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EAN : 9782843046476
144 pages
Zulma (22/08/2013)
3.3/5   52 notes
Résumé :
C'est depuis une presqu'île radieuse où le vent étincelle que Lucia Antonia consigne sur de petits carnets, par courts fragments frémissants, sa vie présente et passée.

Endeuillée par la chute de sa partenaire funambule, son double lumineux, la merveilleuse Arthénice, Lucia Antonia a dû quitter le petit cirque fondé par son arrière-grand-père Alcibiade.

Comme suspendue entre deux mondes, entre le ciel et la terre, les vivants et les m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Accepter la perte. Lucia Antonia, funambule, ne peut s'y résoudre. Arthénice est tombée. Sa partenaire, son âme soeur, son double. Depuis la chute fatale, Lucia Antonia a quitté le cirque de son grand-père. « Ma famille m'a bannie […] je me suis bannie moi-même pour ne pas porter malheur au cirque. »

Aujourd'hui pourtant, sur cette presqu'île où elle a échoué, elle accepte à nouveau de déplacer son corps sur un fil. Sur cette presqu'île elle rencontre Eugénie et Astrée, réfugiées fuyant un pays en guerre, mais aussi un artiste peintre et un garçon voilier qui deviendra son ami. Sur cette presqu'île Antonia va peu à peu se reconstruire et accepter la perte.

Poétique et fragmenté, ce texte relève de l'esquisse. Par petites touches successives, Lucia Antonia brosse le portrait de sa douleur la plus intime. Tout en retenu, elle consigne dans de petits carnets la géographie de cette absence qu'elle ne parvient pas à surmonter. Arthénice le corps brisé. Cette partenaire, cette amie, cette jumelle. La mort d'Arthénice dont elle se sent responsable. Rien de larmoyant pour autant, aucun pathos. Les réflexions de Lucia Antonia naviguent entre ciel et terre, dans une sorte de rêverie éthérée.

Évidemment, j'aime cette écriture elliptique, tout en suggestion. Une écriture minuscule pouvant parfois sembler insaisissable et nébuleuse mais qui se révèle au final lumineuse. de la poésie, quoi. Et une forme de catharsis pour cette touchante funambule qui, grâce aux mots, parvient à faire les pas décisifs devant l'amener sur le chemin de la résilience et accepter la perte, enfin : « Il y avait près d'une année que tu étais morte, et c'est seulement ce jour où je me perdis en forêt que je pénétrai dans le territoire de ta mort. Ta voix me priait d'ouvrir jusqu'à elle le chemin de la perte, et je consentis à m'égarer. »

Un très beau texte.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Bannie du cirque par sa famille car elle est accusée de porter malheur, Lucia Antonia tente de faire le deuil de sa « jumelle ». La jeune trapéziste a perdu sa complice et amie lors d'un numéro particulièrement spectaculaire qui se déroulait au-dessus d'un gouffre. Depuis, l'ombre de cette soeur de coeur plane sur Lucia Antonia. Abandonnée sur une presqu'île, entourée de marais salants, la jeune femme tente de monter, seule, un numéro qui pourrait la réhabiliter dans ce milieu qu'elle a toujours connu…

