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3,73

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Certains événements marquent à tel point les consciences que les historiens et les écrivains les utilisent ensuite comme des repères d'un changement caractéristique, d'une transformation mémorable, comme quelque chose qui détruit et reconstruit.

Dans l'expédition de l'espoir, Javier Moro retrace une grande prouesse médicale dans une sorte de fresque historique qui galope à travers la grande Histoire, sans que les chevauchées ne piétinent jamais la réalité.

La découverte du vaccin de la variole et la vaccination massive afin d'éradiquer la maladie, ont constitué un défi médical qui a bousculé toutes les conventions.
L'auteur espagnol amène de surcroît dans sa saga un vent de modernité et de féminisme en mettant en exergue la trajectoire surprenante d'une femme que rien ne destinait à accomplir de si grandes prouesses.

Il y a quelque chose de Cent ans de solitude dans la construction de personnages brillants d'intelligence mais complètement handicapés des sentiments, toujours en proie à une lutte constante entre l'acceptation de leur destin et le besoin maladif de reconnaissance.

Un roman feuilleton publié en 2015 et quelque peu miroir du temps présent.
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Isabel a treize ans lorsque sa mère meurt de la variole, le 31 juillet 1788. Aînée de la famille, elle est placée dans une bonne famille pour s'occuper des enfants. En effet, elle a appris à lire avec le curé de son village, dans un groupe où elle était la seule fille.


Francisco Javier Balmis, un médecin ambitieux, est parti à l'autre bout du monde, pendant onze ans, laissant femme et enfant, pour ses recherches médicales. Il a réussi à soigner certains cas de syphilis. Alors que la variole tue beaucoup de monde en Espagne, mais aussi dans les territoires appartenant à l'Espagne, le roi décide de lutter contre l'épidémie.


Jusqu'à maintenant, c'était la variolisation qui était utilisée. Il s'agissait d'inoculer le virus de la variole avec pour objectif d'empêcher la maladie.


Balmis est chargé de monter une expédition afin de propager la méthode Jenner. Ce médecin anglais a étudié la variole chez les vaches : elle est moins virulente que celle des humains. Sa méthode consiste à inoculer le virus bovin chez l'homme. C'est le début de la vaccination.


Pour transporter le vaccin jusqu'en Amérique, le médecin va mettre en place une chaîne. Il va partir avec des enfants. Afin que le sérum soit conservé, le virus passera de bras en bras. En raison de la difficulté de convaincre des parents de laisser partir leurs petits, ce seront des orphelins qui constitueront cette chaîne humaine, sans que leur avis soit demandé. Isabel prendra soin d'eux.


Quant au Docteur Josep Salvany, il sera l'assistant de Balmis. A chaque étape, l'expédition formera les soignants des villes afin que toute la population soit vaccinée.


L'expédition a commencé le 30 novembre 1803.


L'expédition de l'espoir relate un fait historique méconnu. Après ma lecture, j'ai fait des recherches sur internet et j'ai trouvé très peu de choses sur cette expédition qui était, pourtant, un projet de grande envergure et qui a fait beaucoup pour la médecine. La variole est complètement éradiquée depuis 1980, le dernier cas connu date de 1977, grâce aux campagnes de vaccination. C'est une maladie qui tuait énormément. Découvrir que l'origine de la lutte contre cette maladie date du début du Xixème siècle, avec tous les moyens qui ont été mis en oeuvre, m'a énormément surprise et je regrette que ce sujet soit si peu connu.

D'un point de vue historique, ce livre est très complet. Javier Moro relate les difficultés rencontrées, l'accueil qui n'a pas toujours été chaleureux dans les villes. Son récit fait réfléchir car, à certains endroits, l'appât du gain était plus important que la santé publique. A notre époque, on parlerait de scandale sanitaire. de plus, d'un point de vue éthique, j'ai eu des moments pendant lesquels j'étais partagée. Ces orphelins ont été emmenés au bout du monde pour sauver les populations, en formant une chaîne humaine (le vaccin passait de bras en bras afin de le conserver). Or, personne ne leur a demandé leur avis et certaines conséquences ont été terribles.

