Lucky Luke, tome 11 : Le cavalier blanc

Lucky Luke tout de blanc vêtu et lancé dans une tirade face à une belle blonde sous le regard bien malicieux de sa monture (qui se gausse au passage), voilà qui surprend pour une couverture. Dans cette aventure, notre héros se trouve embarqué malgré lui dans le parcours d'une troupe de théâtre populaire et ses représentations ... mais tout ne se passe bien évidemment pas comme prévu pour notre cow-boy qui ne peut jamais connaître la fin du mélodrame auquel il assiste à maintes reprises, des alertes aux attaques à main armée des banques intervenant en pleine représentation.

C'est donc une enquête particulière que notre héros est conduit à mener avec son lot de gags plus ou moins judicieux concoctés par le duo Morris / Goscinny.

C'est surtout la couverture de cette bande dessinée qui m'a tapée dans l'oeil lors de mon passage à la médiatheque.
Voir Lucky Luke tout de blanc vêtu en train de déclamer une tirade tandis que son cheval rit ( enfin, je devrais dire, hennit ) à gorge déployée, je trouve cela excellent comme couverture !!
L'histoire est originale. Notre cow-boy se retrouve à côtoyer une troupe de théâtre itinérante qui joue un drame intitulé , comme le titre l'indique, le cavalier blanc.
A chaque représentation, une banque se fait dévaliser. Notre cow-boy a beau faire le lien avec les comédiens, il n'arrive pas à prouver leur culpabilité et c'est plutôt lui qui se retrouve en ligne de mire des différents habitants.
Luke va même se retrouver à devoir endosser le rôle titre, et la, on assiste à une poussée de trac assez impressionnante pour cet homme qui n'a peur de rien ou presque....
Une lecture sympathique...

Au fin fond du Far-West, les distractions sont rares. Entre le saloon, les danseuses de french-cancan, le rodéo et la messe dominicale, les cow-boys n'avaient guère l'occasion de se détendre… disons, intelligemment. Très vite, des troupes de théâtre itinérantes ont parcouru les pistes pour initier les colons aux joies des grands textes du répertoire. A partir de ce fait, René Goscinny a élaboré une histoire dans laquelle Lucky Luke comprend qu'il existe une relation de cause à effets entre la présence d'une troupe de théâtre et des cambriolages. Il la suit de ville en ville, à un tel point, qu'il se retrouve lui-même sur scène à incarner le cavalier blanc, défenseur de la veuve et de l'orphelin.
Toujours aussi drôle quand il s'agit de se moquer des clichés culturels, Goscinny, toujours aussi bien servi par le dessin de Morris, réussit même une mise en abyme particulièrement pertinente. Lucky Luke, le cow-boy redresseur de torts, devient un personnage d'opérette, au costume immaculé, déclamant des fadaises pour séduire les foules. Alors que le vrai aventurier ne dit pas grand-chose, il est plutôt dans l'action. Si bien que dans une ville de charbonnages, il fait tache, au propre comme au figuré.

Le scénario est un classique : des desperados utilisant une façade de troupe théâtre (les tronches de la troupe sont excellentes), et Lucky Luke à leur poursuite ! il y a quelques surprises et les intrigues sont assez soignées, l'humour tient essentiellement au rôle de Jolly Jumper (le cheval blanc, comme il le fait remarquer) ! Ce n'est pas le meilleur de la période Dargaud, mais plaisant à lire !

Une aventure de Lucky Luke assez plaisante avec quelques bons gags de la trempe Goscinnyenne.
Lucky Luke va se confronter au monde du théâtre populaire et à une nouvelle histoire de cambriolage de banque. Peut-être que les méchants manquent un peu d'envergure pour en faire un épisode incontournable de la série, cela reste tout de même un bon moment de lecture.