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François Rosso (Traducteur)
EAN : 9782221113141
576 pages
Robert Laffont (12/05/2010)
3.96/5   219 notes
Résumé :
Le destin tient parfois à un regard. Quand Sonia, étudiante italienne à Cambridge, rencontre celui de Rajiv, jeune indien discret, elle ne se doute pas qu'au-delà d'un homme, c'est une nation entière qu'elle va épouser. Rajiv, petit-fils de Nehru, fils d'Indira Gandhi, est promis à devenir le leader politique de l'Inde. Un amour qui fera d'elle l'unique héritière de la dynastie des Gandhi.
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 219 notes
Lorsque Sonia Maino rencontre le regard chaleureux de Rajiv dans un bar de Cambridge, elle est loin de se douter qu'elle vient de lier son destin à un homme, un nom, une famille, un pays. le coup de foudre est immédiat et réciproque même si les amoureux n'ont rien en commun. La jeune italienne est issue d'une famille pauvre, lui est Rajiv Gandhi, le fils d'Indira Gandhi, le petit-fils de Jawaharlal Nehru, l'héritier de la famille la plus connue en Inde. Chez les Maino, on est loin de s'enorgueillir de cette prestigieuse lignée. Rajiv a beau être sympathique, il est surtout indien et s'il épousait leur fille, il l'emmènerait dans son lointain pays. Indira, par contre, tombe sous le charme de Sonia. Bien sûr, elle n'est pas indienne mais cela n'est pas préjudiciable pour Rajiv qui ne compte pas faire une carrière politique. L'héritier de la dynastie, c'est Sanjay, le fils cadet, le préféré d'Indira. Mais en intégrant la famille Nehru-Gandhi, Sonia entre malgré elle en politique. Indira est Premier ministre, la politique est sa raison d'être et régit la vie d'une famille héritière d'une longue tradition, qui a fondé le parti du Congrès et a contribué à l'indépendance de l'Inde. Sonia tente cependant de mener une vie normale en s'occupant de la maison, de son mari, de sa belle-mère, puis plus tard de ses deux enfants. Si elle aime son pays d'adoption, elle déteste par contre la pression provoquée par la renommée et la puissance de sa nouvelle famille et se tient éloignée des manoeuvres politiques. Pourtant, sa réserve naturelle va être malmenée par les tragédies successives que subissent les Gandhi. Sanjay meurt dans un accident d'avion, Rajiv prend sa place auprès de sa mère et quand celle-ci tombe sous les balles de son garde du corps sikh, il est appelé à répondre à son destin. Il devient Premier ministre à son tour et Sonia vit dans l'angoisse permanente de le perdre lui aussi...

