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EAN : 9782213720845
270 pages
Fayard (09/02/2022)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres.Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là ?Y aurait-il eu – comme les complotistes et les désabusés l’affirment – une confiscation ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La première partie de l'essai est un état des lieux de la politique en France. C'est aussi une introduction de pourquoi écrire ce livre et les différentes embuches rencontrées en chemin. Cet ouvrage a en particulier eu un impact sur sa carrière puisqu'elle n'a pas pu rester à son poste au vu du sujet étudié (jugé comme étant un terrain glissant et qui aurait pu porter atteinte à son entourage politique).

La seconde partie donne l'occasion à plusieurs élus de donner leur vision du "métier" dans une série d'entretiens. L'une des difficultés est de pouvoir jauger de la véracité des faits donnés. En effet, ceux qui choisissent l'anonymat ont ainsi l'occasion de parler à coeur ouvert et se permettent des remarques acerbes. A l'inverse, d'autres ont choisi de faire apparaître leur nom, ce qui pose la question de la sincérité de leurs propos. Ce dernier point est d'ailleurs bien abordé par l'autrice. Cette deuxième partie est intéressante en particulier car elle donne l'occasion de montrer un côté plus humain des différents politiciens que nous avons pu voir ces dernières décennies. On a, en particulier, un entretien avec Marine le Pen qui apparaît aux yeux de personnes interrogées par l'autrice comme étant... une dame aux chats.

Cet essai est donc l'occasion de montrer un côté plus humain des différents politiciens que nous avons pu voir ces dernières décennies tout en restant dans l'analyse. Mais aussi de montrer le côté noir de la politique avec un voyeurisme affirmé depuis l'arrivée des réseaux sociaux et le besoin des politiciens de toujours se justifier au risque de voir leur nom dans la boue... Mais se justifier c'est aussi finir sur le banc des accusés. Bref, quoiqu'il arrive, être politicien c'est comme être acteur : on dit adieu à sa vie privée et absolument tout ce qui leur arrive est de l'ordre de l'affaire publique.

Elle fait le choix de conclure sur une note intéressante : tous les citoyens sont fautifs de la politique actuelle et passée. La preuve dans sa conclusion :

Je n'ai cependant pas compris si, par cette fin, elle souhaitait enjoindre les lecteurs à arrêter de voter blanc, à les faire faire de la politique ou tout simplement à nous dire que si nous élisions un dictateur, ce serait la conséquence de nos votes / absence de votes.

Pour moi, cette dernière partie tombe dans la moralisation et la prise à partie du lecteur. Certes, l'auteur a raison de souligner que sans personne pour faire de la politique, on ne peut pleurer sur les candidats restants mais il n'empêche que l'on tombe dans la critique personnelle. Une remarque m'a fait en particulier tiquer : lorsqu'elle décrit des citoyens qui demandent toujours des avantages à un élu, en recherchant toujours des faveurs individuelles. Elle reprend ainsi la citation de "que la première personne qui n'a jamais fauté, jette la première pierre", phrase que j'ai trouvé très cynique. Oui, il existe encore des personnes qui ne cherchent pas à tout prix à soutirer quelque chose à leurs élus (que ce soit une place en crèche ou un avantage pécunier).

La conclusion n'est qu'une répétition de ce qu'elle dit dans "La crise d'efficacité ou comment nous organisons l'impuissance politique" et "Il n'y a pas de clientélisme sans clients. Il serait temps de balayer devant notre porte". Au final, à force de toujours battre le citoyen et à rejeter la faute sur lui, on perd le propos de l'autrice et on reste sur un gout amer à la fin de sa lecture. Dommage même si cela reste une lecture intéressante.
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Le grand public considère que les femmes et hommes politiques sont inefficaces. L'une des raisons de ce sentiment est que les politiques cherchent plus à savoir comment seront comprises leurs actions plutôt que comment elles pourront être le plus efficaces. Les citoyens voulant s'engager pour la communauté ne sont pas rares, mais les parties politiques en ont dégoûté plus d'un. Par ailleurs, la population trouvent que les politiques sont carriéristes, narcissiques et des traîtres, sur la base de quelques individus. Les nombreuses condamnations à des peines de prison ne sont pas là pour améliorer leur image. Et depuis quelques années, le public a plus confiance dans les personnes politiques issues de la société civile. Or, gérer une administration, des fonctionnaires, des ministères, demande de l'expérience et le respect de codes. Les politiques, sans cesse sous le feu des projecteurs, doivent se protéger comme ils le peuvent. Ils doivent vivre avec le fait que l'image d'eux, véhiculée par les médias, n'est pas la vraie. C'est le cas de Manuel Valls, Myriam El Khomri, Marine le Pen, Valérie Pécresse ou encore Anne Hidalgo. En même temps, les politiques ne peuvent plus avoir de vie privée, sous peine de passer pour une personne cherchant à cacher quelque chose de compromettant. Anne Sinclair aura été la première d'une longue liste de compagnes ou compagnons d'une personne politique se retirant des médias pour ne pas être accusée de favoriser son partenaire. Ces dernières années, être à la fois politique et avoir un emploi dans le privé est de plus en plus incompatible. Qui plus est, le retour à l'emploi dans le même domaine que celui où le politique a exercé son mandat devient presque impossible. Tout cela rend les élus plus dépendants aux lobbys.
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Essai revigorant sur le personnel politique français écrit à la veille de l'élection présidentielle du printemps 2022. Entre la détestation populaire pour ses élites politiques, la vie quotidienne (presque) impossible des élus et le grand écart entre les politiques et ses électeurs, Chloé Morin dresse un état des lieux lucide. Sur la dégradation du climat politique, elle avance une analyse équilibrée quant à son origine. Les responsabilités sont clairement partagées entre toutes les parties prenantes. Entre les ambitions démesurées des uns, les attentes surhumaines des autres, on débouche forcément sur de l'incompréhension, de la désillusion voir du désamour, ferments puissants du mouvement actuel de dégagisme général.
Richement documenté, écrit d'une plume nerveuse et limpide, « On a les politiques qu'on mérite » est une lecture vivifiante dans une époque étouffante.
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Très bon livre qui se permet de remettre un peu d'ordre dans ce chaos politique.
Nous critiquons beaucoup mais n'avons nous pas une part de responsabilité en ayant reporté le débat public sur les réseaux sociaux ?
A lire également pour comprendre que tous les femmes/hommes politiques ne font pas carrière en politique.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
p. 127 Il n’y pas d’un côté le bien et de l’autre le mal, ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. On fait rarement uniquement ce que l’on veut et comme on le veut. Etre premier ministre, ministre, parlementaire ou élu local, c’est souvent composer avec beaucoup de forces contradictoires, et souvent être contraint de choisir la moins pire des solutions.
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p. 17 Pour retrouver le goût de l’avenir, l’envie de vivre ensemble et de construire, il faut donc affronter avec lucidité les origines comme les conséquences de notre détestation des politique et système.
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p. 145 le courage est une qualité que nous nous ne nous découvrons que dans l’adversité. La loyauté en politique, nous en avons besoin, mais elle disparaît dans la tempête. Chacun joue sa partition.
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p. 154 la victoire est collective, la défaite est toujours solitaire.
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Videos de Chloé Morin (6) Voir plusAjouter une vidéo
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