Dans ce roman construit sous la forme de quatre carnets, l'on découvre des pensées intimes, des anecdotes, des conseils et des réflexions sur le monde du cirque. Daniel Morvan nous ouvre les portes d'un univers incroyable, sans concessions, dans lequel certaines erreurs ne pardonnent pas… Un texte tout en pudeur et en retenue, qui dit la douleur de la perte et la difficulté à continuer après un drame. Malgré la sensibilité et la finesse de l'écriture et bien que touchée par le sujet, il m'a manqué d'être réellement bouleversée par ce texte plein de mélancolie…
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Lucia Antonia et Arthénice , deux jumelles de coeur, nées le même jour , unies par leur amour mutuel et celui du fil ..jusqu'à ce jour funeste ou Arthénice est tombée .."La mort d'un trapéziste est suivie d'un deuil très long. Celui d'une trapéziste est sans fin"p 13 . Lucia a accepté le verdict et s'est "bannie" elle-même et a quitté le cirque, elle s'est posée sur la presqu'île de Lysangée là où elle avait rencontré Arthénice.
4 petits carnets de la mi-mars à la mi-juillet nous relatent la vie au quotidien de celle qui ne vit plus que dans le souvenir de celle qui n'est plus .Quelques mots , quelques réflexions, Eugénie et sa fille venue du Pays des peuls, l'ami le garçon voilier et le peintre ... et toujours Arthénice , l'absence , le deuil.
Par petites touches très poétiques Daniel Morvan accompagne son héroïne mais jusqu'où ira t'elle ? Toute la question est là .Certes un fort beau texte mais que de tristesse, que de douleur, rien pour enfin relever la tête et continuer son chemin ou si peu ...
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"Arthénice est tombée au cours d'une scène où je devais être sa partenaire. Notre numéro de jumelles était le clou du spectacle. Au dernier instant, souffrante, je dus me faire remplacer. Ma cousine Livia prit ma place. le numéro, si souvent répété, voulait que l'ont se croisât sur le fil. Ce moment le plus délicat où l'une se suspend et l'autre traverse sur les mains."

C'est ici un roman empreint d'émotions nostalgiques que nous propose l'auteur. Je n'irai pas jusqu'à dire que je n'ai pas aimé, mais j'ai été déçu. Je vous explique.

Lucia Antonia vit depuis son plus jeune âge avec ses parents dans un cirque. Elle a appris à marcher sur un fil avant même de marcher sur la terre ferme. Son père la berçait sur un câble nylon 14mm quand elle pleurait, et c'est pour elle un échappatoire que cette vie de déplacements, d'art et d'amour.

Seulement voilà, peu après sa rencontre avec Arthénice à qui son père à voulut transmettre le virus du vide, cette dernière chute et se fracasse le crâne au sol. Lucia Antonia est alors bannie du cirque pour se recueillir et se couper de toute parole. Elle choisit ce moment pour écrire son petit carnet, que nous lisons avec attention.

Certains passages y sont très forts, quelques rencontres sont inattendues et donnent un peu de piment au texte, notamment la rencontre avec celui qu'elle appellera Pierrot, comme ce clown sérieux, qui ici est peintre.

Tout la raméne à penser à son amie, sa jumelle, son double, Arthénice. Arthénice qu'elle voit dans une peinture, Arthénice qu'elle voit dans les nuages, Arthénice qu'elle voit dans l'envol de plusieurs oiseaux et qu'elle chercher à retrouver dans les odeurs, les couleurs, les formes, la nature et la vie. Arthénice qui a disparut subitement et laissé seule Lucia Antonia. Arthénice avec qui Lucia aurait dû partir pour l'éternel voyage. Arthénice qu'elle aurait dû accompagner sur le fil malgré son malaise passager.

C'est un roman aux chapitres très court, très saccadés, et pourtant qui créent un sens dans la lecture et la compréhension hors normes. C'est un roman d'une intensité peut commune sur la nostalgie d'une personne, sur le deuil, sur la faute.



Et pourtant, c'est un roman qui ne m'a pas passionné. Une écriture qui se veut très poétique et qui n'est finalement que snobinarde, une forme qui déconcerte et empêche de rentrer pleinement dans l'univers du personnage, une barrière bien réelle entre l'auteur et son lecteur qui empêche les larmes de couler à flots. Un roman qui se veut optimiste dans la tristesse et finalement ne fait que plomber le lecteur par sa lenteur et son engouement au nombrilisme d'une jeune fille du monde du cirque. Monde dont on n'apprendra en outre pas grand chose, alors qu'il y aurait tant à dire.

C'est un roman en-deça de mes espérances. Les éditions Zulma m'ont habitué à des textes avec un fond plus poussé et travaillé, avec une poésie plus touchante et plus rude. Que ce soit dans La lettre à Helga, qui sort le même jour que celui-ci ou dans les textes de Audur Ava Olafsdottir parut précédemment, il y a au-delà du simple texte posé sur le papier un fond et une réflexion qui ne laissent pas de marbre.

