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Critique de bilodoh


Un roman aux couleurs intenses, dans une ville industrielle des États-Unis des années 40 où dans une petite maison verte, vivent deux enfants noires durant quatre saisons.

Pas de rose ou de dentelle pour ces fillettes qui n'aiment pas les poupées, ces bébés blonds qui ne leur ressemblent pas. Pas beaucoup d'amour parental non plus, une vie aux teintes sombres, avec du rouge, rouge comme les blessures et comme le sang qui s'écoule du corps des petites filles devenues femmes.

On y voit du gris. Gris sont les hommes abrutis par l'alcool, des hommes qui ont été des garçons abandonnés, humiliés, dont l'âme est devenue grise, grise de la violence qui se tourne vers le plus faible plutôt que vers l'oppresseur.

On y trouve du blanc, blanc de la maison des riches, blanc immaculé de la cuisine où Pauline travaille, loin de la noirceur de sa race, une jolie maison entourée de vert, vert comme l'espoir inaccessible, comme les jardins interdits aux gens dont la peau est trop foncée.

Ici, les couleurs de l'arc-en-ciel sont éphémères, le plaisir de la sexualité, qui fait place au devoir pour certaines, à la violence pour d'autres, ou qui devient même un métier pour celles qu'on dit perdues.

On découvre aussi le brun de la peau métisse, source de prestige, comme le bleu des yeux des poupées qu'on admire et qu'on hait, bleu comme le ciel où s'envolent les rêves brisés des petites filles.

Les couleurs de Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993, brossent un tableau réaliste et dense, grâce à une écriture percutante, parfois imagée, mais tout à fait accessible, jamais lourde et grandiloquente…
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