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Batman Incorporated tome 2 sur 2

Chris Burnham (Illustrateur)Jason Masters (Illustrateur)
EAN : 9781401244002
240 pages
DC Comics (01/01/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Batman and his allies must strengthen their resolve as Leviathan moves against Gotham City. Everything since issue #1 has been leading to the tragic moment in which Damian Wayne pays the ultimate price in the war against crime !
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'homme qui a tué Batman conclut avec Batman incorporated : Gotham's most wanted une saga de sept ans. En quelque 13 volumes, Grant Morrison signe une contribution majeure à la mythologie du personnage : nouveaux méchants, nouveaux alliés, personnages oubliés retrouvant leur place dans la série, et une accumulation unique d'évènements bouleversants l'univers du héros.

Il m'est très difficile de dissocier les tomes. Tout fait sens une fois le dernier chapitre terminé. Ma critique concernera donc l'ensemble du cycle.

Cette série, passionnante, s'adresse à un public de connaisseurs. Si on peut conseiller à des néophytes The Killing Joke, The Dark Knight Returns, The Long Halloween, etc., entrer dans l'histoire nécessite ici de connaître les évènements qui ont marqué le personnage et son groupe d'adjuvants de la fin des années 80 à aujourd'hui. Morrison a un style particulier : il use et abuse de l'ellipse. L'action, qu'il choisit souvent de ne pas ou très peu contextualiser, surprend souvent le lecteur in medias res. Il est donc facile de perdre pied dans le foisonnement de personnages et de références.

L'auteur fait ici un choix aussi difficile que passionnant. Il choisit de percevoir l'ensemble des Batman parus depuis les débuts du personnage en 1939, comme quinze années extrêmement riches de la vie d'un homme, quinze années durant lesquelles il aura vu se succéder à ses côtés pas moins de cinq Robin (Je ne compte pas Carrie Kelley qui est hors chronologie.), le dernier en date n'étant autre que Damian Wayne, le fils de Talia al Ghul. En intégrant le personnage dans une chronologie, en le faisant sortir du « non-temps » dans lequel se complaisent nombre de héros de BD, Morrison pose la question de la mortalité du héros, donc de sa nécessaire succession et de la perpétuation de son héritage. Pour reprendre la cape, quatre successeurs potentiels : les quatre Robin qui ont tenu leur poste plus de 10 minutes (Stephanie Brown, devenue la nouvelle Batgirl, est désormais hors course.) : Dick Grayson, Jason Todd, Tim Drake et Damian Wayne, tous fils ou fils adoptifs du héros. Morrison ne se limite pas à la seule recherche d'un nouveau porteur pour le costume de Batman, il s'intéresse également à la chauve-souris, à la force de ce symbole et à sa survivance. le voyage temporel qui conduira Bruce Wayne de la Préhistoire à la fin de toutes choses, Vanishing Point, va permettre à l'auteur de recréer l'origine, l'histoire de ce symbole et d'intégrer Batman au sein d'une mythologie nouvelle. Avec le club des héros (ligue de wannabe Batman assez piteuse au premier abord) puis la création de Batman incorporated (franchise mondiale ouvertement financée par Bruce Wayne), Morrison pose la question de la perpétuation de l'héritage du héros à travers le monde, de Gotham au Japon, en passant par l'Argentine, la France, le Royaume-Uni et l'Afrique. le combat qui se déroulait auparavant à l'échelle d'une ville, prend, face à Leviathan, des proportions globales. Petite note amusante, il signe également une adjonction probablement superflue et certainement inattendue au bestiaire batmanien en faisant de la Bat-cave le refuge de Bat-cow !

The Black Casebook, volume préfacé par Grant Morrison, est une lecture essentielle à la compréhension de ce cycle. Il regroupe les histoires publiées dans les années 50 et 60 dont Morrison s'est inspiré. L'ensemble paraît enfantin et il est évident que le public visé en 1956 et celui visé en 2006 ne sont pas les mêmes. Ce qui est intéressant est de voir comment l'auteur va reprendre ces éléments, comment il va leur donner de la profondeur et constituer à partir d'eux un tout non seulement cohérent mais aussi complexe et infiniment riche d'interprétations. le costume violet, rouge et jaune du Batman de Zur-en Arrh est peut-être l'exemple le plus marquant. Ces sources ne viennent pas seulement enrichir le scénario, les illustrateurs y puisent également et c'est dans le style des Batman publiés dans les années 50 qu'ils dessinent les flash-back, comme pour marquer encore plus nettement cette filiation. Ce travail qu'a pu faire Morrison représente un réel intérêt pour quiconque s'intéresse à l'intertextualité et à sa place dans les comics.

