L'invasion a débuté le 26 janvier 1788. C'est sous ce terme que les aborigènes commémorent l'événement. Les britanniques n'y sont pas allés de main morte pour former leur colonie et la peupler, au cours des années suivantes. Tout d'abord avec les "convicts" (les condamnés). L'Australie a servi à la couronne britannique de colonie pénale entre 1788 et 1868 - 160 000 forçats, hommes et femmes, condamnés (souvent pour des broutilles) à travailler à la construction et au développement de la colonie, utilisés à la fois par les autorités publiques et par les colons libres, les propriétaires terriens.
Puis à partir de 1850 une ruée vers l'or va quadrupler le nombre de colons en 20 ans.
Mais tout cela n'a pas cessé avec le 20e siècle, c'est ce que nous raconte l'auteur britannique
Michael Morpurgo, dans ce roman aussi bien destiné aux adolescents qu'aux adultes. L'histoire qui s'appuie sur des faits réels se déroule au 20e siècle et met en scène de jeunes enfants (entre 6 et 13 ans) britanniques, orphelins, envoyés sans qu'ils n'aient eu de mot à dire vers le pays "downunder". Un pays de cocagne où une nouvelle vie allait s'offrir à eux. Pour un certain nombre d'entre eux, il s'agissait plutôt d'une vie de travaux forcés, apparentées à de l'esclavage.
Le livre est structuré en deux parties distinctes très différentes.
La première partie raconte toute la vie d'un de ses enfants, de son départ d'Angleterre à l'âge de 6 ans jusqu'à son décès plusieurs dizaines d'années plus tard.
La seconde partie raconte la navigation en solitaire de la fille de ce personnages, de Hobart, la capitale de la Tasmanie, vers l'Angleterre, dans le but de retrouver un hypothétique lien familial.
De mon point de vue, cette seconde partie n'est pas à la hauteur de l'histoire émouvante de l'enfant déraciné. le roman aurait pu utilement s'en passer et rester focalisé sur l'histoire du jeune orphelin, quitte à la développer quelque peu.
La première partie n'en constitue pas moins un texte fort, émouvant et édifiant qui marque le lecteur et laisse à penser.
À lire donc pour cette première partie, la suite est dispensable.
Dommage que l'auteur est lâché la proie pour l'ombre.