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Critique de Sharon


D'emblée, je sais que je retrouve dans ce livre un des thèmes majeurs de l'oeuvre de Michaël Morpurgo, thème sous-jacent parfois comme dans Tempête sur Shangri-La, le Royaume de Kensuké, ou Shadow, ou, comme dans ce roman, fil conducteur : la guerre et ses conséquences sur les destins individuels. Nous retrouvons aussi les liens qui unissent les hommes et les animaux, liens toujours positifs, et parfois inspirés d'histoires réelles (Shadow, encore une fois, ma prochaine lecture en VO).
Autre point commun : le narrateur est un enfant, qui nous raconte les faits dix ans plus tard. Mickaël surnommé Bowie, a en effet reçu une lettre étonnante de la part de sa grand-mère. le mot est faible : non seulement elle lui annonce une nouvelle extraordinaire (que l'auteur a l'habileté de ne pas nous dévoiler) mais elle lui envoie son journal intime, qui couvre les années 1943-1944.
Je rapprocherai ce livre du roman le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de Mary Ann Shaffer .Il nous fait découvrir la vie à l'arrière du front, pendant la seconde guerre mondiale. le récit est moins tragique : les allemands n'occupent pas le territoire. La guerre n'est visible que par l'absence du père de Lily, parti volontairement au Front, et la présence des enfants londoniens évacués à cause des bombardements et des privations (nettement moins nombreuses à la campagne) et des Yankees, qui viennent préparer le débarquement.
Ce roman pose beaucoup de questions. Pourquoi combattre quand on y est pas obligé, comme le père de Lily ? Pourquoi aller délivrer des personnes que l'on ne connaît pas ? Pas de réponses toutes faites, banales et moralisatrices mais des décisions individuelle, longuement muries. Je citerai Adolphus T. Tips, citant son ami Harry :
Vous savez ce qu'il m'a dit ? Il m'a dit : "Je sais pourquoi je fais ça, c'est pour qu'on soit plus jamais les esclaves de personne, voilà pourquoi. on a eu notre liberté, et on laissera personne nous la prendre. On va la garder." Voià ce qu'il m'a dit. Mais, quand j'irai en France, je me battrai pour la liberté de personne. Je me battrai pour Harry, et ils auront intérêt ) faire gaffe parce que, maintenant, je suis fou furieux, et je me battrai comme un fou, p. 162.
Lily évolue au fil des pages et même si l'enfance n'est pas loin (voir l'écriture "en escalier" quand elle écrit dans le noir ou les traces de pattes boueuses), la guerre fait irruption dans le petit village et la fait murir - ce qui ne signifie pas devenir sage.
Bref, encore et toujours un très beau roman signé Michaël Morpurgo.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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