D'Algérie

Morvandiau raconte ici l'histoire de sa famille : de ses grands-parents pieds-noirs, du retour de ses parents en France, des difficultés rencontrées, de la guerre d'Indépendance... Une grande partie de ce beau roman graphique, retrace l'historique (léger mais détaillé) des groupements d'indépendance, de la politique liée à ce besoin de libertés et de droits égaux. Mais aussi des violences perpétrées de chaque côté avant, pendant et après l'arrivée des troupes Françaises en Algérie.
Il y a plusieurs allers et retours entre les deux pays (point de vue espace) mais ses développements sont linéaires (point de vue temps). Au fond, cela donne aussi sa part belle au récit et toute son authenticité.
Morvandiau ne dénonce pas.
Son roman est un regard sur son propre passé et sur l'Histoire. Il est aussi pour l'auteur un moyen d'évoquer la mort de son oncle, Jean, prêtre blanc d'Algérie, assassiné en 1994. J'ai vraiment lu derrière les lignes une douleur, et sous ses dessins épais, à travers ses textes parfois impersonnels se cacher de la peine et sans doute une volonté de coucher sur le papier ses souvenirs pour mémoire…