Le destin hors normes d'une paysanne italienne devenue la femme la plus puissante d'Inde et à travers elle, l'histoire de cet immense pays et de la famille Nehru-Gandhi, de la lutte pour l'indépendance jusqu'au XXIè siècle.
Ni documentaire, ni véritable roman, ce Sari rose (en référence au sari tissé en prison par Nehru pour sa fille Indira) nous en apprend beaucoup sur l'Inde, la plus grande démocratie du monde, faite de contradictions et de paradoxes, constituée d'une multitude de communautés ethniques et religieuses, où les plus riches côtoient la plus grande misère. C'est aussi une mine d'informations sur les Gandhi, surtout Indira, véritable animal politique qui a voué sa vie à son pays et à la pratique du pouvoir, fidèle en cela à la prédiction paternelle qui savait que son nom serait difficile à porter et serait synonyme de sacrifice à la patrie. le règne d'Indira, long et tumultueux, sera traversé par des heurts inter-communautés, des guerres, des famines, des drames aussi bien nationaux que familiaux, mais aussi de lourds efforts pour hisser le pays au rang de puissance mondiale qui compte. Un personnage ambigu, proche de son peuple mais hostile à la contradiction, partisane de la manière forte, aveugle et sourde aux exactions commises par son fils Sanjay, initiateur, entre autres, de l'état d'urgence, d'une certaine dérive dictatoriale et d'une vaste campagne de stérilisation des hommes aussi violente qu'impopulaire.
Malheureusement pour la vérité historique, Javier Moro regarde tout ce beau monde avec les yeux de l'amour. Pour le peuple indien, Indira était une déesse, pour Moro, aussi ! Il a laissé son objectivité et son esprit critique au vestiaire pour composer un panégyrique de cette famille, dépourvu de nuances. Dirigeants hors pair, entièrement voués à leur peuple, dépourvus de toute ambition personnelle, l'esprit de sacrifice chevillé au corps...quand leurs opposants ne pensent qu'à s'enrichir, à manipuler, à fomenter des complots sans se soucier jamais du bien-être des indiens. Une vision un peu légère et manichéenne d'une famille beaucoup plus complexe qui a pourtant cumulé les erreurs. Pour Moro, elles sont minimes, fruits parfois d'une trop grande naïveté et non d'une mauvaise compréhension de la situation. Sonia apparaît comme un ange tombée du ciel, préoccupée uniquement par le bonheur de sa trop célèbre famille, fée du logis, cordon bleu, discrète, timide, polie et respectueuse. Une sainte ! Même Sanjay sort épargné de ce concerto en louanges majeures. Par contre, son épouse, l'ambitieuse, obstinée, condescendante, inutile et stupide Maneka qui s'est opposée à sa belle-famille est parée de tous ces défauts et de bien d'autres, à se demander comment elle a pu être ministre dans différents gouvernements du parti d'opposition...
En bref, si le sari rose se lit sans déplaisir, il pêche par manque d'objectivité et doit avant tout être considéré comme une biographie romancé et non une source d'informations infaillibles.
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De Javier Moro, je connaissais La Passion indienne, un roman biographique à la lecture agréable qui raconte l'histoire de la princesse de Kapurthala, espagnole d'origine mariée à un maharajah appelé Jagatjit Singh. Satisfaite par ce roman, j'ai tout de même hésité à faire entrer dans ma bibliothèque le présent ouvrage de l'auteur espagnol. La première de couverture et le titre ne m'ont effectivement guère inspirée. Pas plus que la quatrième de couverture, peu convaincante. Mais ma curiosité jamais satisfaite et mon intérêt croissant pour l'Inde ont eu raison de ce livre.

Et je ne regrette pas mon choix. le Sari rose emporte, en partie, ma satisfaction. Javier Moro, vraisemblablement passionné par l'Inde, raconte et résume l'histoire d'une famille qui a marqué et marque encore le pays: la famille Gandhi-Nehru. Je ne saurais, à mon tour, résumer ce livre tant il y aurait à dire. Il est riche en contenu. Il en dit beaucoup sur la famille et les descendants de Jawaharlal Nehru (le sari rose est celui tissé par J. Nehru, alors en prison, pour sa fille Indira Gandhi) sur l'Inde, sur son histoire, sur le parti du Congrès national indien, sur le monde politique et son fonctionnement. L'auteur espagnole - en voulant écrire l'histoire quelque peu "extraordinaire" de Sonia, jeune italienne mariée à Rajiv, fils d'Indira Gandhi - ouvre grand les portes de l'Inde qui impressionne par sa richesse, sa diversité et sa complexité.

Et la plume de l'auteur est au service de cette identité. Javier Moro ne brille pas par des effets de style. Il accepte le retrait. Son écriture est simple et fluide. Elle permet de transporter sur son dos une histoire assez dense qui pourrait, sinon, peut être, en lasser plus d'un. La simplicité de l'écriture est proportionnelle à la densité de l'histoire. Elle ne me nuit donc pas. En revanche, je reprocherai à l'auteur quelques facilités et un ton assez mielleux qui devient lassant. Et que dire des interprétations tirées par les cheveux? Exemple: expulsée de la maison familiale par sa belle-mère, alors Premier ministre du pays, Maneka Gandhi proteste sans violence devant la maison. Cette protestation suffit pour que l'auteur puisse se permettre une référence à Mahatma Gandhi.

Ce livre, intéressant, a ses lacunes. Qu'est-il donc? Un roman? Un travail journalistique? Un documentaire? L'Edition Points le range dans la catégorie "Les romans" et avertit:

Ceci est une version romancée de la vie de Sonia Gandhi. Ni Sonia Gandhi ni aucun membre de la famille Gandhi, Nehru ou Maino n'a fourni d'informations ou n'a collaboré à la rédaction de ce livre. Les dialogues, conversations et situations sont le fruit de l'interprétation de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la stricte réalité.

