie, de réalisme et de psychologisme que le spectateur ne supporte plus que son alter ego soit immolé. Au contraire, il en attend le succès, la réussite, la preuve que le bonheur est possible. Ainsi, paradoxalement, c'est dans la mesure où le film se rapproche de la vie réelle, qu'il s'achève sur la vision la plus irréelle, la plus mythique: la satisfaction des désirs, le bonheur éternisé.
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Vidéo de Edgar Morin
Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-the_beautiful_manager_comment_la_pensee_complexe_d_edgar_morin_eclaire_le_management_des_equipes_du_football_a_l_entreprise_laurent_bibard_michael_tichauer-9782140353741-78118.html ___________________________________________________________________________
Pensée complexe, management… et football ? le terrain de football est le lieu même de l'incertitude. C'est aussi le lieu du jeu, de stratégies, de tactiques. Pour comprendre et structurer ces tactiques, les relier aux humains, la pensée complexe d'Edgar Morin est un guide fabuleux pour naviguer dans cette incertitude. C'est la même incertitude qui prévaut dans l'entreprise. Des équipes, des tactiques, des victoires, des défaites… le management d'équipes dans le contexte de l'entreprise est étonnamment proche de celui des équipes de football. Avec la pensée complexe sous le bras, découvrez comment le « beautiful game » éclaire le management.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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