Anne de Bretagne est probablement le personnage historique breton le plus connu, tant en Bretagne qu'ailleurs en France. En bonne Bretonne, je ne connais que ce que l'historiographie en dit : la duchesse en sabots, la duchesse qui défend fièrement l'indépendance de ses terres, le fameux poème mis en musique par Tri Yann… Quand j'ai visité le château de Langeais cet été, la narration du mariage d'
Anne de Bretagne avec Charles VIII par
Stéphane Bern m'a plus que titillée. Je n'ai pas aimé cette présentation d'une
Anne de Bretagne fragile et à la merci des événements et puis il n'y avait aucune explication sur le pourquoi de ce mariage presque clandestin et sur l'annulation du mariage qu'
Anne de Bretagne avait contracté peu de temps auparavant avec Maximilien d'Autriche. Non, décidément, il me fallait en savoir plus. D'où l'achat de cette biographie, dans la boutique même du château…
Ce fut une lecture intéressante. Un peu difficile car il faut s'y retrouver dans tous ces personnages et toutes ces alliances, mais une très bonne introduction au contexte politique de l'époque, qui remet en perspective le rattachement de la Bretagne à la France.
Mais en refermant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir frustrée. Malgré le titre, j'ai finalement trouvé
Anne de Bretagne bien peu présente dans sa propre biographie. C'est un effort louable de l'auteur, qui explique que l'on a très peu de sources de première main sur
Anne de Bretagne, il n'y a donc finalement pas grand chose que l'on peut dire d'elle de façon certaine. On est donc dans les lieux où elle est, mais sans l'y voir évoluer. C'est de la rigueur historique, mais cela donne une biographie en creux qui, pour la novice que je suis est difficile à apprécier.
Je changerais donc bien le titre de ce livre en « La Bretagne et la France au temps d'
Anne de Bretagne » et je lirai peut-être bien dans les mois qui viennent une autre biographie de la duchesse en sabots (qui n'en a probablement jamais porté…), en ayant en tête la mise en garde de Frédéric Morvan sur le peu de sources et le peu de certitudes que l'on a, une bonne façon de construire une légende que l'histoire ne peut pas démentir sans en construire une autre… Car, les Bretons en sont convaincus, reviendront les siècles d'or cent fois mille et mille aurores encore...