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EAN : 9782221195611
448 pages
Robert Laffont (16/05/2018)
3.73/5   77 notes
Résumé :
Le 30 novembre 1803, un bateau quitte le port de La Corogne sous mille acclamations et applaudissements. À bord, une vingtaine d'orphelins, des enfants de tous âges, qui partent avec la plus noble des missions : porter le vaccin contre la variole, à peine découvert, de l'autre côté de l'océan, en Amérique. Les accompagne la douce et maternelle Isabel Zendal, chargée de prendre soin d'eux. Les héros de cette folle expédition, dirigée par l'intransigeant médecin Franc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 77 notes
L'expédition de l'espoir ("A flor de piel" titre original en espagnol) est le récit de la première et plus grande opération humanitaire et immunitaire de l'histoire de l'homme. A l'aube du 19ème siècle, il s'agissait de porter le vaccin contre la variole aux populations de l'empire espagnol, réparties en Amérique centrale, Amérique du Sud et Philippines.
A l'origine de ce projet fou pour l'époque, un homme: Francisco Javier Balmis, qui va monter l'expédition et s'entourer des meilleurs assistants pour réaliser cet exploit. Il aura l'appui du roi d'Espagne de l'époque, Carlos IV.
Sa carrière était déjà très prometteuse puisqu'il avait trouvé des remèdes contre la syphilis lors d'un séjour au Mexique, et à son retour en Espagne, avait pratiqué la vaccination anti-variolique selon la méthode de Jenner, et traduit le traité sur la vaccination du médecin français Moreau de la Sarthe. Jenner, médecin anglais, avait trouvé que le virus de la variole bovine immunise l'homme contre la variole humaine, et avait donné à son procédé le nom de vaccin, du latin vaccinus, "vache".
Pour Balmis, il s'agissait aussi de mettre en place toute une organisation propre à assurer la perpétuation sur plusieurs générations de la lymphe vaccinale, ce qui à cette époque, en l'absence de techniques de réfrigération, nécessitait une chaîne ininterrompue et bien réglementée d'enfants vaccinifères. La vaccination était réalisée en effet de bras à bras. Il s'agit donc d'un véritable exploit qui a nécessité la participation plus ou moins forcée d'enfants conduits en Amérique, et utilisés car non immunisés au départ du fait de leur jeune âge.
A chaque étape du voyage, il va falloir trouver les éléments de la chaîne humaine nécessaire au transport de la lymphe.
L'expédition va partir de la Corogne et va d'abord atteindre les Canaries, ensuite Porto Rico, le Vénézuéla. Ensuite elle se divisera en deux: Salvany, l'assistant de Balmis, devra aller porter le vaccin en Nouvelle-Grenade (la Colombie actuelle) et ensuite au Pérou et Bolivie. Balmis, quant à lui, devra porter le vaccin au Mexique et ensuite partir pour les Philippines.
Une troisième expédition partira depuis le Mexique (alors appelé "Nouvelle-Espagne") vers le Guatémala et le reste de l'Amérique centrale, celle-ci sera dirigée par le propre neveu de Balmis, Francisco Pastor.
Deux personnes vont jouer un rôle essentiel aux côtés de Balmis: son adjoint Salvany, idéaliste et poète romantique à ses heures, et aussi Isabel Zendal, qui sera en charge des enfants à bord des navires. Isabel a eu une enfance misérable, a perdu sa mère de la variole, et donc est prête à tout donner pour enrayer cette terrible maladie, qui à l'époque, touchait le cinquième de l'humanité!
De grandes difficultés vont apparaître: d'une part les aléas de la navigation, mais aussi des difficultés pour trouver des enfants à chaque étape, ce qui sera loin d'être évident. La confrontation avec les pouvoirs locaux sera parfois très délicate: ainsi à Porto Rico comme au Pérou, des tentatives de vaccination plus ou moins sérieuses avaient eu lieu avant l'arrivée de Balmis, qui devra convaincre les autorités que son procédé est de loin le plus sûr.
Le personnage d'Isabel est une belle figure féminine: surmontant sa condition, terrible à l'époque, de mère célibataire, elle franchit tous les échelons et de domestique devient infirmière puis directrice d'orphelinat et enfin responsable des enfants pendant toute l'opération humanitaire.
C'est une femme de devoir mais qui éprouve des sentiments parfois virulents contre les pratiques de Balmis qui ne veut que l'efficacité et ne s'encombre pas de considération sur la condition des personnes de son entourage. Balmis apparaît dans le livre comme un vrai leader doté d'une énorme capacité de travail et d'organisation, un excellent médecin mais malheureusement parfois maladroit quand il s'agit de gérer les sentiments des autres.
Ces personnages et cette expédition ont vraiment existé c'est ce qui rend ce roman d'autant plus poignant.
L' expédition passe pour être la première expédition sanitaire internationale et l'une des entreprises de médecine préventive les plus ambitieuses de l'histoire.
Javier Moro montre encore son grand talent pour nous dépeindre une époque, et des personnages captivants.
Il nous montre un empire espagnol au crépuscule de son histoire, et qui se lézarde de toutes parts. Les pouvoirs des dirigeants locaux, comme le vice-roi de Nouvelle-Espagne (le Mexique actuel) sont exorbitants et eux-mêmes sont prêts à tout pour s'enrichir. Les exactions de ces satrapes vont précipiter la chute d'un des plus grands empires de tous les temps.
Une magnifique oeuvre historique.
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Je n'ai jamais rien lu de cet auteur. Ce livre a été traduit par Eduardo Jiménez. La jeune fille se fraya un passage parmi les bêtes qui obstruaient l'entrée de la maison toujours plongée dans la pénombre. Outre les puanteurs
habituelles d'urine et de sueur animale. Elle était bourrée de gens et d'animaux. Elle savait que sa mère se trouvait à l'intérieur. Il y avait une odeur de rance et d'humidité. Mes yeux s'adapta a l'obscurité. Il parle encore de la Galice. Des petites fleurs jaunes sont mélangés à de la bouse de vache. Il servait d'engrais. L'absence d'un soutien masculin faisait d'elle une prostituee en puissance. Les quatre êtres petits noirauds poussèrent des cris d'orfraie.Salvanyvne put profiter bien longtemps de sa santé il attrapa la variole

