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EAN : 978B085NX72F2
Delcourt (30/06/2020)
4.14/5   32 notes
Résumé :
Stanley Greene a frayé avec les Black Panthers, photographie la mode et les punks US... Le 9/11/1989, il est à Berlin pour la chute du Mur. Il ne cesse alors de mettre son regard au service de la réalité la plus crue : la guerre en Tchétchénie, Katrina... Il est sans conteste l'un des plus grands photoreporters de l'après Guerre froide, récompensé par cinq prix World Press Photo.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cette bande dessinée présente de manière originale le parcours de Stanley Greene qui, ayant consacré sa vie à la photographie, a parcouru le monde sur le théâtre des guerres, de leurs atrocités, saisissant en des clichés extraordinaires les détresses, la mort, mais aussi l'espérance, avec la chute du mur de Berlin.

L'originalité consiste dans le fait que des photographies de Stanley Greene sont insérées parmi les planches de la BD, illustrant le propos du dessinateur et lui donnant une dimension des plus réelles par le choc de ces images.

Le livre commence le 9 novembre 1989 près du mur de Berlin, Stanley Greene suivant le parcours inverse des allemands de l'est en franchissant le mur dans l'autre sens, s'infiltrant profondément dans Berlin-est.

Puis, c'est le récit de tout son parcours, douloureux le plus suivant, en Afghanistan, au Soudan, au Tchad où il contracta vraisemblablement l'hépatite C qui le détruire, et surtout en Tchétchénie, au plus près des combattants, avec des figures de combattants magnifiques, telle celle de la rebelle Asya.

Il s'intéresse aussi à l'ouragan Katrina, montrant la désolation de la Nouvelle-Orléans après son passage et son abandon par l'Amérique.

Le livre se termine par un court entretien entre Stanley Greene et son confrère Pep Bonet auquel il explique ce qui fait une bonne photographie selon lui et ce qu'il a retenu de toutes ses dangereuses équipées sur le terrain où il a tenu à "mettre en lumière les endroits les plus sombres du globe" et à "faire des images".

Enfin, dans les dernières pages, quelques photos en plus grand format des figures rencontrées au long de sa carrière dont la plus belle m'a paru celle d'enfants dans une voiture quittant le Sud-Liban, trois regards qui disent vraiment l'essentiel de ce que Stanley Greene a voulu montrer.

Ce livre va donc beaucoup plus loin qu'une simple BD en transmettant par le réalisme des photographies le message que Stanley Greene a voulu au porter du monde au monde.
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Un album original que cet opus réalisé par un grand nom du monde de la bande dessinée, JD Morvan sur une pointure du photojournalisme, Stanley Greene multi récompensé par le World Press. On y découvre ici une facette plus « rock 'n roll » du personnage : désinvolte, drogué, fainéant et machiste qui ne m'a pas emballée. Je pense toutefois qu'elle correspond malheureusement à la réalité de l'homme. C'est dommage toutefois qu'au final, l'album y donne autant de place qu'au travail du photojournaliste. Cette partie-là a résumé pour ma part tout l'intérêt de la lecture de cette BD. On y découvre mêlé aux planches dessinées les véritables clichés photographiques de Stanley Greene en Allemagne à Berlin lors de la chute du Mur en 1989, au Zaîre en 1994 lors de l'épidémie de choléra qui frappe les réfugiés Hutu, en Tchétchénie un an après lors des mouvements populaires durement réprimés pour obtenir l'indépendance face à la Russie, au Liban, au Tchad, bref dans tous les endroits du monde où le photographe est le seul témoin de la violence faite aux hommes, aux femmes, aux enfants, où la barbarie écrase sous ses bottes toute étincelle d'humanité. Certaines photographies sont poignantes, voire difficiles à soutenir. D'autres iconiques à la manière de cette Amérique dévastée par l'ouragan Katrina et dont les couleurs souillées sont écrasées dans la boue ou le portrait de Zelina, mère orpheline d'enfant qui témoigne par son regard d'errance de la violence de la vie à Grozny dans les années 90. le travail du duo dessinateur et scénariste s'attache à témoigner de la nécessité des images qui ont force de témoignage pour toujours et à jamais du temps de la guerre, de la souffrance mais aussi de l'espoir. Une narration qui dans ses méandres accompagne le flux de conscience du photoreporter qui se sachant malade et mourant fait des allers-retours dans les moments forts de sa vie, racontant les errances du jeune afro-américain, sa rencontre décisive avec le photographe William Eugene Smith qui va lui ouvrir les portes de son studio et l'encourageait à persévérer, ses passions furtives pour des femmes aux prises avec leur destinée, ses faiblesses, ses manques, ses petites lâchetés. Un album destiné à un public adulte qui raconte sans fard un homme se confrontant avec le Monde et toute sa violente sauvagerie pour mieux réfléchir au pouvoir et à l'impact d'une simple photographie.
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Pour ces vacances d'été, Delcourt nous a concocté une biographie adroite et captivante sur Stanley Greene, un photographe de guerre connu notamment pour avoir couvert la Guerre en Tchétchénie.