Au fond, Grant Morrison fait ici l'inverse de ce qu'a pu faire Nolan dans sa trilogie. J'ai été horrifiée par cette série de films, d'abord parce que le réalisateur s'est emparé ici et là de bribes et a bricolé un ensemble sans aucun égard pour la mythologie du personnage (Je ne comprends même pas que DC ait autorisé un carnage pareil.), ensuite parce qu'en optant pour une forme de réalisme, il choisit de lisser l'univers du comic, de le rationaliser… Résultat, son Batman grognant roule en tank et sort en plein jour… (Gros soupire.) Morrison au contraire mise sur tous les ressorts de cet univers, allant jusqu'à sortir du grenier et dépoussiérer toute une galerie de personnages aux noms et costumes totalement improbables, mais en traitant chacun d'eux de façon réaliste que ce soit à travers leurs actions, leurs motivations, les tragédies qu'ils vivent et qui vont les changer, les stratégies qu'ils adoptent. le résultat est bien plus fort. Si, lors de leur première apparition, Knight et Squire, les Batman et Robin anglais, paraissent totalement ridicules dans leurs costumes moyenâgeux, les évènements du cycle et particulièrement ceux du dernier tome feront largement évoluer le regard du lecteur.

Morrison avait déjà, en 1989, fait une incursion plus que réussie à Gotham en signant avec Dave McKean le mythique Arkham Asylum (best Batman ever selon moi). Déjà, à l'époque, il s'était intéressé de près à la psychologie du héros, à la ligne peut-être trop mince le séparant de sa Némésis, le Joker. Dans cette série, en particulier dans Batman R.I.P., il plonge le lecteur au coeur de l'esprit du personnage qui, au fil des années, a été affûté comme une arme. Il réaffirme de façon magistrale comment Batman, tout en étant dépourvu de super-pouvoirs, s'est forcé à sans cesse pousser ses limites et a atteint ainsi un degré d'excellence qui ne semble même pas envisageable au commun des mortels.

L'ensemble est, il fait le reconnaître, d'une violence extrême, en particulier les tomes illustrés par Franck Quitely. Il s'agit probablement des Batman les plus violents de ma collection. le sang s'écoule par hectolitres, les drames, brutaux, s'enchaînent, et les visages, victimes de coups de poings bien placés, s'écrasent sur les vignettes, laissant au lecteur tout le temps de voir leurs dents se déchausser et jaillir de leurs bouches. La galerie de génies criminels et autres super-méchants n'est pas des plus délicates. Parmi les plus marquants le Joker, qui après avoir survécu à une balle logée en pleine tête devient un sadique au carré, un psychopathe puissance dix, le Professor Pyg qui arrache les visages des jeunes filles pour leur faire perdre la raison, ou encore le Docteur Inside Out, trafiquant d'organes via distributeurs de confiseries qui pourrait bien se voir affubler, lors de la traduction française, de l'un des sobriquets suivants : « Docteur mon dedans est dehors » ou encore « Docteur mes boyaux prennent le frais ». Il ne s'agit pas, à mon sens, d'une violence gratuite. Morrison ne se limite pas à la seule psychologie, il fait fonctionner tout l'univers du comic de façon réaliste. Dès lors, cette violence, plus qu'inévitable, est un aspect nécessaire de la saga.

Après avoir refermé le dernier volume, il va me falloir un certain temps avant de pouvoir revenir aux aventures du personnage. J'ai eu l'impression, en achevant cette série, que tout avait été dit, que le personnage avait été poussé jusqu'où il était possible de le pousser, que, quoi que les auteurs puissent tenter après ça, ils ne pourraient rien dire de plus et, dans tous les cas, ne pourraient pas le dire mieux.
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