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Certains événements marquent à tel point les consciences que les historiens et les écrivains les utilisent ensuite comme des repères d'un changement caractéristique, d'une transformation mémorable, comme quelque chose qui détruit et reconstruit.

Dans l'expédition de l'espoir, Javier Moro retrace une grande prouesse médicale dans une sorte de fresque historique qui galope à travers la grande Histoire, sans que les chevauchées ne piétinent jamais la réalité.

La découverte du vaccin de la variole et la vaccination massive afin d'éradiquer la maladie, ont constitué un défi médical qui a bousculé toutes les conventions.
L'auteur espagnol amène de surcroît dans sa saga un vent de modernité et de féminisme en mettant en exergue la trajectoire surprenante d'une femme que rien ne destinait à accomplir de si grandes prouesses.

Il y a quelque chose de Cent ans de solitude dans la construction de personnages brillants d'intelligence mais complètement handicapés des sentiments, toujours en proie à une lutte constante entre l'acceptation de leur destin et le besoin maladif de reconnaissance.

Un roman feuilleton publié en 2015 et quelque peu miroir du temps présent.
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J'avais sans remord laissé tomber le Sari rose en son temps et, si ce n'était pour en parler dans le groupe du prix des Lecteurs de Cognac, je crois bien que j'aurais abandonné L'expédition de l'espoir avant la fin… Ce roman n'est pourtant pas sans intérêt. Javier Moro y raconte l'épopée d'une poignée de volontaires qui porteront le vaccin contre la variole dans la totalité de l'Empire espagnol, au tout début du XIXe siècle. Deux médecins, Francisco Javier Balmis (ambitieux, autoritaire, égoïste, insensible) et Josep Salvany (désintéressé, généreux, altruiste, aimable, mais tuberculeux) et une « infirmière », Isabel Zendal (toutes les qualités, aucun défaut, sauf au début celui d'être trop crédule), accompagnés d'une poignée d'enfants, vont accomplir cette étonnante et indispensable tâche : convaincre les élites ainsi que les populations superstitieuses et parfois hostiles, et finalement réussir à les vacciner.
***
Je ne vous dirai rien des détails qui concernent la vaccination et la manière de transporter le vaccin : c'est ce qui fait l'intérêt de ce roman très documenté. C'était pour moi une vraie découverte qui justifie les trois étoiles accordées à ce titre. Un gros tiers du livre est consacré à la présentation de Balmis et d'Isabel Zendal. Lui est caricaturalement antipathique, elle cumule les qualités au point que son personnage finit par manquer de crédibilité. Page 179, enfin, l'embarquement ! Regain d'intérêt. Les premières péripéties sur le bateau se révèlent surprenantes au début : une femme à bord, des enfants trop jeunes pour être aussi disciplinés que tout le monde l'escomptait, la mauvaise santé de Salvany, etc., mais on retombe très vite dans les clichés, en particulier sentimentaux, et surtout, les expériences des uns et des autres deviennent très répétitives. J'avoue avoir trouvé ça interminable ! Je n'ai pas non plus été séduite par l'écriture, somme toute assez banale, et plusieurs remarques bien sexistes, attribuables au narrateur à la troisième personne et non pas aux personnages, m'ont agacée. Mais comme toujours, je suis sûre que les aspects qui m'ont déplu ont ravi d'autres lecteurs, et c'est tant mieux !
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Très fort de raconter une expédition scientifique réelle du XIXème siècle en y mettant suspense et émotion.
Comme vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre qui raconte de façon romancée (à peine) l'expédition espagnole initiée par le roi Carlos IV et qui permit de vacciner contre la variole, alors particulièrement meurtrière, plusieurs centaines de milliers de personnes en Nouvelle Espagne ( Amérique du Sud et jusqu'au Texas). Tout cela par un procédé unique et particulièrement bien pensé.
Les personnages, notamment les principaux qui ont existé, sont très bien campés, psychologiquement bien analysés tout au long de ce périple de 3 ans qui fut mouvementé mais gratifiant pour la médecine.