Je ne connaissais pas le travail de Stanley Greene , l'engagement total de cet homme, de ce "messager" comme il se qualifiait qui n'hésitait pas à aller jusqu'au front pour témoigner des plus sombres horreurs de la guerre. C'est la propre voix de Stanley Greene qui retentit dans cet album. le photographe nous raconte sa vie sur un ton sincère, cool, parfois drôle. Une voix qui est bien retranscrite par le scénariste JD Morvan avec au dessin, pour son premier travail sur un roman graphique, la ligne claire, enlevée et lumineuse de Tristan Fillaire. le tout s'accorde avec l'insertion permanente de véritables photos de Stanley Greene. La photo et le dessin se répondent l'un à l'autre dans un rythme dynamique jouant étroitement avec les différents moments marquants de la vie de Greene. Ainsi le début du roman s'ouvre sur la chute du Mur de Berlin, et par une subtile métaphore, alors que la foule traverse le mur pour rejoindre l'ouest, lui, Stanley Greene décide de remonter à contre-courant pour s'enfoncer vers un Est déserté par les hommes. C'est une forte image qu'on mis en valeur JD Morvan et Tristan Fillaire et qui résume assez bien le parcours de cet homme qui a décidé de s'enfoncer dans les "emmerdes".

Sans donner une biographie ultra-détaillé de sa vie, les auteurs préfèrent davantage se focaliser sur le rythme trépidant de la carrière de Stanley Greene. Ainsi, nous avons droit à un roman graphique plutôt court dans l'ensemble, jamais lourd et assez prenant avec cette touche d'authenticité supplémentaire qui est exacerbé par les véritables photos. de même, la fin de cet album se conclue par un petit message du regretté Stanley Greene ainsi que par un assortiment des photos les plus marquantes du Messager. Nous sommes vraiment dans le style d'une bd-docu qui se veut doté d'une approche sincère et engagée. C'est sans doute dommage que les auteurs ne soit pas allés plus loin dans la partie bd et n'ait pas davantage donné la parole au support dessinée. Nous avons l'impression que l'album se finit de manière un peu abrupte avant de laisser place à un documentaire plus convenue.

Stanley Greene, une vie à vif est une biographique intéressante et dynamique sur l'un des plus grands photo-reporters de guerre de ce siècle. Cette bd par son rythme enlevée, par sa narration en toute fluidité et sa mise en scène qui mêle dessin clair et insertion de véritables photos montre le parcours passionnée et engagé de ce véritable Messager moderne qui nous a quitté dans le dénuement totale en 2017. Un hommage bref mais intense sur un photographe totalement investie.





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9 novembre 1989, jour où, par hasard ou pas, tout a basculé. Qu'est-ce qui fait que ce caméléon tour à tour artiste, acteur, Black Panther, photographe de mode un peu borderline est devenu l'un des plus grands photoreporters de la fin du siècle dernier et de ce début de siècle ? Réponse dans Stanley Greene: une vie à vif paru chez Delcourt Editions. sous la plume de Jean-David Morvan et le crayon de Tristan Fillaire.
Mémoires de guerre, mémoires d'outre-tombe, mémoires d'outre-espace?
Du mur de Berlin à la guerre en Tchétchénie, en passant par La nouvelle-Orléans dévastée par Katrina, un voyage au bout de la vie, au cours duquel les photos de Stanley Greene, témoin de la «décomposition d'un monde déjà mort depuis longtemps», dialoguent avec les dessins de Tristan Fillaire et le verbe de Jean-David Morgan.
Une symbiose brillante, puissante, extrêmement vivante !

Afro-américain issu d'une famille d'artistes de la middle class, Stanley Greene nait à Brooklyn en 1949. A 11 ans, ses parents vont lui offrir son premier appareil photo.
La bd s'ouvre sur le mur de Berlin et va nous ramener à un autre mur photographié des années auparavant, mur qui lui a ouvert les portes du studio de W. Eugène Smith, imminent reporter durant la guerre du Pacifique. A Berlin, le morveux de Brooklyn, le gratteux, le Black Panther, l'étudiant punk, le noctambule, le flatteur de top model, va passer de l'autre côté du mur et tel Alice se trouver happé par un autre monde : celui du déclin et de l'éclatement du monde communiste, puis de la guerre, de la souffrance, monde qu'il n'aura de cesse d'arpenter avec son objectif afin de témoigner encore et encore.
C'est Stanley Greene qui raconte son histoire mais rien à voir ici avec un monologue. On est au coeur de l‘action avec l'impression de siéger à ses côtés dans la voiture qui le mène à Berlin ou encore d'être son interlocuteur au téléphone …
Dans le titre de l'album , Une vie à vif fait résonance avec un de ses ouvrages majeurs : Plaies à vif, Tchétchénie 1994 à 2003. Son travail de longue haleine sur la couverture du conflit en Tchétchénie sera unanimement salué et contribuera fortement à sa renommée..Il sera consacré par le prix W. Eugène Smith, recevra cinq prix World Press Photo et cofondera l'agence NOOR avant de décéder à Paris en mai 2017...
La suite de la chronique sur le blog de l'accro des bulles