Si ce n'avait pas été un roman, je ne l'aurais sûrement pas lu. Les détails sont si complets et les données sont tellement accessibles, que longtemps après ma lecture, je me souviens de tout ce que j'ai appris. Et je retire une certaine fierté de connaître ce pan de l'histoire de la médecine. La forme romancée a permis que ma lecture soit très agréable et que les faits s'impriment dans mon esprit, sans effort de ma part.


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Je tenais tout d'abord à remercier chaleureusement NetGalley et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce service presse numérique.
L'évocation de voyage en bateau que suggéraient à la fois la très jolie couverture et le titre de ce roman m'a directement attirée ! Quand la lecture du résumé est venue confirmer ce que j'escomptais, je n'ai plus hésité et j'ai envoyé une demande sur le site de NetGalley ! Et… j'ai passé un bon moment de lecture dans l'ensemble ! Toutefois, celle-ci ne m'a pas transcendée et j'ai eu quelques réserves vis-à-vis de certains aspects.
Première petite déception : malgré l'emballage évocateur, il faut attendre environ la moitié du livre pour voir nos héros embarquer sur un navire. Mes attentes étant tout autre à ce niveau, j'ai dû prendre mon mal en patience. Cependant, je comprends que l'auteur ait voulu prendre le temps de placer son contexte et de présenter ses personnages dans un souci d'exactitude historique.
En effet, et bien que ce récit soit largement romancé, Javier Moro a entrepris de nombreuses recherches pour être au plus proche de la vérité (aussi bien concernant les grandes lignes de cette histoire que de l'Histoire en générale). Il a voyagé un peu partout en Espagne et en Amérique du Sud, a lu de nombreux documents en lien avec cette expédition, a rencontré des spécialistes dans ce domaine, etc. J'ignorais ce petit « détail » avant de commencer le roman. Quand je l'ai découvert, j'ai mieux compris le pourquoi de cette longue « mise en place »…
Ce livre retrace ainsi une grande campagne philanthropique visant à propager à travers le monde, et surtout à travers le royaume d'Espagne au sens large du terme (la péninsule ainsi que toutes ses colonies), le vaccin contre la variole. À cette époque, cette maladie, éradiquée depuis 1980 et dont le dernier cas a été recensé en 1977, était une des principales causes de mortalité dans le monde ! Divulguer ce vaccin (et ce gratuitement) à l'ensemble de la population relève donc d'un acte très charitable et mémorable, pourtant méconnu et presque tombé dans l'oubli aujourd'hui….Tout comme le rôle d'Isabel, seule représentante de la gente féminine à bord et première femme infirmière d'Espagne (si je me souviens bien). Engagée au départ pour surveiller les enfants lors de la traversée, elle s'est vite révélée indispensable à la bonne marche de l'entreprise.
Durant la première partie de son roman, Javier Moro nous présente cette femme exceptionnelle ainsi que Balmis, le futur directeur de l'expédition (un autre personnage ayant réellement existé). Malheureusement, je n'ai pas spécialement adhéré à cette « première partie », entre autre parce qu'une distance s'est très vite instaurée entre moi et les personnages. En raison de l'emploi du passé ou de l'imparfait à répétition, peut-être ? Ou encore du fait que l'auteur fait très régulièrement des sauts temporels, se contentant de passer rapidement sur les moments-clés de la vie de nos deux héros. Je peux tout à fait comprendre son choix ainsi que le côté « réalité » historique qu'il a voulu mettre en avant et qui justifie, selon moi, son style. Toutefois, je n'ai, de ce fait, pas vraiment été touchée par les personnages ou par leur histoire. Je manquais d'éléments concrets auxquels me raccrocher : des petits détails du quotidien, des anecdotes qui font que je me serais attachée à eux. Cependant, Isabel me plaisait dans les grandes lignes, au contraire de Balmis qui paraissait vaniteux et insensible, malgré le domaine dans lequel il exerçait. Sa soif de gloire primait sur l'envie de sauver des vies et justifiait ses décisions souvent discutables.
Une fois l'expédition lancée, le récit a réellement pris de l'intérêt à mes yeux ! Un troisième personnage fait alors son apparition : Salvany, un homme doux, ouvert aux autres et sensible (l'antithèse de Balmis en d'autres termes). Sa maladie le rend peut-être fragile physiquement mais sous cette faiblesse, il cache un mental d'acier qui va lui permettre d'aller au bout de sa mission ! de nombreux enfants, porteurs du vaccin et garants de la réussite du projet, font également partie de l'aventure ! J'ai été touchée, révoltée, attristée,…et heureuse aussi parfois par tout ce que ces personnages vont vivre : les difficultés qu'ils vont rencontrer aussi bien naturelles qu'humaines seront nombreuses. Si les premières sont presque inévitables vu la durée du voyage, les secondes le sont beaucoup moins vu sa portée et son importance humanitaire !! Ainsi, si certains dirigeants accueillent la petite troupe avec tous les honneurs qui leur sont dus, d'autres, bien plus égoïstes, n'hésitent pas à leur mettre des bâtons dans les roues, mettant ainsi en danger la santé de la population, au profit de leur seule gloire ! Certaines situations étaient tout bonnement abjectes. Si cette seconde partie a suscité ma compassion face au sort des personnages, ils ne m'ont toutefois pas touchée autant que je l'aurais voulu, malgré la présence des orphelins. Balmis reste jusqu'au bout très froid et hautain. Cette expérience inédite va quelque peu modifier sa vision des choses et l'adoucir (un peu) mais elle ne le change pas du tout au tout. Quant à Isabel, j'ai parfois eu du mal à la cerner : entre la servante obéissante du début et la femme affirmée qu'elle devient par la suite, il y a un monde. Même si j'ai assisté à son évolution, j'ai l'impression d'avoir sauté certaines étapes et de ne pas avoir tout saisi de sa transformation. Comme s'il me manquait l'un ou l'autre élément pour tout raccorder... Salvany est le seul que j'ai vraiment apprécié avec Candido, peut-être (un des petits orphelins au fort caractère) !
J'ai appris énormément de choses en lisant cet ouvrage ! Je ne connaissais rien (ou presque) à la variole et au procédé de vaccination. Cependant, j'ai également pris conscience que la médecine n'est pas un univers qui m'attire spécialement. Les passages où l'auteur décrit le processus de vaccination ou utilise des termes plus techniques et spécifiques à ce domaine ne me passionnaient pas. Et pourtant, en total contradiction, j'étais contente d'en découvrir plus à ce propos et de m'ouvrir à ce monde inconnu.
En bref, un livre très intéressant qui exhume des brumes de l'oubli un fait historique d'une importance scientifique et humaine indéniable ! L'auteur maitrise parfaitement son sujet ! de plus, il choisit de mettre en avant une femme, Isabel, dont l'histoire, elle aussi méconnue, mérite d'être citée en exemple. Si j'ai été un peu déçue dans mes attentes de voyage en mer au début et que j'aurais aimé m'attacher davantage aux personnages, ce roman reste une bonne lecture ! Il ravira les passionnés de médecine et permettra aux novices dans ce domaine (comme moi) d'enrichir leur culture générale !

