Mes premières impressions à l'ouverture de cette bd ont été "magnifique" et "claustro phobique".
Magnifique parce que je kiffe carrément la mise en scène version sf, des 12 travaux d'hercule, et parce que les graphismes de Looky et
Olivier Thill sont juste époustouflants. ils sentent la ferraille, la sueur, le sang, l'huile et la mort. D'ailleurs on ne s'y trompe pas, le choix de la palette graphique est orienté vers les teintes grises, bleues métalliques sombres. Ça sent la saleté et le froid du métal comme de l'espace et seul la couleur rouge est bien marquée et mise en valeur dans cette bd. L'atmosphère y est pesante, stressante, renfermée, étouffante et renforcée par la foultitude détails qui ornent chaque planche, chaque case. Chaque dessin est abondamment chargé. Les gros plans d'hercule sont simplement magnifiques et le transfigurent dans sa légende ( au passage la couverture est superbe et donne le ton...!), nous rappelant qu'il a été le plus grand héros de la mythologie, nous rappelant la grandeur de ses exploits.
Claustro phobique, parce qu'au delà des décors qui nous enferment, le lecteur et le héros, dans un espace confiné ( même les vues extérieures ne suffisent pas à insuffler un minimum d'oxygène au récit), c'est bien le personnage lui même, Hercule, prisonnier de sa culpabilité, de sa douleur, du crime qu'il a commis et qui l'a déjà tué de l'intérieur, qui rend le récit claustro phobique. On a l'impression de ne pas pouvoir sortir des tourments du demi dieu tellement ceux ci le hantent. Pourtant une vague lueur d'espoir réside dans sa résignation à vouloir expier ses crimes dans l'espoir d'y trouver une forme de repos. C'est cet espoir qui le fait avancer, qui guide ses pas et sa main, et qui lui fait accepter les célèbres missions ( travaux) bien connues.
Mais cette bd n'aurait été que superflue si elle s'était contenter de ressasser ces fameux 12 travaux.
Jean David Morvan les inscrit ( le personnage, sa légende, ses travaux) dans un contexte plus vaste, dont on ne sait que très peu de choses finalement. C'est d'ailleurs le principal reproche que je ferais à ce premier tome, ça va (trop!) vite, on ne sait rien d'Hercule et de son environnement ( si ce n'est les raisons qui l'amènent à remplir les dits travaux) mais on espère vivement que tout cela sera abondamment développé par la suite( après tout 12 travaux= au moins 12 tomes...!).
Je ne sais si c'est valorisant ou non pour ce premier tome, mais dans tous les cas, ça donne sacrément envie de lire la suite, d'autant que la caractérisation du personnage principal me rappelle par bien des points un personnage de cinéma que j'aime beaucoup, en moins
sauvage et animal, j'ai nommé Riddick.