"La mondialisation de la nation", "la réforme de la civilisation occidentale", "la réforme de l'humanité", "l'appel à la volonté face à la grandeur du défi"... ce sont quelques-unes des expressions employées par Edgar Morin dans cet essai pour nous inviter à comprendre les enjeux de la mondialisation... Il note également l'"immaturité des Etats-nations"... en littérature, c'est un hypallage ; en marketing sans doute un slogan et en politique une formule populiste ; mais en philosophie ?...
Non, décidément, la synthèse des réflexions d'Edgar Morin ne sont pas à la hauteur et ne dépassent pas à mon goût le niveau d'une brève de comptoir.
Ainsi, les mots "globalisation" et "mondialisation" ne font pas l'objet de définitions, l'auteur y ajoute même celui de "planétarisation". Il est mentionné une "société-monde" sans que l'on sache ce qu'elle doit regrouper (une humanité, un système politique, culturel, une gouvernance mondiale, un concept philosophique ?..). Edgar Morin parle également d'une "Terre-Patrie" : peut-être ce terme est-il défini dans le livre éponyme, mais il aurait été bon de le redéfinir ici. L'auteur de "Penser l'Europe" ne peut pas ignorer la puissance évocatrice du terme "patrie"...
On retient comme piste de résolution la nécessité du pluralisme disciplinaire, mais aussi, malheureusement, une très grande attente de "l'improbable" pour résoudre une situation qui paraît bien emmêlée.
Un essai à fuir donc, qui n'apprend ni n'apporte rien que nous ne soyons capable d'embrouiller nous-mêmes, et, si le choix se présentait, auquel il faudra de très loin préférer "Penser l'Europe", qui, lui, est lumineux.
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Notre espérance est le flambeau dans la nuit : il n’y a pas de lumière éblouissante, il n’y a que des flambeaux dans la nuit.
Pour moi, la patrie terrestre apparaît dans la conscience que nous sommes issus d’un même tronc et d’une même matrice – la terre – à travers l’évolution biologique. C’est la conscience que nous avons la même identité et que, à travers nos diversités culturelles et depuis l’ère planétaire, tous les êtres humains ont une communauté de destin pour tous les problèmes de vie et de mort.
Les développements de la science, de la technique, de l’industrie, de l’économie qui propulsent désormais le vaisseau spatial Terre, ne sont régulés ni par la politique, ni par l’éthique, ni par la pensée.
Il faut conjuguer quatre voies qui, jusqu'à présent, se sont trouvées séparées. La première voie est la réforme de l'organisation sociale qui ne peut pas être seule la voie du progrès mais qui ne doit pas êre abandonnée. La seconde voie est celle de la réforme par l'éducation qui doit se faire très en profondeur pour que l'éducation puisse aider à faire évoluer lee esprits. La troisième est la réforme de vie. Et la réforme éthique proprement dite est la quatrième. Nous devons concevoir que s'il y a véritable progrès, alors il y a possibilité de métamorphose.
Il y a un profond aveuglement sur la nature même de ce que doit être une connaissance pertinente. Selon le dogme régnant, la pertinence croît avec la spécialisation et avec l'abstraction. Or un minimum de connaissance de ce qu'est la connaissance nous apprend que le plus important est la contextualisation.
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?".
0:00 Générique
0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001.
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)
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