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3,82

sur 1607 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai bien conscience de faire tâche parmi les louanges qui ont encensé Home dès sa parution. Car si j'ai aimé le ton incisif et pénétrant de Toni Morrison, je suis par contre restée en marge de l'histoire et de ses protagonistes. Evocations par trop elliptiques et structure narrative déconcertante ont entretenu ma frustration, m'empêchant d'appréhender ce bref récit dans toute son intensité (ce doit être mon côté basique...)

Premier Morrison pour moi. Je ne désespère pas.


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Je n'avais jamais rien lu du Prix Nobel de littérature 1993
Peut-être par manque d'intérêt pour une écriture qui me semblait tourner encore et encore autour d'une thématique - la question noire aux Etats-Unis - qui, tout en en reconnaissant l'intérêt, me semblait littérairement limitée.
J'ai quelque part dans ma bibliothèque un exemplaire de "Beloved" que je n'ai pas eu le courage d'attaquer - même si j'en ai vu au cinéma en 1999 l'adaptation dispensable.

Le torrent de critiques laudatives qui a entouré la sortie de "Home" m'a quasiment interdit d'en faire l'impasse.
On m'y promettait en 150 pages à peine un condensé de l'oeuvre de Toni Morrison.

Bien m'en a pris !
Car, j'ai été profondément ému par ce livre bref et puissant qui raconte le retour à la "maison" dans les années 50 d'un soldat démobilisé.
A aucun moment, on n'évoque la couleur de sa peau. Il va sans dire qu'il est noir et que sa soeur, balloté entre un mari infidèle et un employeur sadique, l'est aussi.

"Home" a la structure d'une partition de musique de chambre. "Home" louche du côté de "l'Odyssée" et de "Hansel et Gretel".
J'ai presque regretté sa concision et aurais aimé qu'il me laisse le temps de m'emporter.
Du coup, je vais aller lire "Beloved" ...
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Il se trouve que j'ai lu et adoré Beloved, il y a quelques années, heureusement, parce que Home , ne m'a pas convaincue...
Oui, c'est très bien écrit.
Oui il y a quelques fulgurances, quelques passages très forts. [Encore heureux, vu ce que Toni Morrison dénonce...]
Mais, je n'ai pas aimé le choix narratif passant sans cesse du passé au présent, changeant tout le temps de personnages.
Peut-on dire qu'on a trouvé brouillon la manière de raconter d'un prix Nobel de littérature? ( même si j'ai bien compris que les premières pages et les dernières se répondaient) .
Une histoire racontée comme on jette des polaroids, et tant pis pour le lecteur , qu'il se débrouille pour s'y retrouver !
Et tant pis s'il passe à côté de l'émotion ! Les faits évoqués sont tellement puissants, tellement horribles, tellement révoltants, que l'auteur atteindra l'identification Lecteur/personnages.
Alors pêle-mêle , Toni Morrison nous offre des souvenirs d'enfance, des souvenirs de la guerre de Corée, un homme qui parcourt des kilomètres , puis son ex-petite amie, puis sa soeur , puis encore le frère qui vient sauver sa soeur ...
Mais au milieu de ces mouvements , surgissent comme des "vraies histoires" des petits bouts de reportages, sur la condition des noirs américains dans les années 50 aux USA. Et comme ces faits sont dramatiquement infâmes, l'auteure nous touche et atteint son objectif. Enfants maltraités, femmes maltraitées, homme noirs maltraités par l'homme blanc, guerre : la liste est longue , le monde est cruel !
D'autres livres racontent peu ou prou les mêmes injustices , et m'ont davantage émue. Là , on a à peine le temps de faire connaissance avec Frank Money et sa soeur, on est enfin rentré dans l'histoire au bout de la centième page, on a enfin placé toutes les pièces du puzzle de Toni Morrison, qu'il est temps de leur dire au revoir...
153 pages qui auraient gagnées à être étirées, développées.
( Mais ce n'est que mon avis...). Quand je lis ce qu'en pensent les journalistes du Washington Post et du New York Times, je me demande si j'ai lu le même livre...
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Dans l'Amérique des années 50, la ségrégation est bien encore présente. C'est dans ce pays en proie aux violences que Franck Money vient de s'échapper de l'hôpital. Cherchant refuge là où les portes veulent bien s'ouvrir, il n'a qu'un but: aller retrouver sa chère et tendre soeur qui l'a appelé au secours. Pour cela , il devra traverser le pays avec très peu de moyens. Encore traumatisé par la guerre de Corée dans laquelle il a perdu deux de ses amis, le chemin s'avèrera long et douloureux...