Là se trouvent le hic et ma critique. N'y a-t-il pas un problème à écrire un roman à partir de personnages réelles comme le fait Javier Moro? N'est-il pas incorrect de mêler ici la fiction à la réalité? Comment le lecteur peut-il faire la distinction entre ce qui relève du réel et de l'imagination de l'auteur? Ce mélange et cette confusion me dérangent dès lors qu'on parle d'évènements historiques et politiques; dès lors qu'on emploie pour personnages fictifs des individus qui ont réellement existé; dès lors qu'on les place dans des situations qu'ils ont réellement affrontées. Pour être plus exact, la manière de faire de Javier Moro me pose un peu problème. Pour échapper à la rigueur intellectuelle nécessaire à un bon documentaire, quoi de mieux que de poser l'étiquette "roman" qui ne fixe aucune limite à l'auteur? Javier Moro ne dispose pas des matériaux nécessaires à une enquête/documentaire de qualité bien qu'il ait exposé, en fin de livre, une longue bibliographie. Il veut parler de la famille Gandhi-Nehru mais ne peut interroger ses membres soit qu'ils sont morts (Nehru, Indira, Sanjay et Rajiv), soit qu'ils ne veulent parler. Alors l'auteur contourne et use de la fiction pour aborder la psychologie de ces personnalités à l'existence réelle, pour comprendre cette famille et, à travers elle, l'histoire de l'Inde. Et dans ce livre à mi-chemin entre le roman et le documentaire historico-politique, Javier Moro dessine un portrait plus qu'élogieux des membres de la famille. Il éprouve, pour eux, une tendresse et une sympathie qui va, me semble-t-il, jusqu'à minimiser leurs erreurs. Les frontières entre le réel et le fictif n'étant pas établies, je n'avais de cesse d'interrompre ma lecture pour procéder à quelques vérifications sur internet.

