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EAN : 9782228897518
192 pages
Payot et Rivages (06/06/2003)
3.91/5   16 notes
Résumé :

Alors que la démocratie grecque est aujourd'hui citée en exemple et l'apathie du citoyen moderne décriée, l'historien Moses Finley se demande s'il y a une comparaison possible entre ces deux systèmes politiques.

Cette tentative pour restituer le fonctionnement de la démocratie grecque dans toute sa vérité permet de montrer comment la liberté politique s'est développée au sein d'une société qui connaissait l'esclavage et n'hésitait pas à conda... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La civilisation grecque antique m'intéresse beaucoup, et je l'ai étudiée avec plaisir. En seconde, notre professeure d'Histoire nous avait dit qu'un piège récurrent était de comparer la démocratie athénienne à la démocratie contemporaine, ce qu'il fallait absolument éviter. Et, comme on peut s'en douter, il ne s'agit pas, dans ces trois conférences de Moses Finley (professeur d'Histoire proche de l'école de Francfort, américain naturalisé anglais à la suite du Maccarthysme), de jouer aux sept différences. Il s'agit de mener une réflexion de philo politique sur la démocratie.

Pour ce faire, des évènements historiques, des sources littéraires ainsi que des éléments juridiques (dont certains, comme la graphè paranomon, sont assez pointus) sont analysés. Dans le chapitre sur le débat et la liberté de parole, qui analyse le procès de Socrate, le délit d'impiété est examiné en détail. J'ai aussi apprécié le passage, dans le premier chapitre cette fois-ci, où il est dit que la Cité d'Athènes n'est pas un monde de l'écrit, mais de l'oralité.

Pour comprendre et apprécier pleinement cet ouvrage, il faut un minimum de culture, notamment grecque antique, et politique. Un défaut que le lectorat français pourrait lui prêter est (mais ce n'est pas la "faute" de Finley) qu'il est assez centré sur la culture anglophone, l'auteur étant américain naturalisé anglais. Ce sont ainsi des références de cette partie du monde qui sont mobilisées : Stuart Mill, la constitution des USA. Pourtant, même ce problème peut être résolu, puisque l'historien français Pierre Vidal-Naquet préface en "francisant" l'oeuvre. La Révolution Française, qui eut pour modèle l'Antiquité grecque, apparaît ainsi dans les premières pages.

Je vous laisse découvrir les réflexions de Finley sur l'apathie en politique, la théorie qu'il nomme élitiste, la nature d'une société politique, et d'autres sur l'un des concepts-phares de la politique contemporaine.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'existence actuelle d'un consensus idéologique, d'un accord portant sur les affirmations abstraites, générales, de la foi "démocratique" ne doit pas être niée. La question est cependant de savoir dans quelle mesure la "satisfaction symbolique" que ce consensus semble refléter l'emporte sur la frustration profonde que traduit très précisément l'apathie politique si répandue, naissant d'un sentiment d'impuissance, d'incapacité à contrecarrer les groupes d'intérêts dont les voix l'emportent dans les décisions gouvernementales. "Le coût du consensus est payé par ceux qui en sont exclus."
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La pratique des dicastéria (jurys) et de l'Ecclésia (assemblée) élevait le niveau intellectuel d'un simple citoyen d'Athènes bien au-dessus de ce qu'on a jamais atteint dans aucune autre agglomération d'hommes, antique ou moderne ... Il est appelé, dans ce type d'engagements, à peser des intérêts qui ne sont pas les siens, à consulter en face des prétentions contradictoires une autre règle que ses penchants particuliers, à mettre incessamment en pratique des principes et des maximes dont la raison d'être est le bien public.
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Avec le système de gouvernement que j'ai brièvement décrit, Athènes réussit pendant près de deux cents ans à être l’État le plus prospère, le plus puissant, le plus stable, le plus paisible intérieurement, et de loin le plus riche de tout le monde grec au point de vue culturel. Le système fonctionnait.
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Rien de plus caractéristique, en effet, que la façon dont la tradition glisse sur ce que nous considérons depuis le XIXème siècle comme l'épisode fondateur de la démocratie athénienne, la réforme de Clisthène en 508 av. J.-C.
(...) Un certain type d'histoire commence à jouer un rôle moderne de dissimulation idéologique. (Préface de P. Vidal-Naquet)
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La démocratie athénienne était directe, et non représentative, et cela en un double sens; chaque citoyen était libre d'assister à l'assemblée souveraine, et il n'y avait ni bureaucratie ni fonctionnaires, excepté quelques commis, qui conservaient les comptes rendus indispensables. Le gouvernement était ainsi, au sens le plus strict, un gouvernement "par le peuple".
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