Alternant de courts monologues incisifs et des épisodes factuels, Toni Morrison nous plonge, dès les premières pages, dans cette Amérique ségrégationniste. A la façon d'un road-movie intense et court, nous suivons Franck traverser ce pays. Tout est suggéré ici: la violence, le racisme, l'horreur de la guerre, la misère et l'insécurité.
Sans fioritures, Morrison dresse le portrait des deux héros sur un ton juste et poétique.
Malgré tout, il m'a manqué un je ne sais quoi pour que je sois totalement subjuguée par ce roman. Après avoir lu tant de critiques élogieuses à son égard, je m'attendais à être transportée par ce récit prometteur, et ce, malgré les histoires très touchantes qu'il développe...

Home, je suis restée sur le perron...
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Ca y est, j'ai lu mon premier Toni Morrison !

Un roman dans lequel j'ai eu du mal à entrer, la narration étant un peu particulière et inhabituelle m'a vite déconcertée. J'ai cependant trouvé l'écriture très belle, très douce, malgré les choses qu'elle dénonce.
Faire de l'horreur la beauté absolu. C'est un challenge réussi pour Toni MORRISON !

C'est comme vous le savez l'histoire de ce noir Américain qui rentre de la guerre de Corée qu'il a plutôt mal vécue. Il apprend que sa soeur est entre les mains expertes d'un médecin qui la maltraite. Il va alors tout faire pour la sauver.

Au milieu de cette histoire, nous apprenons à découvrir l'Amérique des années 50, notamment dans une petite bourgade où notre narrateur et sa soeur se refusent de retourner. "L'enfer sur terre". Ils y ont été élevés par leur grands parents d'une façon peu commune de nos jours, un peu rustique et plutôt très rude.

C'est un roman dont il est difficile de parler, dont on ressort un peu grisé et en plein reflexion. L'écriture vous charmera sans doute, n'hésitez pas à essayer Toni Morrison, la surprise est bonne !
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Frank Money revient de la guerre de Corée. Il s'installe à Chicago où il tente d'oublier le traumatisme de la guerre. Il y a laissé deux de ses amis d'enfance. Il rencontre Lily qui travaille dans une blanchisserie, Frank voudrait construire une relation avec elle. Les cauchemars des champs de bataille le réveillent toujours la nuit. Un jour, il reçoit un message lui demandant de retourner dans le Sud, sa petite soeur Cee serait en danger de mort. Frank quitte donc Chicago pour rejoindre sa soeur et la ramener à Lotus en Georgie, leur ville natale.

Cette rentrée littéraire m'a permis de découvrir enfin la grande romancière américaine Toni Morrison. Nos chemins ne s'étaient jusque là pas croisés mais je pense que "Home" est une bonne introduction à son oeuvre. La construction de ce court roman est très travaillée et nous laisse entendre plusieurs voix. Régulièrement au fil du roman, nous entendons Frank s'exprimer à la première personne. Ces passages en italique nous laissent deviner que Frank raconte sa vie à quelqu'un chargé de la retranscrire. Ils nous permettent de découvrir plus profondément la psychologie de Frank et les horreurs vécues durant la guerre. La narration à la troisième personne est donc la retranscription du témoignage, il semble l'enjoliver (notamment à propos de l'histoire terrible d'une jeune coréenne). Néanmoins le récit n'est pas uniquement celui de la vie de Frank, s'y mêlent également les voix de Lily, de Leonore la grand-mère de Frank et de Cee. Une multitude de destinées qui enrichit le roman.

