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Le vivant actuel n'est pas une cathédrale en flammes mais le vivant qui s'éteint. « Nous n'avons plus d'envie, plus de temps à perdre en arguties, en postures puristes, en compromis vagues, en romantisme révolutionnaire. » le défendre, explique Baptiste Morizot qui entend nous fournir un « levier d'action écologique », pour en finir avec notre sentiment d'impuissance, c'est l'aviver : raviver les braises du vivant.
(...)
« Les problèmes, disait Albert Einstein, ne peuvent être résolus avec les modèles de pensée qui ont conduit à eux. » Aussi, Baptiste Morizot s'est-il employé, au fil des pages, à déconstruire les mythes et concepts qui nous contraignent à réfléchir en opposition dualiste, et à nous proposer d'autres paradigmes. Car c'est d'abord une bataille culturelle qu'il faut mener, afin de pouvoir défendre un pluralisme des bons usages de la terre, contre tous les usages insoutenables.

Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Baptiste Morizot est un auteur dont on commence à connaître le nom, et à voir les livres en librairies, ou sur les quelques plateaux télé qui parle livres. Il produit les essais, les réflexions et les articles à un rythme élevé depuis quelques temps.
La question en achetant celui-ci, un énième, c'est "sera-ce toujours aussi bien et novateur ?"
La réponse, assez clairement, est OUI.
Bien sûr, l'auteur ressasse quelques thèmes qui lui sont chers, reparle des mêmes idées, redonne ses propositions phares, mais axe son livres sur autre chose que ceux que j'ai pu lire jusque là.
Cette fois-ci il entend déconstruire l'idée que l'on se fait de la nature et rebâtir une nouvelle métaphysique à la fois moins anthropomorphique, gestionnaire et dualiste de cette nature.
Depuis l'antiquité en effet l'homme occidental a séparé nature et culture, Hommes et bêtes, sauvagerie et aménagement par lui apporté, nature inutile et champs productifs.
De là découle aussi notre conception de la protection de la nature, pas forcément la bienvenue, ou plutôt trop manichéenne pour être efficace.
Baptiste Morizot déconstruit l'idée de la protection, de la gestion (type parc à l'américaine dont l'origine est symétrique des réserves d'indiens) et prône plutôt une levée des forçages, des barrages qui font obstacle à l'abondance naturelle du vivant qui n'a besoin de personne pour croitre et multiplier !
Il cite volontiers les livres et actions menés par Gilbert Cochet et son épouse (ré-ensauvageons la France, ou l'Europe ré-ensauvagée), notamment l'initiative récente de l'ASPAS qui a acheté un bout de forêt en Vercors pour en faire une réserve intégrale.
De cette paillette dans la forêt, il tire les fils pour désamorcer les conflits qui ont pu naître, les crispations que cette initiative a engendrée. Ces oppositions sont fausses, la seule qui existe est celle face à l'agriculture et l'industrie insoutenable, qui détruit la nature, c'est à dire nous, puisque nous humains sommes la nature, intrinsèquement liés à tous les autres vivants du globe dont nous sommes.
Nous sommes le vivant qui se défend, voilà un mantra maintes fois répétés par l'auteur au cours de cet essai.
Un slogan convaincant qui donne envie d'agir !
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Cet essai du philosophe Baptiste MORIZOT est clairement un livre militant, pour une humanité sortant de l'extractivisme et engagée dans une attitude d'égards vis-à-vis des autres vivants.
Ce que montre magistralement l'auteur, c'est l'interaction (lui dit le tissage) entre tous les occupants de la biosphère et la capacité du vivant à la résilience, pour peu que des conditions minimales soient réunies.
Les premiers chapitres, passionnants, sont consacrés à l'association ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel) qui crée, en acquérant du foncier, des réserves de vie sauvage, où règne la libre évolution. Face à des écosystèmes simplifiés par l'homme, et souvent appauvris, ces lieux forcément plus complexes et plus riches peuvent, par exemple, se montrer plus dynamiques face au changement climatique, et surtout, comme le dit l'auteur, raviver les braises du vivant et pouvoir irriguer les territoires voisins.
Baptiste MORIZOT ne cache pas les oppositions à ce type de projet, mais sa réflexion permet d'en déconstruire certaines et d'en dépasser d'autres par le dialogue, comme avec les paysans de la Conf.
Dans la suite du livre, il détricote l'histoire pour montrer comment notre civilisation s'est coupée de la "nature", et comment l'agroécologie réinvente nos liens avec le vivant. Là encore, l'auteur développe longuement l'observation d'une exploitation agricole et d'une recherche-action autour d'un verger.
L'urgence est de mettre fin aux politiques qui mettent le vivant en danger, et l'auteur n'est pas tendre avec la PAC!
Baptiste MORIZOT oblige à remettre en question des impensés, des "évidences", et à agir en conséquence, non pas désespéré comme pourrait l'être un collapsologue devant des cendres, mais confiant dans le vivant... et dans le feu qui couve dans les braises.
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Morizot continue de dérouler sa pensée. le travail de modification du regard et des égards commencé sur le loup est ici étendu au forêt, à l'agriculture. A notre environnement quotidien. Moins philosophique et plus écologique, le livre a toutes les qualités pour convaincre son lecteur de l'urgence écologique et plus encore, de le convaincre d'agir. Les solutions existent et leur mise en oeuvre est légitime. Au fil des lignes, on se dit que oui, définitivement, il faut avoir confiance dans l'avenir.

J'aurais apprécier une analyse économique et sociologique un peu plus poussée sur l'agriculture, mais cela mériterait un livre à part entière.

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Essai mélant écologie et philosophie. J'y ai trouvé des arguments intéressants pour la mise en libre évolution des forêts et comment libre évolution et exploitation raisonnée des ressources peuvent être complémentaires. Ca donne à réfléchir et ça ouvre des perspectives d'actions ​!
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Excellent livre, qui nous donne les clés de ce qu'il faudrait réellement avoir comme relation vis-à-vis de la nature. Je suis totalement d'accord avec ce que l'auteur avance, et il le fait de bien meilleure manière que ce que je peux faire, c'est pourquoi je ne peux que recommander la lecture de ce livre, en espérant que ce concept devienne l'idée majoritaire partout dans le monde, cela redéfinirait notre rapport à l'environnement pour, peut-être, enfin une cohabitation apaisée, et non plus un rapport de force ou l'humain s'exclut toujours de la nature pour s'y croire et s'y sentir supérieur.
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C'est en s'appuyant sur un exemple très concret – le projet d'une association d'acquérir une forêt dans le Vercors pour la soustraire à toute intervention humaine – que Baptiste Morizot développe sa pensée. Cette référence constante à ce qu'il considère comme un cas d'école, rend son analyse philosophique très abordable. Il développe son raisonnement de façon concentrique, en revenant à plusieurs reprises sur le même motif, la même idée qu'il aborde sous un angle différent.
Ce qu'il propose : opérer un glissement conceptuel pour passer de l'idée, un peu paternaliste à son goût, d'une « nature à protéger », à une attitude qui relèverait d'avantage d'un sentiment de confraternité avec l'ensemble des êtres vivants, êtres vivants vis-à-vis desquels il nous faudrait faire preuve de plus d'attention, et de gratitude. Faire confiance aux potentialités du vivant, maintenir le feu nourricier de la vie et se tenir prêt à en raviver les braises, quand il le faut, pour contrer les menaces qui l'atteignent.
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Pour "Raviver les braises du vivant" Baptiste Morizot nous propose en préalable un soigneux et méticuleux débroussaillage...pour maîtriser le feu qui couve.
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