Suis-je simplement insensible à la tristesse d'une jeune fille qui tente de faire son deuil ou alors à une écriture aux paragraphes bien trop courts qui m'ont privé de l'émotion que j'aurais aimé ressentir ? Ou est-ce que je m'attendais à un feu d'artifice de sensations vertigineuses, perché en haut d'un fil entre deux immeubles, arbres, ou canyons pour n'avoir finalement qu'un petit pétard à lancer dont le son s'effacera de mon esprit juste après avoir couru cinq minutes en rigolant ?



"Mon aïeul avait la superstition du treize. Il a fait sa rentrée parisienne au cirque Napoléon un 13 mai. A la conscription, il portait le numéro quatre-vingt-treize. La première voiture qu'il prit en arrivant de Toulouse à Paris était le quatre-vingt-treize. Il est logé au numéro quatre-vingt-treize de sa rue et sa chambre est la chambre treize, comme à Berlin. A Toulouse, il faisait partie d'un cercle qui finit par s'appeler le cercle des Pas-de-Chance car ils se retrouvaient toujours à treize.

Arthénice est tombé un 14 juillet."



Dommage pour moi, espérons que le prochain essai soit plus décisif.



Ouvrage disponible aux éditions Zulma à partir du 22 Août 2013.
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Arthénice a chuté ! C'est l'horreur, c'est ma faute se persuade Lucia Antonia. Mais pourquoi suis-je donc tombée malade ce jour-là ? Notre numéro était parfaitement au point nous devions le présenter ensemble… Tout allait bien entre les deux meilleures amies du monde unies dans une complicité indestructible de jeunes filles tellement heureuses dans cet univers dynamique de gens de la balle qui les a vu naître…
Lucia a le sentiment qu'elle ne s'en remettra jamais.
Soucieuse de ne pas perturber la vie de la troupe qui leur a permis des jours si heureux, Lucia s'exilera. Ses carnets feront vivre ses souvenir jusqu'à ce qu'un jour …
La sensibilité, l'espoir, le rêve sont l'essence de ce roman qui fleure bon la poésie et la douceur qui nous promène avec légèreté comme sur un … fil.




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critiques presse (1)
Lexpress
24 septembre 2013
Porté par une écriture minimaliste et visuelle, Lucia Antonia, funambule prend de l'envergure au fil de la lecture, et devient une réflexion tournoyante et poétique
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mon ami Lucien me dit que nous, acrobates, sommes des poètes car nous allégeons la vie. Il dit : chacun se figure que c'est le bonheur qui est attaché à nos voltiges. Et c'est vrai parce que je les trouve quand je te serre contre moi.
Je le dit que je suis honorée mais que non.
Il dit que notre art grandit l'homme parce qu'il lui fait lever la tête et admirer.
Je lui dis que dans l'église voisine aussi, les hommes lèvent la tête, puis la baissent, puis se signent.
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Il y avait près d’une année déjà que tu étais morte, et c’est seulement ce jour où je me perdis en forêt que je pénétrai dans le territoire de ta mort. Ta voix me priait d’ouvrir jusqu’à elle le chemin de la perte, et je consentis à m’égarer.
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XIV. Mon ami

Je pensais ne plus le voir.
Comme il travaille dans une voilerie, je l’imaginais à la barre d’un navire lancé sur l’océan.
Je l’ai vu apparaître sur la levée à l’heure où s’éteint l’œil rouge des échassiers.
Il a ouvert un flacon de vin et nous avons dîné au grand air, à la lumière d’un feu.
Les vents tournent à l’est, dit-il, c’est bon pour le sel.
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XVIII. Usage de ce carnet
Ce carnet est destiné à tenir à jour mes exercices. Les pensées que j'ai d' Arthénice me sont dictées par elle depuis son séjour dans les limbes des équilibristes. Je les laisse donc venir sans honte et les consigne ici malgré la promesse faite à mon père de ne rien écrire .
Qui, d'ailleurs, voudrait me lire ? J'écris pour me taire et ne penser à rien
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Petite, l’une des chose que j’aimais dans la vie foraine : le regard des autres enfants sur nous. L’envie que je lisais dans le regarde des petites filles avec qui j’avais joué pendant quelques jours, lorsque je prenais place près de mon père dans camion de tête, le Man qui tire le chapiteau.
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