Le thème central est bien évidemment la ségrégation. le voyage de Frank allant de Chicago au Sud est un témoignage des humiliations subies par les noirs. Frank doit toujours faire profil bas, se mettre à l'arrière des bus, dans des compartiments spéciaux dans les trains. Mais Toni Morrison souligne également l'incroyable solidarité qui existe entre noirs. Un guide a été écrit pour aider les noirs à voyager à travers les États-Unis : "Guide de voyage à l'usage des noirs" édité de 1936 à 1964. Frank y trouve des noms, des adresses où demander de l'aide. Malgré cela, il est frappant de constater la résignation totale de Frank, il n'y a pas une once de rébellion en lui. L'enrôlement des noirs dans l'armée avait fait espérer un changement, une égalité de traitement. Mais les noirs ont servi de chair à canon aux blancs qui les exposaient en première ligne. Dans le roman de Toni Morrison, ce sont les femmes qui sont fortes et veulent faire évoluer leur vie. Lily veut devenir couturière à son compte. Leonore, la grand-mère sans coeur et brutale, dirige sa famille et contrôle les finances. La fragile Cee finit par être plus déterminée, plus volontaire. Elle veut conquérir son indépendance et le plus compliqué sera de le faire admettre à Frank, lui dont le reste d'humanité réside dans son amour pour sa soeur.

Avec une écriture concise et extrêmement poétique, Toni Morrison parle de ce qui lui tient le plus à coeur : la ségrégation aux États-Unis. Un roman d'une grande justesse qui me donne envie de découvrir le reste de son oeuvre.
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Comment vivre heureux quand on ne sent pas chez soi ? Comment trouver sa maison ? C'est le cri d'hommes repoussés et pauvres qui ouvre Home :

"... Dites, qui possède cette maison ?
Elle n'est pas à moi.
J'en ai rêvé une autre plus douce, plus lumineuse...."

Car ils sont noirs. Toni Morrison invoque les années 1950, alors que la ségrégation raciale est vive, la période avant Kennedy, au travers du parcours d'un frère et sa jeune soeur nés dans un milieu difficile, dans la pauvreté et l'insécurité affective.

Que peut comprendre Frank Money, mobilisé dans les forces américaines en Corée et qui, de retour, n'est pas considéré comme un individu à part entière par la nation pour laquelle il s'est battu ?
Au service d'un médecin eugéniste, comment la naïve Ycidra pourrait-elle accepter qu'il ait osé expérimenter sur elle des méthodes qui ont menacé sa vie et l'ont rendue stérile ?
Au début de la constitution américaine, on sait que la représentation des noirs au Congrès était basée sur l'équivalence de cinq noirs pour trois blancs. C'est dire. Une tel disparité de valeur individuelle n'est pas totalement effacée à l'heure où se déroule ce récit.

Le roman possède trois grandes qualités: sa concision, ses ellipses et la présence intense des personnages:
Le dernier roman du Pulitzer 1998 semble la quintessence des thèmes qui lui sont chers et ceci confère à l'ouvrage une dimension emblématique. Chaque mot tend à l'essentiel. On retrouve la quête d'humanité des noirs, de la liberté individuelle, en particulier des femmes, et l'amour de soi en dépit du regard négatif des autres.
Jamais il n'est souligné qu'il s'agit de noirs(1). Cet aspect informulé grandit le ton, exhausse adroitement les épineuses questions qui sont au centre. le silence du non-dit s'avère le plus révélateur.
Certains chapitres imprimés en italique voient les personnages s'adresser à qui écrit pour démentir, préciser ce qui a été dit ou interprété. L'écrivain ne semble plus maître absolu du récit. Les personnages acquièrent de la présence et s'affirment comme des êtres à part entière, libres de s'exprimer librement.

Détail à souligner: depuis la Corée, Frank a des crises d'achromatopsie, c'est-à-dire qu'il perd la vison des couleurs et il ne voit plus qu'en noir et blanc. J'y vois une métaphore réussie. (Scientifiquement, ce trouble est d'origine génétique ou le résultat d'une lésion cérébrale. le peintre Jay Lonewolf Morales en est atteint.)