Raconter l'Histoire en usant de la fiction dans le but, simplement, d'échapper à la rigueur intellectuelle me dérange quelque peu. Par le biais du "roman", l'auteur peut s'écarter de la Vérité qui est pourtant, et d'une certaine façon, l'objectif d'un travail de recherche historique. Ce mélange des genres pollue mon esprit qui, dans ce domaine, n'a pas envie qu'on lui raconte des histoires. Cette absence de frontière entre le fictif et le réel a tout de même son avantage: il m'invite à la recherche. le Sari rose a cela d'intéressant: il donne envie d'en savoir plus. Et j'ai, effectivement, soif d'informations. J'ai envie d'en savoir plus sur l'Inde et son histoire, sur sa politique, sa société et ses personnalités pour me construire ma propre opinion. Et pour ce faire, quoi de mieux que d'aller soi-même à la pêche aux informations.
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Les mots s'ouvrent sur des paysages exotiques ancrés dans l'âme indienne. Je découvre la vie de Rajiv Nehru Ghandi et par là même, l'histoire d'une dynastie.
Avec une écriture sensible, Javier Moro fait vibrer mon coeur, en dessinant des tableaux de mort et de vie. Ses descriptions m'emportent loin, dans un pays fascinant. Je vis l'histoire.
A travers cette fresque, je découvre des femmes de coeur et d'esprit.
Quand l'auteur raconte le séjour de la famille sur le bord du Lac Srinagar au Cachemire, j'oublie l'Inde des tourments et de la famine et je savoure la beauté de la nature.
Moro nous plonge dans les archanes du pouvoir en Inde et de la politique d'Indira, tantôt démocratique et tantôt totalitaire avec des decisions qui surprendront plus d'un lecteur.
Et si vous voulez en savoir plus sur l'Inde des Black Cats, du rituel de la crémation, de "l'express du coeur brisé" , des chinars du Cachemire et bien d'autres choses, plongez vite dans le Sari rose, un roman passionnant.
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Une grande page de l'histoire contemporaine indienne des années 60 à nos jours.
La dynastie Nehru-Gandhi a marqué et marque encore l'Inde contemporaine : de Jawaharlal Nehru, premier dirigeant de l'Inde indépendante à sa petite-fille par alliance, Sonia Gandhi, en passant par Indira et Rajiv Gandhi, il est troublant de constater qu'un pays aussi gigantesque que l'Inde est toujours plus ou moins dirigé par la même famille. Népotisme ou véritable destin politique ? C'est ce qu'essaie de démêler Javier Moro dans ce pavé intéressant quoiqu'inégal.
Beaucoup d'éléments passionnants sur l'histoire et l'actualité du sous-continent indien, beaucoup de détails sur la vie politico-familiale d'Indira, Rajiv et Sonia Gandhi. J'ai cependant eu un peu de mal à arriver au bout de cet opus dont j'ai trouvé le style passablement ennuyeux. Par ailleurs, peut-on vraiment considérer le Sari rose comme une oeuvre objective vis-à-vis de la dynastie Nehru Gandhi ? Malgré toute la sympathie que m'avait inspirée le personnage de Jawaharlal Nehru dans le film « Gandhi », j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'angélisme de l'auteur quant au comportement politique d'Indira…
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L'histoire contemporaine de l'Inde, la dynastie Gandhi-Nehru, le destin incroyable de Sonia, jeune italienne qui accède à la tête d' un des pays les plus peuplé et puissant de la planète en épousant Rajiv, le fils d'Indira : certes cette page d'histoire est passionnante, me passionne.
Mais malheureusement, le livre de Javier Moro ne m'a pas passionnée du tout !
Et fait rarissime, je ne l'ai pas achevé. L'écriture est sèche, le style journalistique, et le roman, car c'est tout de même un roman historique, traîne en longueur, manque de nervosité, de rythme.
Parvenue à la moitié du pavé, j'ai renoncé et fermé définitivement le livre.
En conclusion, Il me semble qu'il existe des moyens plus efficace et plus fiable de découvrir l'histoire de l'Inde.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
"La famille dans laquelle je suis entrée, écrira plus tard Sonia, était circonscrite aux limites d'un foyer. Aujourd'hui, ma loyauté embrasse une famille beaucoup plus vaste : l'Inde, mon pays, dont le peuple m'a accueillie si chaleureusement et qui a fait de moi l'une de ses filles." Sonia est honnête quand elle afirme n'être plus italienne. Elle ne l'est plus, parce qu'après avoir été un simple membre de la famille Nehru-Gandhi, elle est devenue l'héritière de la dynastie. Et la dynastie Nehru-Gandhi, c'est l'Inde.
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Si Rajiv avait été esquimo, elle l'aurait volontiers suivi sur sa banquise. "Quand on aime, écrivit-elle plus tard, l'amour vous donne une force extraordinaire. Et rien ne vous fait plus peur. On ne se soucie que de la personne aimée. Et seul m'importait Rajiv. Avec lui, je serais allée jusqu'au bout du monde. Il était ma plus grande force. Je ne pouvais penser à rien ni à personne, sauf à lui."
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A travers le mur de flammes, tous trois assistent au terrible spectacle d'un être cher qui se consume et se réduit en cendres.Une autre mort ,lente, pénétrante,pour que les vivants se rappelant toujours que nul n'échappe à son destin.Cette mort, ils la perçoivent en tous leurs sens
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Les Indiens sont frustrés parce que le système n'est pas efficace, il ne répond pas à leurs aspirations. Nous devons parvenir à l'améliorer de manière drastique. Mais surtout, je suis décidé à en finir avec toutes les controverses sur la religion. Nous avons besoin d'une séparation complète entre le religieux et le politique. Le mélange est explosif, non seulement ici en Inde, mais dans le monde entier. Rajiv Gandhi Mai 1991.
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Je me sens triste. C'est un moment déchirant pour une femme que celui où son fils devient un homme. Elle sait qu'il ne dépend plus d'elle et que, désormais, c'est à lui de construire sa vie. Et même si parfois il la laisse jeter un regard sur cette vie, c'est toujours de l'extérieur. A distance d'une génération. Mon coeur en souffre.
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Le sari rose de Javier Moro - La chronique de Gérard Collard
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