Le fait de suivre dans une première partie l'enfance et la jeunesse des deux protagonistes principaux, Isabel, une mère célibataire impliquée dans la santé et l'enfance orpheline, et Balmis le médecin, nous donne l'impression de les connaître parfaitement et on suit avec d'autant plus d'empathie leurs réussites et déboires, leur vie et leurs rêves, différents.
Et bien sûr, on apprend beaucoup sans s'en rendre compte, sur cette époque des Lumières, sur la vie dans ces territoires espagnols, l'importance de lutter contre la variole (premier vaccin réalisé), les expéditions maritimes et leurs dangers, la vie des orphelins de cette époque...Un grand nombre de thèmes sont évoqués, de belle manière, dans une écriture soignée, fluide, et on sent que l'auteur est extrêmement documenté.
Certes, il y a quelques longueurs, mais la passion de l'auteur se ressent et nous emmène facilement dans cette aventure, vraiment incroyable quand on sait l'importance des vaccins de nos jours.
On ressort de ce livre heureux, plus savant (!), ému, épaté, et on se dit que cela fait du bien de lire ce type de roman de temps en temps.
Un livre que je recommande donc grandement aux fans d'histoire, de médecine, d'Espagne, et tout simplement de belles histoires bien contées.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont pour la découverte de ce très bon livre.
#L'expéditionDeL'espoir #NetGalleyFrance
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critiques presse (1)
Actualitte
01 juin 2018
L’époque est aux superstitions et à l’instabilité politique : étonnant comme cette accroche vaut tant pour aujourd’hui que pour cette année 1803. L’expédition de l’espoir, que signe Javier Moro, n’aurait pas pu mieux porter son nom.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Balmis lui dit avec une pointe d'ironie:
- A présent, vous voilà devenu le "roi dans d'autres chairs".
Cette phrase, prononcée par un ancien vice-roi du Pérou, un autre satrape, reflétait parfaitement le pouvoir attaché à cette charge.
Le vice-roi était l'homme le plus puissant du vaste Empire américain d'Espagne. Son supérieur immédiat, le roi, vivait à sept mille kilomètres de distance, et la probabilité d'une visite de ses territoires d'outre-mer était nulle. Iturrigaray répondit:
- Disons que Dieu est au ciel, le roi, en Espagne, et qu'ici il y a moi.
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Isabel ignorait toujours ce qu’elle était vraiment, car elle ne ressemblait à personne et ne pouvait se comparer à aucune autre femme. Elle n’était ni de la haute société ni du peuple, ni riche ni pauvre, ni cultivée ni ignorante. Elle était à la fois galicienne, espagnole et mexicaine. Elle était garde d’enfants, spécialiste de la vaccination, infirmière… Elle était médecin sans en avoir le titre. Et elle était également une mère de famille originale, sous une forme peu fréquente à cette époque.

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Balmis et son équipe furent triomphalement accueillis à Caracas, au milieu des salves d'artillerie, des vivats, des accords de musique et des feux d'artifice. A l'hôtel de ville, le capitaine général et gouverneur Guevara Vasconcelos le remercia de sa venue et lui rappela que Caracas avait été durement frappée par la dernière épidémie (de variole) qui avait tué huit mille personnes sur une population de trente mille.
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Isabel ignorait toujours ce qu'elle était vraiment, car elle ne ressemblait à personne et ne pouvait se comparer à aucune autre femme. Elle n'était ni de la haute société, ni du peuple, ni riche ni pauvre, ni cultivée ni ignorante, elle était à la fois galicienne, espagnole et mexicaine. Elle était garde d'enfants, spécialiste de la vaccination, infirmière.. elle était médecin, sans en avoir le titre... (../..) elle voulait être ce qu'elle était une femme libre; entourée d'affection. Seule par choix, non par obligation comme elle s'était sentie jusqu'alors. p402
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"Les hommes se souviennent plus aisément des faits de guerre et des ragots d’alcôve que des actes en faveur de l'humanité." (p 478)
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