« Au centre du
labyrinthe est l'illumination. Au centre du
labyrinthe réside l'entendement. »
Le
labyrinthe est un élément fort de la symbolique religieuse médiévale, que l'on retrouve sur le dallage de certaines cathédrales, comme à Chartres, pour guider les pas des pèlerins. Lien entre l'homme et le divin, il fut notamment l'expression de la perfection, du cosmos, du chemin spirituel, de la connaissance, du voyage, voire de l'errance, donc du mal...
Dans ce roman situé en pays cathare, le
labyrinthe sert de fil conducteur à une énigme reliant le Moyen Âge et l'époque contemporaine, sur le thème de la quête du Graal. Selon un procédé assez répandu, la narration alterne entre les deux époques, chacune centrée sur une figure féminine : Alaïs Pelletier, habitante de Carcassonne au XIIIe siècle, dépositaire de secrets ancestraux, et Alice Tanner, archéologue amatrice qui fait en 2005 une mystérieuse découverte dans une crypte creusée dans les monts Sabarthès.
Il n'est pas surprenant d'apprendre que l'auteur britannique
Kate Mosse habite Carcassonne : cela se sent dans la précision de son récit, émaillé d'expressions en langue d'Oc. L'intrigue exploite la richesse historique de la région et repose sur un des principes de la doctrine cathare, à savoir la métempsycose : l'âme enfermée dans un corps terrestre se réincarne au gré de morts successives. Ainsi pourra-t-on faire le lien entre les deux héroïnes du roman.
Pour ma part, J'ai préféré Alaïs à Alice, car le récit médiéval sonne plus juste que l'action contemporaine qui pâtit de "méchants" un peu trop caricaturaux. Et même si le secret du Graal pousse l'ésotérisme hors des limites de la vraisemblance, cette lecture m'a fait passer un très bon moment en ouvrant mon esprit à d'autres perceptions.
"
Labyrinthe" n'est pas un dédale de mots. C'est un roman historique bien construit qui permet de rafraîchir ses connaissances sur les rites et croyances cathares, tout en donnant envie de (re)visiter Carcassonne et sa région.