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Critique de Pavlik


"Joe l'Aventure Intérieure", de l'écossais Grant Morrison (scénario) et de l'américain Sean Murphy (dessin) est avant tout un sombre melting-pot de références à diverses oeuvres de fantasy, depuis le (très présent) "Seigneur des Anneaux" jusqu'à "l'Histoire sans Fin", en passant par le Peter Pan de J.M. Barrie et le "Monde de Narnia".

Le récit joue sur la juxtaposition entre le monde réel, celui de Joe, un garçon diabétique, malmené par d'autres enfants et orphelin de père...et celui de Joe, du moins celui qui vit dans son imagination. Ainsi, Morrison enchaîne sans arrêt des scènes situées dans la réalité et d'autres qui prennent place dans le monde intérieure de Joe.
Dans celui-ci Joe est une sorte de messie, l'Enfant-Qui-Meurt, qui doit combattre et défaire la Mort, une force venue d'Hypogée que rien ne semble pouvoir arrêter et dont les ténèbres recouvrent, peu à peu, toute vie.
En fait, le combat que mène Joe dans son imagination est une métaphore de sa lutte contre une terrible crise d'hypoglycémie qui le prend alors qu'il est seul chez lui...à moins que ce ne soit l'inverse.

Car on comprend bien que l'ambition de Morrison se situe dans l'exercice de style, davantage que dans le récit en lui-même...et c'est là où le bas blesse. Pour tout dire j'enrage un peu quand j'imagine ce qu'aurait pu donner cette histoire, si l'auteur l'avait développée sur plus de chapitres, s'il avait pu faire de cette excursion touristique chronométrée dans un univers enivrant un véritable voyage.
Il aurait ainsi pu allier sa narration particulière, toute en rupture, avec les alternances réalité / monde imaginaire, sans sacrifier le récit, ce qui aurait permit au lecteur d'être davantage impliqué émotionnellement, et ceci est d'autant plus dommageable que l'histoire possède un indéniable potentielle épique.

Ok Pavlik, mais dans ce cas pourquoi 4 étoiles ? Ben parce que l'univers est quand même foutrement alléchant et puis les dessins de Sean Murphy sont vraiment pas dégueulasses...Ils m'ont fait penser à certaines chansons de Massive Attack, dont la nature profonde (et hypnotique), réside dans des basses, à la limite de l'infra...donc de la perception (souvenez-vous "Mezzanine"). C'est la même chose pour les dessins de Murphy, il faut juste remplacer "basse" par "nuance de noir"...(vous l'aurez noté, optiquement parlant, c'est un non sens : soit c'est du noir, soit ce n'en est pas...oui, mais la poésie et le sens ont des relations complexes^^).
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