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Critique de Pavlik


Canyon Apache est le sixième tome des aventures de Lucky Luke, il est le fruit de la collaboration de Morris et Goscinny. le pauvre cow-boy solitaire a fort à faire dans cette histoire puisqu'il tente de d'arrêter le conflit sans fin entre la garnison de Fort Canyon et les apaches menés par Patronimos, dans un contexte où tous les autres chefs indiens sont en paix. Cet album est d'abord l'occasion d'apprécier le travail d'un formidable tandem créatif : Goscinny nous offre un scénario très rythmé, sans temps morts, et développe un sens de la narration précis (comme la plupart du temps) ; Morris nous donne à voir quel grand dessinateur il fut, avec son dessin aux qualités sensiblement similaires à celles de Franquin (lisibilité, expressivité, dynamisme). Pour le dire vite, c'est un vrai dessinateur de bd, c'est-à-dire l'inverse d'un illustrateur.

Par ailleurs, cet album met en exergue une véritable réflexion sur la guerre, en tant qu'elle est décrite comme un cercle vicieux, qui s'auto-alimente. Lucky Luke, sorte d'ONU à lui tout seul, devra user de toute son ingéniosité pour remplir sa mission pacificatrice, les auteurs semblant vouloir nous indiquer qu'il est toujours plus facile de se foutre sur la gueule plutôt que de se mettre autour d'une table pour discuter. Mais attention, Canyon Apache n'est pas, pour autant, une oeuvre pacifiste. Ainsi, le fait que visages pâles et peaux rouges apprennent mutuellement, par le biais de la confrontation (les uns à enterrer des réserves de secours, les autres à jouer sur les notions de frontières pour se mettre à l'abri) semble également conforter l'idée que la guerre, toute horrible qu'elle soit, est aussi un vecteur d'enrichissement culturel. Comme on dit dans ces cas là, nécessité fait loi.

Un très bon Lucky Luke donc, que l'on aura toujours plaisir à lire, de 7 à 77 ans.
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