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Citations sur La Reine et l'assassin (13)

Mercredi 10 juin 1840.

La reine Victoria exigeait que son emploi du temps quotidien fût communiqué à la presse. Sur le trône depuis simplement trois ans, la jeune monarque voulait se démarquer de ses prédécesseurs que personne ne voyait jamais. Déterminée à nouer un lien avec son peuple, elle se déplaçait fréquemment en carrosse dans les rues de Londres et le faisait annoncer : occasion pour tous ses sujets de la voir et l’acclamer.
Sa sortie la plus régulière se déroulait, sauf rare exception, chaque jour à dix-huit heures, dans un carrosse ouvert, avec le prince Albert qu’elle avait épousé quelques mois auparavant. Au sortir de Buckingham Palace, l’itinéraire était toujours le même : le couple royal prenait Constitution Hill sur la gauche, longeait Green Park, puis gagnait Hyde Park et achevait sa boucle en rentrant au palais. Deux cavaliers les escortaient.
(…)
Ainsi, les milliers de personnes qui venaient ovationner Victoria avant son mariage avec Albert n’étaient plus que quelques centaines. Il arrivait même que des sifflets se fissent entendre. Quand le carrosse était vide, certains n’hésitaient pas à lancer des pierres.
En cette douce soirée de juin, un homme manifesta son désaccord de manière plus catégorique. Au moment où le cortège passait devant Green Park, l’individu sortit de la foule et brandit un pistolet. Il se tenait à cinq mètres quand il tira.
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Tandis qu’une main libérait le verrou et ouvrait la porte, le gentleman se tînt prêt avec sa canne à pommeau d’argent.
- Monsieur le comte n’attend pas de visite, s’étonna le majordome.
Le gentleman frappa de toutes ses forces, un coup à la tête qui renversa l’homme sur le sol en marbre. Le cœur palpitant de satisfaction, il pénétra à l’intérieur et referma la porte. Quelques pas rapides le menèrent dans un vestibule spacieux. Une servante se figea au bas de l’imposant escalier, visiblement étonnée que le majordome n’escortât pas le visiteur. Le gentleman lui asséna un coup de canne rageur, sentit le pommeau fendre le crâne. La femme s’écroula dans un râle d’agonie.
La disposition de la pièce lui était connue car il s’était plusieurs fois rendu dans cette demeure, sans sa fausse barbe. Supprimer les domestiques serait une affaire vite réglée. La véritable satisfaction viendrait ensuite, quand il s’occuperait de leur maître. Tenant sa canne d’une poigne ferme, il poursuivit son œuvre.
Le temps était venu de rafraîchir les mémoires, d’infliger des châtiments.
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Je ne devrais sans doute pas m’étonner de cette réaction de la part de l’auteur de De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts.
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L’assassin se serait fait remarquer s’il avait écarté les rideaux à l’arrière ou sur le côté pour s’introduire dans le box. Il n’a pas davantage enjambé la paroi à l’avant, sans quoi nous l’aurions repéré. Et puis, lady Cosgrove l’aurait forcément vu et aurait alors poussé un cri. Non, le meurtrier n’a pu s’y prendre que d’une seule manière : il était tapi derrière un banc et il s’est faufilé dans son dos. Il a frappé pendant que tout le monde était concentré sur le chant.
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Parler de la guerre me donne mal à la tête. J’ai une question à vous poser. Alors que certaines personnes meurent d’une seule cuillerée de laudanum, vous qui l’avalez par rasades, non seulement vous résistez mais vous ne cessez de bouger !
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Il n’est pas de calamité par laquelle Dieu nous éprouve que nous ne saurions supporter. Dès lors que le Seigneur est à nos côtés…
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Quelques fidèles tendirent les mains pour applaudir, mais se ravisèrent en se rappelant qu’ils étaient à l’église
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Il touchait au but, allait enfin goûter cette consolation qu’il attendait depuis une éternité. Il s’y était préparé au prix de souffrances inimaginables. Malgré la violence de ses émotions, il gardait une allure mesurée, déterminé à ne pas laisser la précipitation émousser son plaisir. Même dans le brouillard, il n’avait aucune peine à se diriger. Tant de fois il avait refait cet itinéraire dans sa tête ! Quinze ans auparavant, jeune garçon aux abois, il avait parcouru ce même trajet : à droite dans Piccadilly, puis à gauche dans Half-Moon Street, et encore à gauche dans Curzon Street, course erratique et effrénée en implorant qu’on lui vienne en aide. Ses suppliques affolées lui revinrent en mémoire, écho lointain, alors qu’il atteignait la rue nommée Chesterfield Hill.
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« Chez l’assassin digne d’être qualifié d’artiste, il se déchaîne quelque tempête passionnelle – jalousie, ambition, vengeance, haine – qui crée en lui un enfer. »
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À la longue, la drogue perdit son effet revigorant, et De Quincey dut en prendre de fortes quantités rien que pour subsister. Alors qu’une simple cuillerée de laudanum pouvait tuer qui n’était pas habitué, De Quincey, au plus fort de son addiction, en ingurgitait près d’un demi-litre par jour pour se sentir dans son état normal, en plus de « gober les pilules d’opium de son drageoir comme un autre grignoterait des noisettes », selon un ami. À cause de cette drogue, il était sujet à de redoutables cauchemars. Chaque nuit lui semblait longue comme un siècle. Les fantômes d’êtres chers lui rendaient visite. Toutes les blessures et tous les chagrins de sa vie refaisaient surface pour le hanter, et ces cauchemars l’amenèrent à découvrir un monde intérieur insondable, des gouffres et des abîmes que le soleil n’éclaire jamais, des profondeurs derrière les profondeurs.
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