Le récit débute par une scène marquante aperçue par les deux enfants qui assistent à l'enterrement humiliant d'un homme noir, transporté en brouette. C'est à ce symbole dégradant que Home tente de faire justice, afin qu'il se relève dignement, comme les chevaux du début: "Ils étaient tellement beaux. Tellement brutaux. Et ils se sont dressés comme des hommes."

Ceux qui n'ont jamais lu Toni Morrison y verront un roman intelligent et mature, et c'est mon cas. Les habitués du Nobel de littérature 1993 opineront peut-être, mais seront-ils enthousiastes ?


(1) Une évolution de la ségrégation dans l'armée des États-Unis est décrite dans ce document instructif de l'Université de Nice.


Lu en numérique sur Sony T1 au format ePub.

Lien : http://marque-pages.over-blo..
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Pas de déception pour la dernière oeuvre de la grande Toni Morrisson. Je vous suggère de ne rien lire sur le sujet du livre pour vous laisser guider par son écriture. Je ne vais donc pas trop vous parler de l'histoire, mais plutôt vous donner mes impressions.
En très peu de mots - très bien choisis- Toni Morrison fait ressortir toute l'horreur de certaines situations. A travers les souvenirs de la guerre de Corée qu'a vécue le héros, ou encore les terribles rencontres que fait sa jeune soeur, Cee, on mesure combien certains événements peuvent hanter. Mais il y a toujours l'espoir d'une "reconstruction", notamment à travers l'aide que peuvent apporter certains proches. Ainsi, le texte oscille entre l'ombre et la lumière, et laisse aussi parfois une place à une certaine poésie! Un court texte fort, efficace et beau!
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Première lecture pour moi de Toni Morrison et je peux dire d'emblée que cela n'a pas matché.
Franck revient de la guerre de Corée dans les années 50, il rentre at home dans sa ville de Lotus pour son dernier combat : sauver sa soeur des griffes d'un médecin eugéniste. Dans ce court roman, on aborde de nombreux thèmes comme la ségrégation, les ravages de la guerre sur la psychologie du soldat, la perte des amis sur le front, les horreurs de la guerre, la psychiatrie pour les vétérans ou encore la condition féminine.
J'ai eu quelques difficultés à entrer dans le roman, peut-être à cause d'un schéma narratif par trop complexe et d'une difficulté à bien identifier les personnages.
je reconnais bien entendu des qualités d'écriture remarquables à cette prix Nobel de littérature et je sais qu'il ne faut surtout pas être définitif sur un auteur après une seule lecture.
Ce sera pour une autre fois, peut-être avec Beloved ?

Challenge Multi-Défis 2022.
Challenge Riquiqui 2022.
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Dans un style et sur un sujet complètement différent, j'ai survolé le texte de Toni Morrison.

« Lotus, Géorgie, est le pire endroit du monde, pire que n'importe quel champ de bataille. Au moins, sur un champ de bataille, il y a un but, de l'excitation, de l'audace et une chance de gagner en même temps que plusieurs chances de perdre. La mort est une chose sûre mais la vie est tout aussi certaine. le problème, c'est qu'on ne peut pas savoir à l'avance.

A Lotus, vous saviez bel et bien à l'avance puisqu'il n'y avait pas d'avenir, rien que de longues heures passées à tuer le temps. Il n'y avait pas d'autre but que de respirer, rien à gagner et, à part la mort silencieuse de quelqu'un d'autre, rien à quoi survivre ni qui vaille la peine qu'on y survive. «

Lotus c'est la « Home » pour Franck, revenu de la guerre de Corée, en partie traumatisé par ce qu'il a vu et fait. C'est aussi sa soeur cadette, la seule famille qui lui reste, et qu'il va devoir protéger. Une odyssée familiale où les fantômes à combattre sont nombreux ..

Écrit dans un style très simple, avec une grande économie de moyens, ce roman n'a pourtant pas réussi à me toucher, aucune émotion n'a été soulevée, cette émotion que de nombreuses critiques évoquent à la lecture de ce livre. Impossible d'expliquer autrement que je suis complètement passée à côté de ce texte (trop ?) court.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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