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Une histoire véridique romancée. A la fin 18ème, un médecins part de l'Espagne avec un groupe d'enfants orphelins pour rejoindre l'Amérique du Sud. les enfants sont vaccinés un par un pour se transmettre le bacille de la variole, le temps qu'ils soient guéris et imunisés. A Travers son périple et celuis de ses collègues en Amérique du sud et aux grandes Antilles, ce seront des dizaines de milliers de personnes qui auront été vaccinées.On trouve aussi le destin d'une jeune fille issue d'un milieu hyper pauvre et rural qui accompagnera les orphelins, prélevés de site en site, et tentera tout pour leur future adoption. Lu dans sa VO, c'est un roman bien écrit, riche en vocabulaire et en tournures de phrases.
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Le sort de ces jeunes enfants m'a beaucoup émue, on n'est pas sans penser aux petites souris utilisées aujourd'hui dans nos laboratoires. Il faut donc se recentrer, nous sommes au 19e siècle et la vie reste cruelle. Une fois la vaccination faite, à chaque escale d'autres enfants montent sur les bateaux et ceux à bord cèdent leur place. À terre, ils seront adoptés ou vendus… Mais bien souvent, ils seront dirigés dans des filières beaucoup plus illicites et tout le monde ferme les yeux.
Lien : https://www.wonderbook.fr/le..
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