AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patrijob


Court roman en transit destiné à retourner vers son propriétaire, j'ai profité de son bref passage en mes murs pour tenter de retrouver le parfum doux/amer des fleurs d'Hiroshima.
J'ignorais qu'il avait fait l'objet d'une réédition près de quarante ans après sa première parution aux éditions "J'ai lu".
À l'époque, j'avais 15 ans et les lectures imposées par l'école me réjouissaient autant qu'elles me pesaient : Lire, oui ! Mais à mon rythme et sans avoir à exécuter ce fastidieux travail d'analyse qu'il fallait de surcroît rendre dans un délai imparti.
Les fleurs d'Hiroshima faisait partie de la liste et c'est avec une certaine émotion que je me suis plongée à nouveau dans le récit d'Edita Morris.

De nos jours, la littérature japonaise jouit d'un succès certain.
Souvent servie par une plume délicate et poétique, elle se veut l'expression d'une culture à la fois raffinée et ancestrale.
Edita Morris n'était certes pas japonaise mais sa volonté de dénoncer les injustices l'a amenée à côtoyer ce peuple si attaché aux convenances et à la bienséance qu'il en viendrait presqu'à s'excuser d'exister.
Elle a eu à coeur de dénoncer les conséquences du bombardement atomique du 6 août 1945 et d'attirer l'attention mondiale sur le sort réservé, 15 ans après, aux rescapés de la catastrophe.
Stigmatisés par les nouveaux habitants de la nouvelle Hiroshima, ils tentent de cacher les séquelles physiques et psychologiques dont ils sont victimes.
Cancers, malformations, stérilité s'ajoutent au choc post-traumatique et leur laissent entrevoir un avenir bien sombre.
Dans ce petit livre, elle donne la parole à Yuka, jeune trentenaire, qui fait découvrir à son hôte américain une triste réalité qu'il était loin de soupçonner.
Un récit où la pudeur tente maladroitement de dissimuler une souffrance atroce et honteuse.

Bientôt disparaîtront les derniers "hibakushas", victimes irradiées, et plus personne ne pourra témoigner.
Leur crainte légitime est que cette monstrueuse expiation qu'on leur a fait subir ne tombe dans l'oubli.
Avec eux, crions encore aujourd'hui : "Plus jamais Hiroshima" !
Commenter  J’apprécie          397



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}