Lien : https://laccrodesbulles.word..
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La collaboration entre JD Morvan et Tristan Fillaire donne naissance en 2020 à cette superbe bande dessinée en hommage à Stanley Green. On y découvre le parcours et la personnalité du photographe de façon originale. Black panthers dans sa jeunesse new-yorkaise, punk passionné de Rock, il s'installe à Paris et devient photographe de mode. Mêlées aux planches de la BD, des photos permettant de mieux comprendre comment travaillait Stanley Green. Il est à Berlin le 9 novembre 1989 au moment de la chute du mur, point de départ de cette BD, et n'aura de cesse de couvrir les conflits : Tchétchénie, Afghanistan, Soudan. Récompensé par cinq prix Work Press Photo, il est les des plus grands photoreporters de guerre.
Découvert lors d'une magnifique expo au festival de la BD de Bastia organisé par @unavoltabastia
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critiques presse (1)
BDGest
13 juillet 2020
Au final, Stanley Greene, une vie à vif est une lecture de salon divertissante qui relate une existence peu commune faîte d’excès et d’engagement.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Qu’est-ce qui fait une bonne photographie ? Comme je suis allé en école d’art, j’ai appris le dessin, la peinture, et tout commence avec une ligne. Il faut un cadre, un chemin pour vous faire rentrer dans l’image. La photographie, c’est encore autre chose, c’est en partie magique… Le photographe doit être lyrique, en une image on doit raconter une histoire. On doit vous attirer dans l’image. Dans le livre Open Wound qui est certainement mon livre qui vous manipule le plus, on vous force à regarder des choses – la mort, des meurtres, la destruction – sans que vous puissiez, un seul instant, détourner le regard. C’est quelque chose de vraiment difficile à faire. Une bonne photo doit être une image intelligente, maligne, elle doit montrer de l’humanité, montrer que c’est une discussion entre vous et le sujet – même si le sujet est un roc -, une compréhension de quand c’était, de qui c’était, et le tout rassemblé en un instant décisif. (Texte tiré d’un entretien entre Stanley Greene et son confrère Pep Bonet)
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Il a aussi très vite compris, dès l’enfance, que s’il voulait être lui-même, il se ferait dérouiller salement, ce qui était la norme de l’époque : il y avait beaucoup d’agressivité entre les noirs et les blancs, entre les pauvres et les riches, entre ceux qui possèdent et ceux qui n’ont rien. Et qu’il devait donc se créer une armure, une protection, une aura, un mythe de quelqu’un qu’on ferait mieux de ne pas approcher, quelqu’un d’imprévisible, violent, dangereux.
Je ne pense pas que les gens me voient réellement, ils voient une façade. Ce n’est pas pour paraître prétentieux, mais c’est sûrement une des raisons pour laquelle je suis devenu photographe. C’est pour être derrière l’objectif et pas devant. J’ai été des deux côtés, j’ai été devant l’objectif quand j’ai fait du mannequinat, des publicités. C’était un secret pendant longtemps, peu de gens savaient que j’avais été acteur. Il me semblait que si les gens l’apprenaient, ils penseraient que tout ce que je faisais était un rôle. (Texte tiré d’un entretien entre Stanley Greene et son confrère Pep Bonet)
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Être libre, ça coute cher, et peu de gens s'en donnent les moyens.
Alors, on adule ceux qui ont osé faire ce sacrifice.
Mieux, on aime leurs tragédies.
(p. 53)
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Mais quiconque te raconte qu'il n'est pas mort de trouille alors que les missiles tombent autour de lui, ment.
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J'ignorais encore que j'allais basculer au cœur de l'action dès que je poserais le pied à l'Est.
Finis les faux-semblants, il n'y aurait plus que la vérité … crue. Sans artifice. Dégueulasse, le plus souvent.
Que tu prends en pleine gueule. Qui te tord les tripes. Et qui te coupe les pattes.
Mais qui ne te laisse pas le choix, tellement elle veut se faire connaitre du reste du monde…
Alors, elle te force à appuyer sur le déclencheur.
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