Le quatrième et avant-dernier tome de cette saga est riche en révélations, mais garde suffisamment sous la main pour le dernier volet.
Après avoir présenté Naja, tueuse N°3 et héroïne de la série, lors du premier tome, Max, le tueur N°1, lors du deuxième volet, et le N°2 de cette organisation dirigée par le mystérieux Zéro lors du tome précédent, le duo Morvan-Bengal ("Meka", "T.O.O") confirme le retour de l'énigmatique « il ».
L'auteur reprend le lecteur là où il l'avait abandonné et décide de faire intervenir « il » pour sortir les trois tueurs professionnels de ce mauvais pas. Mais, se rapprochant de la fin de cette série, l'auteur va également proposer quelques révélations intéressantes. Outre le rôle de « il » dans le désordre qui règne au sein de l'organisation de Zéro, Morvan va également revenir sur l'histoire familiale de Naja et livrer l'identité de Zéro au passage. Profitant d'un voyage à Barcelone, il va même faire intervenir "Jazz Maynard", le héros de Raule et Roger, dans sa saga. Une belle surprise !
Le système narratif en voix-off est toujours aussi efficace. Cette narration très proche du lecteur continue d'être plaisante et donne l'impression au lecteur de ne pas lire l'album tout seul. Combiné avec une construction irréprochable, cette narration efficace insuffle un excellent rythme au récit.
Graphiquement, Bengal contribue indéniablement au dynamisme que dégage cet album: un découpage aéré qui lui laisse suffisamment de place pour s'exprimer, des scènes d'action très fluides et une mise en couleur splendide et très efficace lors des flashbacks.
Vivement la conclusion !
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Naja n'aime pas les tueurs. À vrai dire, elle n'en connaît que 3. Mais ça lui suffit largement pour en tirer des conclusions. Elle n'aime pas ceux qui sont du genre à tuer "pour le bien". Pour défendre des causes. Pour tuer les affreux. Naja pense que c'est une façon de se cacher la vérité. Lorsque tuer est la seule chose que l'on aime faire. Certains s'en défendent, disant qu'il s'agit de la seule chose qu'ils savent faire... mais si cet acte n'était pas celui qui leur procurait le plus de satisfaction, ils ne s'y seraient jamais perfectionnés avec tant de passion.
Elle n'aime pas non plus ceux qui placent le meurtre, et la mort qui est son corollaire comme valeurs de la vie sous le prétexte que tout le monde doit mourir un jour, et qu'un humain peut bien se substituer au destin. Attendu que l’exécuteur peut très bien être lui même guidé par le karma de la victime. Et que, de toute façon, puisque la part de mal en l'homme dépassera toujours celle du bien, l'élimination de n'importe qui ne peut être considérée que comme salutaire, à l'échelle de l'espèce humaine.
Elle déteste enfin ceux qui tuent, juste pour vivre. Parce qu'il faut bien vivre. Parce que c'est un métier bien payé. Parce que ça ne provoque aucun remords. Parce que finalement, c'est facile.
On peut aimer tuer en espérant la mort, comme on peut être un tueur qui rêve de devenir sauveteur.